Champions Cup - (In)suffisance rochelaise…

L’histoire ne dit pas - faute d’images, le doute est-il permis ? - si une glacière a volé dans le vestiaire rochelais. Référence au mémorable geste de colère de Patrice Collazo qui, un soir de décembre 2016, avait ajouté un sacré sel au feuilleton rochelo-gloucesterien. Toujours est-il que Ronan O’Gara a très peu goûté la copie rendue par ses hommes durant la quasi-intégralité de ce match couperet.

Morceaux choisis : "C’était l’inverse de la performance à Bordeaux. Souvent, un match comme ça (victoire 6-36 une semaine auparavant en Top 14, N.D.L.R.) créé des "problèmes". La préparation n’était pas la même. Les joueurs le comprennent maintenant (après le match) mais c’est quatre, cinq journées trop tard…" ; "Si mes joueurs se sont vus trop beaux ? Toutes les images le disent. Il y a des "offloads" aveugles, des passes spéculatives, ce n’est pas nous… […] Deux, trois joueurs peuvent polluer l’équipe. Quelques trois-quarts n’étaient pas au niveau" ; "Les matchs comme ça avec un adversaire que - c’est la vérité - personne ne respecte dans la semaine, c’est fini !"

Implacable constat d’un manager qui met cette réception de Gloucester dans le même panier que celles - perdues par La Rochelle en Top 14 - de Pau, Bordeaux-Bègles et Lyon. À ceci près que l’issue s’avère, cette fois, heureuse. Questionnés sur une éventuelle suffisance, peu après leur sortie du terrain, sans trop de recul, les Rochelais invités à sacrifier à l’exercice médiatique ont soufflé le chaud et le froid.

Certains admettant, comme Thomas Lavault, des efforts à faire "sur le respect de l’adversaire. On sait comment on est quand on est dans la suffisance et dans le "ça va le faire". On se fait surprendre et on est pris à notre propre jeu. Au début, on a voulu "se jeter la baballe" alors qu’on ne s’était pas dit ça. C’était clairement notre faute, on n’a pas été propre, on n’a pas respecté le plan de jeu. On a beaucoup de choses à revoir. Il faut se dire que, sur un match de phase finale, les cartes sont redistribuées avant chaque coup d’envoi. Peu importe les équipes, le passé." Quand d’autres, à l’instar du capitaine Grégory Alldritt, ont vite évacué toute idée de péché d’orgueil.

Avertissement sans frais

"Certains disaient que ça allait être facile mais je peux vous assurer que nous, on ne disait pas ça en interne", jure le Gersois qui, méfiant, l’avant-veille du match, soulignait le côté rebelle et coriace de cette formation anglaise. En connaissance de cause. Lui dont les "frères ont habité près de Gloucester pendant longtemps". Soin à Antoine Hastoy d’embrayer. "Si on a pris ce match à la légère ? Non, honnêtement, je ne pense pas. La préparation n’était peut-être pas la même contre Bordeaux mais à aucun moment on a manqué d’humilité, assure l’ouvreur de retour aux affaires après une semaine de congé. On s’attendait à ce que les joueurs de Gloucester soient bons. On a su résister. Mais bien sûr qu’on peut mieux faire. On veut montrer un bien meilleur visage. Chacun va se remettre en question, on sera bien meilleur la semaine prochaine." La marge, aux yeux de Ronan O’Gara, est abyssale. Sa note, samedi ? "4 sur 10 ! On a pris notre avertissement. Maintenant, "let’s go" !"