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Champions Cup - Les histoires de Pierre Bourgarit, le Rochelais le plus capé dans la compétition reine

Par Romain ASSELIN
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Pierre Bourgarit, le plus capé des Rochelais dans la compétition reine, revient sur les moments marquants de son vécu européen, central dans son évolution.

"Vous êtes en train de me dire que je suis le papa en Coupe d’Europe ? Ce n’est pas la "Saze" (Romain Sazy) ?" Pierre Bourgarit se montre hilare quand on lui certifie qu’à 25 ans, c’est bien lui le doyen rochelais en nombre de matchs de Champions Cup. 26 sur les 30 réellement disputés par le tenant du titre, engagé dans sa cinquième campagne. Ses quatre rencontres manquées ? Deux sur blessure, cette saison. Deux autres sur suspension, fin 2019. Sans ça, "Bourga" aurait sans doute fait le grand chelem dans la compétition qui l’a révélé et sublimé. Le Gersois ouvre la boîte à souvenirs.

Décembre 2017

Et soudain,

le phénomène !

Pierre Bourgarit est encore un illustre inconnu ou presque, à l’approche de Noël 2017, quand se profile la double confrontation face aux Wasps de James Haskell et Danny Cipriani. En l’espace de huit jours, six mois après son titre de champion de France de Fédérale 1B avec la réserve d’Auch, sa carte de visite va faire le tour du continent ! À l’aller, pour son premier match professionnel avec le numéro 2, le gamin de 20 ans crève l’écran. Et pas que. 11 courses, 57 mètres parcourus, 3 défenseurs battus, 1 essai. "Pas le plus beau, hein, rit-il. Un ballon ramassé mis derrière la ligne." Au retour, à Coventry ? Le voilà tout près de marquer sur un déboulé de 60 mètres, collant au passage un bouchon de l’espace à Lovobalavu. "Celui-là est resté dans les mémoires ! Le genre de souvenir toujours agréable à revoir avec les copains. Gamin, je me disais : "c’est impossible, je ne pourrais jamais jouer ces matchs-là, c’est réservé aux grands sportifs, il faut être un monstre physiquement" Or, je ne l’ai jamais été, je courrais 100 mètres, j’étais occis (rires)."

Mars 2018

Un quart de…

80 minutes !

Le talonneur rochelais, déjà convoqué en Bleu, est en pleine bourre en ces premiers beaux jours. Voilà un mois que tourne en boucle son sensationnel essai de 80 mètres inscrits face à Toulon. 80 comme le nombre de minutes - soit le double de son temps de jeu moyen - qu’il va passer sur la pelouse de Llaneli, théâtre du premier quart de finale de Champions Cup du club à la caravelle. Si La Rochelle s’incline, "Bourga" franchit encore un sacré palier. "J’étais un peu fou-fou, je faisais tout à fond sans être au top de mon physique, j’étais cramé à la 60e, je n’avais plus de lucidité, recontextualise-t-il. Mais, ce jour-là, on a des blessés en troisième ligne et c’est moi qui y glisse. Il fallait mettre quelqu’un, Patrice (Collazo, son manager, N.D.L.R.) a senti que j’étais le plus performant pour finir le match. J’ai essayé de faire de mon mieux, ce n’était pas évident, je n’avais jamais joué 80 minutes ! J’avoue que ça commençait à tirer à la fin du match (rires)."

Novembre 2019 De la "fourchette" à la bouteille

"Une erreur de jeunesse que je regrette et qui m’a servi de leçon." Moins en verve en cette année 2019, Pierre Bourgarit fait surtout parler de lui de par un mauvais geste. À savoir une "fourchette" sur le troisième ligne de Sale Tom Curry. "Une suspicion, s’empresse-t-il de nuancer. Je n’ai jamais eu l’intention de mettre les doigts dans les yeux de quelqu’un. Il y a un accrochage, j’arrive par-derrière pour tirer un joueur et c’est vrai que j’ai la main sur le visage. Mais je n’ai jamais eu l’intention de lui faire mal." Du seul carton rouge de sa carrière, et de sa suspension de six semaines, le Gersois tire une savoureuse anecdote : "Curry avait été plutôt gentil avec moi. Il avait fait une lettre à la commission en disant que je n’avais pas exercé de pression sur les yeux, ça m’avait grandement aidé. Pour le remercier, je lui avais envoyé une bonne bouteille de vin ! "Doum" (Doumayrou) et la "Sinze" (Sinzelle) m’avaient aidé à récupérer son adresse postale. Je n’avais pas le même salaire que maintenant mais j’avais mis le budget (rires). C’est marrant, on s’est retrouvé à un test-match à Twickenham et Tom est venu me voir dans le vestiaire pour me dire qu’il était bon, ce vin ! On a discuté, on a rigolé. Au final, ça a créé un bon souvenir."

Mai 2021-Mai 2022 Tout un symbole

On lit souvent qu’un grand joueur ne fait jamais deux fois la même erreur. Héros malheureux de la finale 2021 perdue contre Toulouse, pour avoir relâché une munition cruciale, le talonneur n’a pas manqué l’occasion de changer le destin des siens, lors de l’édition suivante, face au Leinster. "La première finale, Je fais un en-avant dans l’en-but en ramassant le ballon… et la seconde, je marque l’essai qui relance le match ! L’histoire est belle, dodeline Bourgarit. Pouvoir - un an plus tard, sur la même compétition, la même phase, quasiment au même moment du match à dix minutes près - marquer et relancer… C’est un bon petit souvenir ! Ça marque bien la progression individuelle. Quand je vois tout le chemin parcouru, c’est beau."

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