Pro D2 - Nevers, reçu cinq sur cinq, intègre le top 6

L’Uson Nevers Rugby est revenue de trop loin cette saison pour prendre quiconque de haut. Avoir respiré pendant quelques semaines l’air fétide du sous-sol de Pro D2 qui lui a donné l’envie de remonter sur le toit terrasse, et de ne plus en redescendre. Après leur succès retentissant à Biarritz, huit jours plus tôt, les joueurs de Xavier Péméja savaient qu’une victoire face à Massy pouvait leur ouvrir les portes du rooftop. La réception de la lanterne rouge, qui rappelle aux plus anciens du groupe de douloureux souvenirs de phases finales de Fédérale 1, avait tout du match piège. Appliqués en défense, confisquant le ballon, avec un Julien Kazubek impitoyable contreur en touche, les Neversois se sont donné les moyens, en première période face au vent, de s’éviter des sueurs froides.

15 à 0 à la pause, puis 22 à 0 dès le retour des vestiaires grâce à Christian Ambadiang mis sur orbite par Rudy Derrieux, décisif sur presque tous les essais du soir : le candidat au top 6 semble alors promis à une victoire aussi large que le 49 à 6 infligé aux Carcassonnais quelques semaines plus tôt. Un zeste de relâchement et surtout une flambée de fierté massicoise rééquilibrent les débats, injectant un peu de suspense. "C’est de plus en plus dur de repartir pour une semaine de travail, mais on veut jouer notre chance à fond pour chaque match, sans pression du résultat, montrer qu’on est valable dans ce championnat", explique le capitaine Mathieu Guillomot. "On est l’équipe qui franchit le plus en Pro D2."

Un point de bonus inestimable

Par deux fois, les Franciliens annulent le bonus offensif neversois, marquant au passage les deux premiers essais d’une équipe visiteuse au Pré-Fleuri en 2023. Par deux fois, Christian Ambadiang puis Hugues Bastide redonnent à l’Uson ce point supplémentaire qui peut se révéler inestimable au soir de la 30e journée. Cette maîtrise, et la défense farouche sur l’ultime possession massicoise, plaisent au manager : "On a montré un bon état d’esprit, de la solidarité, du combat. Je craignais ce match. Personne n’avait pris le bonus offensif contre Massy depuis janvier (Grenoble, 38-15, lors de la 15e journée, mi-décembre, N.D.L.R.)", rappelle Xavier Péméja. "On fait une très bonne première mi-temps, où on n’a pas assez scoré. Ensuite, on rend trop de ballons. Mais j’ai beaucoup aimé la façon dont on a défendu sur le dernier ballon."

Le capitaine Rudy Derrieux apprécie lui aussi : "On est une équipe qui ne lâche rien. Après chaque essai de Massy, quand on se rassemblait sous nos poteaux, personne ne paniquait. Tout n’a pas été parfait, mais on a défendu notre ligne à la fin. Notre système est bien huilé. On est sur le bon chemin."