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Entretiens - Patrice Lagisquet : "Je ne voulais plus toucher au rugby pro"

Par Jean-Luc Gonzalez
  • "Je ne voulais plus toucher au rugby pro"
    "Je ne voulais plus toucher au rugby pro"
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ENTRETIENS - Cet automne, c’est avec le Portugal que l’ancien international, ex-entraîneur de Biarritz et de l’équipe de France, disputera sa quatrième Coupe du monde, huit ans après la grande désillusion de 2015 dont il était sorti écœuré.

Que vous est-il passé par la tête à l’instant même où le Portugal a décroché le vingt-quatrième et dernier billet pour la Coupe du monde ?

Ce fut très bizarre. À trois minutes de la fin, nous sommes morts mais une pénalité inscrite par Samuel Marques nous donne le match nul et le coup de sifflet final envoie le Portugal au paradis. Après le soulagement, j’ai ressenti de la joie mais le plus génial fut d’assister au délire des joueurs. Ils sautaient dans tous les sens. C’était fou, extraordinaire.

Avez-vous pensé au Mondial 2015 dont la France fut sortie après un terrible 62 à 13 contre la Nouvelle-Zélande, et que vous étiez entraîneur des trois-quarts ?

Non. J’y avais pensé avant. La Coupe du monde 2015 reste une grande frustration. J’ai conservé longtemps l’impression de ne pas l’avoir vécue, d’être passé à côté. J’aurais tellement aimé que ce soit différent… Je n’ai pas honte de dire que cette élimination fut comme un soulagement. Il me tardait qu’on en finisse et là, c’était terminé. Peu importait la manière.

Vous entraîniez quand même l’équipe de France, ce dont rêvent tous les techniciens, et vous parlez de ça comme le pire souvenir de votre vie de coach…

À partir de 2014, j’ai su que nous allions dans le mur. Je n’avais pas les moyens de changer le cours des choses. Cette année-là, juste après la tournée en Australie, vraiment calamiteuse, j’étais tout près de la démission. J’en avais parlé à mon épouse et à des amis. Tous m’avaient dit que j’allais le regretter.

C’est à ce moment-là que Philippe Saint-André a failli être viré…

Oui, c’est vrai. Au lieu de ça, Serge Blanco est arrivé en qualité de manager. Quelque chose a paru changer mais ce ne fut qu’un feu de paille. Tout reprit comme avant. J’aurais aimé qu’avec Yannick Bru, on aille voir Philippe pour lui dire de tout changer mais ça ne s’est pas fait.

Mais qu’est-ce qui n’allait pas ? L’effectif ? La méthode ? Autre chose ?

Si je compare notre potentiel joueurs à celui de 2023, il y a une énorme différence. Avions-nous bien choisi les hommes ? Je ne sais pas. Le point négatif, c’est qu’il n’y avait pas de continuité d’un match à l’autre.

Avez-vous parlé de tout ça avec Saint-André et Bru une fois la Coupe du monde terminée ?

Non, même pas. Avant, j’avais donné le change, me persuadant que la méthode de Philippe Saint-André allait fonctionner ; sans en être convaincu. Je m’en suis rendu compte après - et ça m’a perturbé - que j’avais trop pris sur moi. Je l’ai très mal vécu.

En voulez-vous à quelqu’un ?

À moi. Juste à moi car je n’étais pas allé au bout de mes convictions. Je me suis promis que jamais plus je ne serais dans le rugby à contrecœur.

Oui, mais on n’a pas deux fois dans la vie l’occasion d’être entraîneur de l’équipe de France…

Hormis l’automne 2012, tout fut pénible. Il y eut des problèmes nombreux et des difficultés inextricables : Michalak n’avait pas arrêté pendant douze mois, Dulin avait une pubalgie, tout le monde le savait sauf les entraîneurs de l’équipe de France, et le groupe de base s’est délité. Tout était fragile. J’ai le souvenir d’un match en Écosse, en 2012, où le rugby français a failli sombrer dans le ridicule absolu. Pour mettre vingt-deux joueurs sur la feuille de match - le passage à vingt-trois n’avait pas été encore acté - Vincent Clerc, grippé, fut obligé de jouer. On avait frôlé la catastrophe. Le système était totalement à revoir. Je me rappelle qu’il y a dix ans, on convoquait trente joueurs et non pas quarante-deux. Les clubs jouaient pendant le Tournoi, comme aujourd’hui, mais tous les internationaux regagnaient leur équipe entre deux rencontres. Au regard de ce qui se fait maintenant, c’était l’âge de pierre.

Pensiez-vous être devenu un mauvais entraîneur ?

Non, quand même pas. Pour ne pas perdre le fil avec ce sport, j’ai choisi un autre chemin. Je ne voulais plus toucher au rugby pro. Je me suis tourné vers d’autres centres d’intérêt. Puis je suis allé animer des entraînements à Saint-Pée-sur-Nivelle (Pyrénées-Atlantiques). Au début quelques-uns, juste pour le plaisir de partager. Le niveau m’importait peu.

À Saint-Pée, on était loin de vos trois titres de champion de France avec le BO et d’une finale de Coupe d’Europe ?

Je m’en foutais. De 2008 à 2011, j’avais vécu la même chose, entraînant à droite et à gauche, juste pour le plaisir. Je m’adaptais au potentiel des joueurs afin de les faire progresser. J’ai toujours aimé cet exercice. Quand je me suis vraiment engagé à Saint-Pée, j’ai posé trois conditions : ne participer qu’à un seul entraînement hebdomadaire, ne pas suivre le match du dimanche et être totalement bénévole. Rapidement, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller voir jouer l’équipe. Le club a quitté le championnat régional pour accéder à la Fédérale 3. À Saint-Pée, il y avait Alexandre Ollivon, le capitaine, frère de Charles. Un type extraordinaire. Leur père, Jean-Michel, était président du club. Je me suis régalé avec un groupe de joueurs très attentifs. Rien n’était pénible.

Mais les amateurs, en raison de leurs occupations professionnelles ne sont pas toujours ponctuels. Il leur arrive aussi de se coucher tard le samedi soir…

Pas de problème, ça faisait partie des règles du jeu. Ma mission était de leur donner le plus de plaisir possible à l’entraînement. N’importe quel joueur est sensible à cette proposition. Les pros attendent aussi quelque chose d’innovant en semaine. Tous les rugbymen ont en commun de vouloir vivre de puissantes aventures humaines. L’entraîneur est dans une obligation de moyens. À lui d’inventer et de voir au delà de ce qu’il soupçonnait. J’aime pousser les joueurs à faire des trucs qu’ils ne se sentaient pas capables de réussir.

Alors restons au Pays basque. Quel regard portez-vous sur le Biarritz olympique d’aujourd’hui ?

Je suis inquiet pour lui. Je vis mal cette guerre entre le club et la mairie, c’est inextricable et dangereux. J’ai un peu coupé avec le BO car le départ - ou la disparition - de certaines personnes a beaucoup distendu le lien affectif que j’entretenais avec ce club.

Même question avec l’Aviron bayonnais…

J’ai un regard bienveillant sur l’Aviron qui a pris de l’avance sur le BO. Le club a une démarche équivalente à celle de La Rochelle. Il bâtit une économie autour d’un stade et d’un produit à forte identité.

Vous êtes un des rares à avoir joué dans les deux clubs. Cela vous donne du recul…

J’ai quitté Bayonne après un quart de finale perdu contre Biarritz en 1992 suivi d’une dispute avec Christian Bélascain, l’entraîneur. Comme il était hors de question que ce soit lui ou moi, je suis parti chez le voisin biarrot. Serge Blanco avait tout fait pour que je reste à l’Aviron. Il téléphona même au président bayonnais afin d’arranger cette brouille avec Christian ; mais ma décision était prise. Je me suis réconcilié dix ans plus tard avec Bélascain, aujourd’hui décédé. J’aurais vraiment regretté que cela ne se fasse pas un jour.

Serge Blanco nous a dit : "Patrice, je l’aime."

C’est notre histoire, notre lien. Je l’aime aussi. Si j’ai entraîné, c’est à cause de lui… j’en avais quand même envie. Plus tard, il m’a poussé vers l’équipe de France, ce n’est pas le meilleur service qu’il m’ait rendu (sourire). Serge et moi, on s’est souvent fritté. Avec lui, tu peux parler de tout de manière objective sauf du BO, avec lequel il entretient une relation spéciale, viscérale. Il suffit de le savoir (rires).

Il dit que vous avez été le meilleur entraîneur du BO. Pourtant, il vous a viré…

D’un côté, c’est gentil mais seul le palmarès compte. Pour moi, c’est une Coupe de France (la dernière), trois Brennus, un Challenge européen et une finale de Coupe d’Europe. En 2008, ma fin fut douloureuse, j’étais usé. J’ai mis quatre mois pour regarder à nouveau des matchs et trois ans avant d’entraîner à nouveau.

"Je ne voulais plus toucher au rugby pro"
"Je ne voulais plus toucher au rugby pro"

Jacques Delmas, qui fut votre complice au BO, affirme que vous aviez la dimension pour être sélectionneur des Bleus…

Cela aurait pu se faire en 2003 après l’échec de la France en Coupe du monde en Australie. Pour remplacer Bernard Laporte, Bernard Lapasset sonda Serge Blanco à mon sujet. Le BO avait été champion en 2002. J’avais été étonné par ce début de proposition. Je ne m’étais pas projeté et ça ne s’est pas fait.

Delmas vous qualifie de brillant stressé…

J’ai besoin d’un niveau de stress élevé pour atteindre ma pleine mesure, au travail, au rugby, mais pas en famille. Je dois sentir l’urgence, je ne supporte pas quand c’est mou. Je fais une exception à ce principe, c’est le stress négatif généré par le derby basque, alimenté aussi par un certain Serge Blanco (sourires). J’accepte la passion des supporters pour leur équipe mais je déteste sentir dans leurs propos, dans leurs attitudes, la haine de l’adversaire comme c’était le cas lors des derbys. Ce sentiment me dégoûte. J’en ai été victime, des gens m’ont gueulé dessus. Mais ça sert à quoi ?

Revenons à ce stress qui vous habite…

S’il m’est utile, il peut gêner les autres. La veille de la finale contre Agen en 2002, j’avais imposé une séance vidéo, plus pour me rassurer moi que les joueurs. Eux étaient super motivés, très au point. Pendant que je faisais ma démonstration, images à l’appui, Laurent Rodriguez, l’entraîneur des avants, avait presque vidé la salle sans que je m’en aperçoive. Laurent était très bon dans ces moments-là. Il savait dédramatiser et rigoler avec les joueurs. J’accepte d’être tourné en dérision.

Comme faire le spectacle en mimant l’agonie du cafard…

(Il rit) Ce délire est parti durant les fêtes de Bayonne. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans ma tête… Des fois, en java, quand je me sens bien, je pars dans des trucs. Nous étions à la peña Almadia, j’ai grimpé sur le comptoir. Là, j’ai mimé la mort du cafard tué par l’insecticide : il est sur le dos, il se débat, il n’arrive pas à se retourner, il agonise et finit par clamser. C’est un aspect de ma personnalité.

Assureur à la ville, vous êtes aussi engagé depuis longtemps dans l’association "Chrysalide" que le milieu du rugby connaît…

Le point de départ se situe après la naissance de notre première fille, Julie, en 1985. Elle est née trisomique. Autant dire que cette situation a transformé le jeune homme que j’étais (il avait 22 ans à l’époque, N.D.L.R.). Avec "Chrysalide", j’ai vécu des émotions plus fortes que dans le rugby.

Comment avez-vous réussi à l’accepter ?

Ça ne s’est pas fait tout seul. Ce fut plus long pour moi que pour mon épouse qui a une force de caractère exceptionnelle. Au début, j’ai ressenti de la colère, de l’injustice mais très vite, Anouk et moi nous sommes rendu compte que Julie grandissait, évoluait malgré son handicap. Nous observions plein de signes positifs. Une rencontre importante eut lieu en 1986, à Lille, après un match contre la Roumanie. J’y ai fait la connaissance de Jean Piron, un enseignant spécialisé. Il savait ma fille trisomique, comme son fils Laurent, qu’il me présenta. Il était adolescent et jouait au rugby au Lille Université Club. Piron avait ouvert la voie en scolarisant son fils avec les autres enfants, en milieu ordinaire. Laurent savait lire et écrire. Quelques mois plus tard, la maman d’un enfant trisomique, dont la scolarisation se passait mal, me contacta. L’idée germa de réunir des parents dans la même difficulté. Lors d’une première réunion, en 1989, à l’Aviron bayonnais, nous étions trente-cinq. À la suivante, il fut décidé de monter une association de parents appelée "Chrysalide", aujourd’hui plus que trentenaire. Le combat débuta par la création d’une classe d’intégration et nous n’avons jamais cessé d’être novateurs.

Dans quels secteurs précisément ?

"Chrysalide" et une douzaine d’autres associations ont mis sur pied, en 1990, cette première classe d’intégration, encadrée par des enseignants et des éducateurs spécialisés. Puis naquit, en 1996, la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (FNASEPH) qui amena à la création du statut d’auxiliaire de vie scolaire. Nous estimions, à l’époque, qu’il en fallait six mille pour accueillir les enfants et les jeunes adultes handicapés. Preuve que c’était une idée géniale, on en compte vingt fois plus aujourd’hui (cent vingt mille). Je suis fier d’avoir gagné ce combat. J’ai été très impliqué et même président de la FNASEPH de 1996 à 2002. Tout bascula positivement en 2003, quand le ministère de l’Education nationale prit en charge ce dispositif. Mais dans ce secteur, il faut toujours rester vigilant. Un rapport de l’Inspection générale de l’enseignement scolaire, paru dernièrement, remet en cause certains acquis. Les parents vont être obligés de remonter au créneau.

Le rôle des parents semble primordial dans votre action…

Ils ont porté presque toutes les évolutions. Mais pour discuter avec les représentants de l’Education nationale, mieux vaut connaître les textes par cœur, sinon tu te retrouves dans les cordes. Ça m’est arrivé. Quand tu demandes l’application de la loi, on te demande d’être raisonnable. Mais non, il n’est pas question d’être raisonnable. S’installe alors un rapport de force.

Comment résumeriez-vous l’idée portée par votre combat et celui des autres parents ?

Celle d’une société inclusive comme l’a développée Charles Gardou, anthropologue et universitaire brillant. Le handicap fait partie de la société depuis toujours, les parents n’ont pas pour mission de trouver une place à leurs enfants car leur place, de fait, est avec leurs semblables. Une société est une organisation où les personnes en situation de handicap sont égales aux autres, pas question de les mettre de côté. On doit leur reconnaître les droits fondamentaux à l’école et à la culture. Ces personnes ont du talent et nous les aidons à s’exprimer. Venez un jour au festival de BD d’Angoulême à la rencontre des dessinateurs déficients mentaux ou en situation de handicap qui participent au trophée Hippocampe. Vous serez surpris par leur créativité. Ma fille Julie danse comme jamais je ne danserai.

Comment va Julie ?

Bien. Elle a un emploi dans un Esat, un centre d’aide par le travail. Elle a des collègues, elle gagne sa vie. Elle mange tous les jours avec nous. Son appartement donne sur notre cuisine, Julie a son ordinateur, sa télé, son salon, son confort.

Au temps du rugby professionnel, l’association "Chrysalide" organisait fin d’août un match devenu un classique sur le terrain des Remparts de Bayonne…

J’ai le souvenir qu’en 1991, un mois avant la Coupe du monde, la presque totalité de l’équipe de France avait disputé un match pour "Chrysalide". Un public nombreux était là pour le rugby et pour la cause. L’après-midi, les enfants en situation de handicap avaient joué au rugby avec d’autres enfants. Le soir, ils avaient côtoyé les internationaux, pris des photos avec Philippe Sella, Serge Blanco, Daniel Dubroca. Pas pour les mettre sur Instagram. Tout était plus simple, plus spontané. D’ailleurs, ces enfants sont plus désinhibés qu’intimidés. Ce type de rencontre est révélateur de la capacité des individus à accueillir la parole des handicapés. Ce match des Remparts, c’était vraiment sympa, on en parle encore.

Que répondez-vous quand fusent autour de vous, par exemple dans les tribunes, les mots gogol ou mongol ?

Ça ne me fait plus réagir, c’est juste couillon. L’image du trisomique est caricaturale, tout autant que celle de l’autiste. Les hommes politiques n’arrêtent pas de se traiter d’autistes : s’il vous plaît, arrêtez ça, c’est ridicule et ça m’agace souverainement. Comme le mot résilience - cette capacité des personnes à se reconstruire après avoir vécu des éléments dramatiques - trop souvent employé à tort et à travers par des hommes politiques ou des communicants, ce qui est parfois la même chose. Que connaît vraiment le grand public du handicap, de l’autisme, de la trisomie ? On vit sur des idées fausses. Retenez qu’on parle de situation de handicap mais plus de handicap.

Quelle sorte de handicap a-t-il fallu que vous gommiez pour que le Portugal se qualifie, in extremis, à Dubaï pour la prochaine Coupe du monde ?

Tout a commencé par l’élimination de l’Espagne sur tapis vert. Si le Portugal a été récupéré, on ne peut pas dire qu’il le méritait absolument, mais il l’a fait. Pour revenir à la question, je pourrais énumérer tous les matchs perdus de peu en fin de rencontre. Comme celui contre l’Italie, qui nous bat 38-31 à deux minutes du terme. Dans le vestiaire, tout le monde était content, sauf moi. J’ai alors jeté un froid en prenant la parole : "Si vous continuez comme ça, vous deviendrez une équipe de losers." Le problème n’était pas lié au rugby mais à la dimension mentale. Les derniers matchs avant Dubaï ont permis de voir notre évolution, notamment contre l’Argentine XV et la Géorgie dont notre pack avait bloqué la puissance. À Tarbes, juste avant de partir pour le tournoi final de repêchages, pendant le stage de préparation, j’avais fait en sorte d’anticiper tous les déroulements de matchs possibles. Mes joueurs étaient préparés à prendre des décisions stratégiques à n’importe quel moment de la partie. Sans ce travail, l’équipe n’aurait pas été en mesure d’aller chercher la pénalité qui permit d’arracher le nul contre les États-Unis.

Qu’est-ce qui avait réellement changé ?

L’état d’esprit. Jusqu’au Tournoi B des 6 Nations 2022, le Portugal rêvait de se qualifier pour la Coupe du monde. À son arrivée à Dubaï, l’équipe voulait se qualifier. Elle s’en sentait capable.

Qu’avez-vous trouvé de beau dans cette équipe ?

Sa créativité. Le rugby portugais est orienté vers la vitesse et la prise de largeur et un peu moins sur le combat d’avants. Mais il a des joueurs brillants comme Rodrigo Marta, Samuel Marques, Tomás Appleton, José Lima, Vincent Pinto, Raffaele Costa Storti et j’en passe. Le Portugal d’aujourd’hui me fait penser à ce qu’était l’Argentine dans les années 80. Le rugby y était joué par une classe aisée. La plupart de mes joueurs font des études supérieures ou sont cadres supérieurs.

Quels furent les retours au lendemain de la qualification ?

J’ai été agréablement surpris par tous les messages de félicitations, pleins d’affection et de sincérité, reçus sur mon téléphone. Je n’en avais pas eu autant en étant champion de France avec Biarritz. J’ai mieux pris conscience du travail réalisé pendant trois ans.

Quelle a été la réaction des joueurs ?

Phénoménale. Comme des gosses pour leur premier Noël. J’ai participé à deux Coupes du monde en tant que joueur, en 1987 et 1991, et j’étais entraîneur en 2015. La qualification n’a jamais posé de problème et là, j’ai réalisé combien pouvait être magnifique de disputer cette compétition pour laquelle nous n’étions pas favoris.

Quels seront vos objectifs à l’automne ?

Je me dois de faire une réponse prudente. Essayons d’abord de nous donner les moyens de bien figurer, en réussissant une belle préparation pendant les deux mois et demi d’avant compétition. La Géorgie, on connaît. Les Fidji, c’est énorme. Le pays de Galles vient de rappeler Warren Gatland et l’Australie Eddie Jones…

Qu’est-ce que cette qualification a changé pour vous ?

J’avais fait une promesse, celle d’apprendre le portugais en cas de qualification pour le Mondial. Je vais devoir m’y mettre sérieusement.

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