Champions Cup - Toulouse, une table d’étoilés face aux Bulls

Didier Lacroix, président du Stade toulousain, a l’habitude de dire - avec une forme d’ironie assumée que "son club peut paraître prétentieux mais veut cultiver ses différences." Au premier rang desquelles celle d’être souvent le premier. En tout cas d’afficher cette ambition. Vainqueur justement de la première Coupe d’Europe (sans les clubs anglais) en 1996, premier club à atteindre cinq titres dans la compétition (en 2021), les Rouge et Noir ont forcément une idée derrière la tête alors que la Champions Cup a pris un nouveau virage cette saison en intégrant les provinces sud-africaines.

Forcément, l’institution au plus gros palmarès de France se verrait bien inscrire encore son nom à la postérité... "On sait que cette compétition tient à cœur au club, à nos supporters et à notre ville en général", expliquait l’ailier Matthis Lebel ces derniers jours. C’est vrai en général depuis presque trois décennies désormais. Et, s’il veut être de nouveau pionnier, le Stade toulousain ne pouvait difficilement être mieux servi au niveau du programme. En effet, il recevra ce dimanche, au Stadium, la province sud-africaine des Bulls. S’il venait à l’emporter, il pourrait encore accueillir une équipe de l’hémisphère sud le week-end suivant, à la condition que les Sharks battent le Munster.

Autant dire que les hommes d’Ugo Mola vont être définitivement plongés dans le bain de cette nouvelle formule "intercontinentale". "Cela sera une affiche inédite avec une rencontre que beaucoup attendent car on va jouer une équipe que l’on connaît peu, avoue Lebel. Il y a un facteur d’inconnue sur ce que nos adversaires vont nous proposer et sur comment ils s’adapteront à nous." Même si Mola a donné un petit aperçu, avec le sourire, après la défaite sur le terrain du CO samedi dernier : "Sur ce que j’ai pu voir, cette équipe ressemble à un Castres survitaminé." Comprenez qu’elle excelle sur les fondamentaux, raffole du jeu direct ou frontal et sait "embrouiller" ses opposants au sol.

Les Bleus en force

Pour Toulouse, et ses cinq étoiles au CV, la saison va donc prendre une autre dimension ce week-end. Si elle a été parfaitement maîtrisée jusque-là, tant au niveau des résultats (avec aussi une première place actuelle au classement du Top 14) que sur la gestion de l’effectif avec les mises au repos régulières des internationaux, ce premier match à élimination directe de l’exercice sera déjà un juge de paix.

Défaits en demi-finale en Champions Cup et en championnat l’an passé, les Stadistes ont encore soif de titres. à commencer par les nombreux Bleus qui sortent d’un Tournoi de 6 Nations globalement positif mais terminé à la... deuxième position. "à chaque fois que l’on rentre du Tournoi, on sait qu’on entame la dernière ligne droite avec le club, nous a confié le demi de mêlée et capitaine Antoine Dupont. À Toulouse, nous avons toujours l’objectif d’être sur les deux tableaux : Champions Cup et championnat de France. Cela fait beaucoup d’échéances, et donc de matchs. Mais, cette saison, nous avons la chance d’avoir un certain confort au classement en Top 14. J’espère que cela nous permettra d’avoir de l’air et de bien gérer le groupe pour arriver avec le maximum d’énergie sur les rendez-vous qui vont compter, à commencer par ce week-end."

D’ailleurs, lui et la plupart des autres internationaux - malgré le risque d’un manque de repères après deux mois et demi passés loin d’Ernest-Wallon - étaient en vacances la semaine dernière. Et nul doute qu’ils ont envie marquer de leur empreinte leur retour aux affaires courantes.