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L'édito du lundi : le cœur du rugby

Par Emmanuel MASSICARD
  • Brice Dulin et les Rochelais ont laissé éclater leur joie dans les derniers instants de leur huitième face à Gloucester.
    Brice Dulin et les Rochelais ont laissé éclater leur joie dans les derniers instants de leur huitième face à Gloucester. Icon Sport - Icon Sport
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Les habitudes ont la vie dure et, vous le verrez, nous parlerons tous de la Coupe d’Europe au moment d’aborder le sujet Champions Cup. C’est dire combien le passé et ses histoires nous conditionnent, jouent avec nos sentiments et influent sur le présent.

Pourtant, vous l’aurez bien vu avec ces huitièmes de finale qui nous ont occupés ce week-end, les deux affaires n’ont strictement plus rien à voir malgré l’appellation inchangée. Si elle prend à rebours le bon sens d’une époque qui se veut moins "mondialisée" et surtout plus protectrice de ses joueurs, cette nouvelle compétition intercontinentale pimentée à la sauce "Boks" nous offre malgré tout le meilleur du rugby des clubs. Bonne ou mauvaise chose, c’est clairement la meilleure des publicités pour le futur Mondial des clubs dont les As du marketing n’auront bientôt plus assez de salive, à force de nous en vanter les mérites.

Foin d’ironie. Avouez quand même que cette Champions Cup rêvant en silence d’imiter la si juteuse Ligue des Champions (du foot) a brusquement dépoussiéré les lampions d’une Coupe d’Europe qui n’en finissait plus de tourner en rond. La fusée est lancée après ces huitièmes qui ont souri à Toulouse et La Rochelle, les Saracens et le Leinster, grandissimes favoris avec les Sharks, si impressionnants par ailleurs. Il ne manque plus que Montpellier, grossièrement piégé à Exeter et qui méritait pourtant de s’installer à la table des quarts de finalistes.

Pour autant, croyez-nous, le meilleur va venir dès la semaine prochaine avec Leinster - Leicester, La Rochelle - Saracens, Toulouse - Sharks et Exeter - Stormers. C’est l’or de cette Champions Cup qui trimballe encore une image brindezingue - liée au souvenir de la Coupe d’Europe - mais qui devrait vite acquérir ses lettres de noblesse si cette première phase finale tient toutes ses promesses. Ici, sur ce terrain et à ce moment de l’Histoire, seule compte encore la logique sportive… Apprécions donc notre chance d’avoir à en profiter !

Au milieu de ce vaste bouleversement de nos codes les plus élitistes, ce week-end a également marqué un retour en pleine lumière du rugby d’en bas, celui des amateurs. Et c’est grâce à Philippe Guillard, qui fait le tour de France des salles de cinéma au gré des avant-premières de "Pour l’honneur", son nouveau film. "C’est un truc sans prétention" dixit La Guille au moment de nous expliquer qu’il n’a pas eu le budget d’Avatar pour construire sa balade corrézienne.

Peut-être bien, mais c’est un truc qui pétille d’émotions, de sourires et de vérités. C’est surtout un truc qui fait résonner les clochers avant de nous rappeler combien le rugby est un sport merveilleux, riche en millions de ses principes d’ouverture, de respect et de partage ; combien il peut être beau quand il assume sa part d’amour des autres ; combien il est important, aujourd’hui plus encore qu’hier, dans l’animation de nos villes et territoires au cœur d’une société toujours plus fragmentée.

Nous sommes certes loin de la Champions Cup et de ses lustres mais, croyez-moi, le rugby y est tout aussi majestueux. Et peut-être plus encore.

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