Top 14 - La Rochelle, décollage imminent ?

La force des grandes équipes. Ou comment bien avancer ses pions, sans faire forte impression. À six journées de la fin d’une phase régulière qu’elle clôturera par la réception du Stade français, et pour la sixième fois de la saison, La Rochelle est bel et bien deuxième du Top 14. Un point d’avance sur Paris. Maigre avance, certes, mais la bande à Ronan O’Gara en avait sept de retard, début février, au soir de la 17e journée, après cette troisième défaite à Deflandre - du jamais vu depuis 2011 ! - au parfum rédhibitoire, pensait-on, dans la course aux billets directs pour le dernier carré. Que le technicien irlandais prône indispensables à la quête du doublé Brennus-Champions Cup. « Les trois prochains matchs dont deux à l’extérieur diront tout de nous », clamait alors « ROG ».

Qu’ont-ils dit, au juste ? D’abord que La Rochelle, au pied du mur, a su se remettre d’aplomb face aux mal classés Castres, Brive et Pau pour reprendre la place de dauphin du Stade toulousain. Treize points pris sur quinze possibles. Ensuite que le champion d’Europe voyage aussi bien que le leader, avec 50 % de victoires loin de son jardin. Mais encore ? Que malgré de fantastiques individualités, la marge de progression collective de cette armada rochelaise, in fine, semble abyssale. C’est dire le potentiel. Or, vous savez quoi ? L’équipe maritime a pris l’habitude de revenir transfiguré de la trêve de mars. L’UBB, hasard du calendrier, peut en témoigner. En 2021 comme en 2022, figurant parmi la longue liste de victimes croisant La Rochelle aux premiers beaux jours printaniers.

Thomas-Seuteni, un duo à sortir du bois

C’est à l’aune du sprint final et des matchs couperets que sera mesuré le réel rendement de l’XXL mercato estival du champion d’Europe en titre. Si Hastoy, Tanga, Colombe et Dillane apportent déjà d’indiscutables plus-values, certains même au-delà des attentes, les gâchettes Teddy Thomas et UJ Seuteni déçoivent. Au point qu’en interne, on commence à s’impatienter. Le premier, laissé hors groupe depuis la défaite contre Lyon, dit mettre les bouchées doubles au quotidien pour finir en boulet de canon. Le second, bien trop neutre en dépit de quelques éclairs à l’automne, est censé arriver au pic de forme planifié dès son arrivée. Jouer un vilain tour à ses "ex" serait une bonne entrée en matière.