Pro D2 - Nevers vacciné contre l’excès de confiance avant de recevoir Massy

Rentrés en avion de leur raid victorieux à Biarritz (28-23), dans la nuit de vendredi à samedi dernier, les Nivernais ont rapidement remis les pieds sur terre, au propre comme au figuré, pour préparer la réception de Massy. Aussi scintillant soit-il, l’exploit réalisé à Aguilera ne leur a toujours pas ouvert les portes du top 6, dont le demi-finaliste de l’an passé n’a contemplé que la façade depuis le début de la saison.

À un point de la sixième place, les hommes de Xavier Péméja peuvent désormais lister les microdéfauts du crépi de ce carré VIP auquel ils aspirent, comme chaque année. Le pedigree des Massicois, qui ferment la marche (ou crève) de ce Pro D2 infernal, ne les distrait pas de leur objectif : "On ne peut pas se permettre de prendre le moindre match à la légère", assure le trois-quarts centre Léonard Paris. "D’une part, parce qu’on n’est toujours pas dans les six premiers, et d’autre part parce que pour Massy, c’est un match aussi décisif que pour nous." Plus fou et dense d’année en année, le championnat de Pro D2 a pulvérisé le concept d’impasse et transformé chacune des trente journées en match à ne pas perdre. "Jusqu’à la 10e ou la 11e place, tout le monde peut encore prétendre à la qualification. À part Oyonnax, toutes les équipes ont des matchs couperets à jouer jusqu’à la fin, que ce soit pour le top 6 ou pour le maintien", constate l’ancien joueur du Racing 92, arrivé dans la Nièvre en 2019.

Massy ne va pas se laisser abattre

Avec douze points de retard sur Carcassonne, premier non-relégable, Massy voit s’approcher la lame de la rigueur mathématique, et viendra au Pré-Fleuri avec l’énergie décuplée de celui qui ne veut pas se laisser abattre : "On connaît les qualités de Massy, qui a fait de gros matchs cette saison. C’est une équipe très joueuse, et qui joue très bien par moments. À l’extérieur, c’est une équipe très compliquée à affronter." Cette semaine, le staff neversois n’aura pas eu besoin d’agiter les grelots du match piège ni de chasser le dilettantisme. "Le groupe est sérieux, on est tous conscients que nos objectifs ne sont pas remplis", souligne Léonard Paris, rappelant que le mental des joueurs s’est durci dans les affres d’une première moitié de championnat éloignée des "standards" du club : "On a tiré beaucoup de force de cette période. On a été solidaires, les joueurs, le staff, on a travaillé, travaillé, et on a réussi à progresser sans se relâcher. Le travail commence à payer, on récolte les fruits de nos efforts."

Depuis leur défaite à Aix-en-Provence lors de la 20e journée, les Usonistes ont enfin enclenché la dynamique qui leur faisait défaut cette saison. Un nul à Béziers, puis trois victoires face à Mont-de-Marsan, Carcassonne et Biarritz ont verni de confiance le moral des troupes : "On est plus précis, plus complets sur nos fins de match. À Biarritz, on y a cru jusqu’à la fin, et ça a tourné en notre faveur, alors qu’en début de saison on a perdu plusieurs fois sur la dernière action. Avec cette bonne série, la confiance s’est amplifiée." L’enjeu est désormais de la garder comme un phare, sans se laisser aveugler.