Challenge Cup - Lyon se relance, Paris n’avance plus

"à ce stade de la compétition, les ambitions ne sont pas clairement affichées. C’était le cas aujourd’hui, pour les deux équipes. " Les propos de Baptiste Couilloud, toujours aussi clairvoyant, sont exempts de toute ambiguïté. Au cœur d’une fin de saison bouillante pour les formations engagées dans la course à la qualification en Top 14, ces huitièmes de finale de Challenge Cup sont toujours source d’interrogations. Équipe type ou équipe mixte ? Repos des cadres ou dynamique de groupe ? Coincés entre deux sentiments, Lyon et le Stade français, ne sachant trop sur quel pied danser, ont fait étalage de leurs doutes en la première période.

"Ce n’était pas du beau rugby, a aussi confessé le demi de mêlée international. Sur le terrain, on s’est vraiment fait ch… Rares ont été les phases de jeu qui sont allées au bout." Dans ce marasme, c’est le Stade français qui s’en est le mieux sorti dans un premier temps. Les Parisiens ont pris un peu d’avance au score grâce à un essai de pénalité consécutif à une faute du trois-quarts centre lyonnais Tevite Veradamu sur Stéphane Ahmed filant derrière la ligne d’en-but (20e). Mais, les Stadistes ont peiné à davantage matérialiser leur légère domination.

Lyon a relevé la tête

Parce que si les joueurs de Gonzalo Quesada ont réussi à enchaîner de longues séquences de jeu, ils n’ont que rarement franchi la ligne d’avantage. Et ont fait preuve d’indiscipline, offrant à l’ouvreur Lima Sopoaga l’opportunité de laisser son équipe dans la partie (10-9 à la mi-temps). Mais encore une fois, les joueurs de Xavier Garbajosa n’ont pas retenu la leçon. Ils ont raté leur entame de seconde période. Et Paris grâce à un essai de Théo Dachary et la précision de Joris Segonds a pris le large (21-9, 47e). Heureusement, Lyon n’a rien lâché dans une partie aussi serrée que leurs positions au classement du Top 14, où les deux équipes ne sont séparées que d’un point. Étonnamment, c’est au fond du trou que Lyon a relevé la tête pour de bon.

Un essai de pénalité à la 51e suivi par un essai de Baptiste Couilloud six minutes plus tard a donné l’avantage aux Rouge et Noir pour la première fois de la rencontre (21-23, 58e). "On doit accentuer notre capacité à entrer dans les matchs avec plus d’intensité, a encore souligné le demi de mêlée international à l’issue de la rencontre. Ça ne passera pas tous les week-end de cette façon. " Parce que si le Stade français est repassé temporairement en tête au tableau d’affichage, le Lou s’est déchaîné en fin de rencontre avec deux nouveaux essais signés Guillaume Marchand et Ethan Dumortier.

"C’est problématique le retard au tableau d’affichage qu’on a pris durant la rencontre, il a fallu le rattraper, a ajouté Couilloud. Si nous n’avions pas pris ce petit coup derrière la tête, on ne se serait pas réveillés." Au final, c’est le Stade français qui s’est endormi, enchaînant une troisième défaite consécutive après celles subies en Top 14 à Toulon et contre le Racing 92 à domicile. "Il n’y a pas de doute, jure le capitaine parisien de samedi Laurent Panis. Nous avons désormais deux semaines pour nous remettre en ordre de bataille avant un déplacement difficile à Brive." Les Lyonnais, eux, seront encore sur le front européen le week-end prochain face… au RC Toulon, récent vainqueur au Matmut Stadium.

"Ça va être la revanche de la revanche, de la revanche, a ironisé Couilloud. C’est l’adversaire parfait pour nous. En gagnant aujourd’hui (samedi), on va enfin rentrer dans cette compétition. Une compétition qui va avoir une autre saveur. Nous avions besoin de ça pour prendre conscience de ce que ça peut représenter pour nous. L’an passé, nous avons déjà eu cette chance-là. Les victoires dans les rencontres à élimination directe ont toujours une saveur particulière." Et l’on saura alors le 13 mai, à l’occasion des retrouvailles entre Lyonnais et Parisiens pour la 25e journée de Top 14, laquelle des deux équipes aura vraiment tiré profit cette rencontre de Challenge Cup.