Pro D2 - La carte blanche d'Hugo Pirlet : "ça te garde les pieds sur terre"

  • Hugo Pirlet sous le maillot de Colomiers.
    Hugo Pirlet sous le maillot de Colomiers. Icon Sport - Icon Sport
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En parallèle de sa carrière pro à Colomiers, le pilier droit entraîne l’équipe de Muret en Fédérale 3 aux côtés de son père Eric, et son petit frère Pablo, talonneur de l’équipe une.

"J’ai commencé à entraîner Muret il y a trois ans. Les choses se sont faites petit à petit. Même si je n’y jouais plus, j’allais souvent au club. C’est mon club formateur, j’y ai commencé le rugby à 8 ans et j’y ai été entraîné par mon père jusqu’à ma première année cadet avant de rejoindre le Stade toulousain. Mon petit frère a également commencé le rugby à Muret, quatre ans après moi et y joue encore. Benoît Segarra, le manager, m’a proposé de venir donner un coup de main quand je pouvais. Je me suis pris au jeu mais la saison s’est arrêtée à cause du Covid. L’année d’après, on m’a proposé d’entraîner la réserve, mon père entraînait la première. J’ai voulu en profiter pour passer mes diplômes d’entraîneur, et je suis en deuxième année de DE. En plus le contexte était favorable : je joue à Colomiers, on bénéficie d’aides à la formation, et je n’ai pas d’enfant. Mon père me laissait le champ libre pour faire les séances, et lui était dans le rôle de manager, celui de père Fouettard ! Il gérait les mecs, faisait des discours. Des missions dans lesquelles je n’étais pas trop à l’aise puisque j’étais pote avec une grande majorité de joueurs. On a eu la chance de monter d’Honneur à Fédérale 3." 

"Cette année, mon père a voulu prendre du recul : il a pris la réserve et j’ai pris la première. Le seul changement, c’est que j’ai dû me mettre un peu plus en avant en termes de management. Sur l’investissement quotidien ? Il n’est pas si grand que ça. Beaucoup de gens me disent : « Mais t’en a pas marre d’aller au rugby ? » Mais pas du tout ! C’est très bien de garder un pied dans le rugby amateur, ça te garde les pieds sur terre. Le vrai rugby, ce sont eux. C’est plus de 90 % du rugby français. Chez nous les pros, tout est fait pour qu’on soit performants dans notre sport. Dans le rugby amateur, les mecs viennent s’entraîner après une journée de boulot. Certains sont maçons, paysagistes, ou bossent dans le bâtiment. Ils arrivent à 19 h 30 et ne se plaignent pas. Alors que chez nous, il arrive qu’on râle après une heure d’opposition… Là, je me dis que je vais prendre sur moi parce que j’ai beaucoup de chance de faire ce que je fais. Rester au contact du rugby amateur me rappelle pourquoi j’ai commencé à jouer. Et puis ce ne sont que deux entraînements par semaine : je viens toujours le mercredi mais pas toujours le vendredi car on joue souvent avec Colomiers. Et il faut le dire : on a du temps dans le rugby pro. Cela ne me coûte pas grand-chose. Cette année, j’ai vraiment découvert le management. C’est particulier d’entraîner des mecs de ton âge ou plus vieux. Et encore une fois, j’ai un lien très fort avec certains. Ce n’était pas facile au début, mais en fin de compte tu sais sur quel levier appuyer. Et puis c’est une relation sincère, sans faux-semblant. Ce qui me frustre le plus, c’est quand il y a des accrocs sur des valeurs fortes comme l’humain ou l’engagement. Le jeu ne me frustre pas tant que ça : on joue le maintien mais je prends autant de plaisir que l’année dernière quand on jouait la montée. L’aspect humain m’importe le plus."

"Cette aventure m’a permis d’entraîner mon petit frère aux côtés de mon père. C’est aussi pour ça que je l’ai fait : pour les retrouver. Mon frère est resté malgré des sollicitations, et mon père a prolongé l’aventure. Les deux partiront l’année prochaine, mais on a vécu deux saisons fantastiques. Ma mère est souvent au club en cuisine, on a vécu ça en famille. Alors bien sûr, ce n’est pas toujours facile d’entraîner son frère avec son père car on n’a pas toujours su mettre les bonnes formes à nos discours (rires) mais ce n’était que du bonheur."

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