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Champions Cup - Les supporters rochelais en fusion, Marcel-Deflandre en mission avant d’accueillir les Saracens

Par Romain Asselin
  • Grâce en partie au soutien de leurs supporters, les Rochelais sont venus à bout de Gloucester. Le public maritime sera une nouvelle fois précieux face aux Saracens, dimanche.
    Grâce en partie au soutien de leurs supporters, les Rochelais sont venus à bout de Gloucester. Le public maritime sera une nouvelle fois précieux face aux Saracens, dimanche. Icon Sport - Icon Sport
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Privés de la réception du Leinster, en 2021, pour cause de huis clos, les supporters maritimes font de ce quart de finale face aux Saracens l’une des plus - si ce n’est la plus - prestigieuses réceptions de l’histoire du club à la caravelle. À La Rochelle, tout le monde s’attend à ce que le public joue encore un rôle déterminant pour pousser une équipe du genre friable à domicile, cette saison.

Certains poissons d’avril auraient une sacrée gueule s’ils devenaient réalité. Tenez - au hasard, hein -, celui soigneusement concocté par le Stade rochelais, samedi 1er avril, jour de huitième de finale. Ou quand une pastille vidéo dévoilée une heure avant le coup d’envoi face à Gloucester met en scène le briefing du largage en parachute, 5 000 pieds au-dessus de Deflandre, du président Merling, chargé de délivrer le ballon du match en tenue militaire. Avouez-le, et certains supporters se sont pris à rêver, l’idée tiendrait du génie si le tant adulé Vincent allait au bout du grand saut, dimanche, pour marquer d’une pierre blanche une nouvelle date notoire dans l’histoire du centenaire Stade rochelais.

Utopique, vous dites ? Évidemment. Mais coup de chapeau au club à la caravelle pour l’originalité du poisson. Qu’à cela ne tienne, il a sans doute d’autres cordes à son arc pour faire de cette réception des Saracens un évènement à part. Ses supporters aussi. L’affiche proposée est sans commune mesure, chez ce bon vieux Marcel. De par le prestige d’un adversaire que, de surcroît, La Rochelle n’a jamais affronté. On parle là d’un triple vainqueur de la Champions Cup (2016, 2017, 2019) sur la pelouse du tenant du titre. Bataille royale.

Une excitation palpable

Deflandre a déjà accueilli un quart de finale de la compétition reine. Deux, même. Sale, 2021. Montpellier, 2022. De belles joutes, assurément. Mais rien de sensationnel dans l’histoire moderne de l’antre maritime. Rien de comparable, tout du moins, à l’inoubliable venue de l’ogre Leinster, le 2 mai 2021. Pour, à l’époque, un incommensurable exploit jaune et noire dans un stade vidé de son âme… Les possédés supporters s’étant cassé le nez - covid et huis clos oblige - devant les grilles de leur enceinte chérie.

Quelque part, ce quart face aux Sarries est un peu leur Leinster à eux. Il n’y a qu’à prendre le pouls de l’excitation ambiante depuis l’annonce du tableau de la phase finale, et de l’effrénée course aux billets. Demandez donc à la billetterie en ligne, saturée à chaque nouvelle mise en vente tant ce La Rochelle - Saracens était coché. Plein comme un œuf, Deflandre sera en mission, dimanche. Et, au regard de l’attitude du public samedi dernier, admirable de soutien, nul doute que l’ambiance s’annonce grandiose au rendez-vous des géants européens. "Je pense qu’on ne passe pas sans les supporters. C’était encore une fois une énorme démonstration d’un vrai public. Grâce à leur ferveur, on est en quart."

La reconnaissance exprimée par Ronan O’Gara, une fois la qualification validée aux dépens de Gloucester, n’est pas tombée dans l’oreille de sourds. Ceux qui avaient ouï dire des propos du manager dès le soir même, dans les travées du stade, s’étaient déjà juré de faire grimper encore davantage la température une semaine plus tard. Que Thomas Lavault et les siens s’accrochent, à leur arrivée prévue aux alentours de 14 h 30. "Personnellement, je n’avais jamais vu une entrée comme ça à Deflandre, estimait déjà, subjugué, le deuxième ligne, lors du huitième. Sur cent mètres, il y avait des gens qui nous encourageaient, c’était énorme ! Énorme du début à la fin, malgré une performance pas à la hauteur des espérances. Oui, c’est grâce à eux qu’on gagne. On est chanceux." "Même quand on a pris des essais, ils étaient avec nous, retenait aussi Grégory Alldritt. Il ne faut pas négliger ça. À l’extérieur, on aurait peut-être perdu. Le stade a été incroyable." Du convenu, penseront d’aucuns. Mais force est d’admettre, du haut de l’impartiale tribune presse, que le peuple jaune et noir - et le clan anglais l’a confirmé après coup - a réellement frappé fort. Lui qui a su se montrer parfois si intransigeant avec ses protégés, pas plus tard qu’au dernier semestre.

Le souvenir de "Toulon 2015"

Car la réalité des chiffres est incontestable. Deflandre est tombé trois fois entre octobre 2022 et février 2023. Impossible d’y associer le qualificatif d’accident. En cause, souvent, une suffisance à en froisser les historiques du club, Romain Sazy en tête. À en froisser, aussi, la réputation de forteresse verrouillée à triple tour. D’autant que Montpellier, le Racing, l’Ulster et donc Gloucester sont tous passés près - surtout les deux derniers cités - de venir y lever les bras. Accréditant la thèse qu’à domicile, cette saison, une fois n’est pas coutume, La Rochelle est prenable. "On y pense un peu, forcément, parce qu’on sait que c’est possible alors que ça n’était pas arrivé depuis un bon bout de temps de perdre autant à la maison (saison 2010-2011, N.D.L.R.). Mais je pense que l’équipe n’a plus envie de lâcher de match à domicile. En tout cas, nous, en tribunes, on fera le boulot, pressentait déjà, avant Gloucester, le président du club des Bagnards rochelais Maxime Collin. Les gens sont habitués aux victoires, ils en demandent plus et ils ont raison. Des équipes comme Toulon ont eu des grandes années, après ça peut s’arrêter. Il faut profiter de chaque moment."

Puisqu’il est fait référence au RCT, ça ne vous rappelle pas un souvenir d’avril ? Vous l’avez ? Le parallèle peut sembler hasardeux tant La Rochelle a changé de dimension depuis, mais rarement voire jamais - de mémoire de jaunes et noirs - le chaudron Deflandre n’avait autant surchauffé qu’en ce 25 avril 2015. Ou quand l’armada varoise, une semaine avant de décrocher sa troisième étoile européenne, avait chaviré, à la sirène, devant l’incandescence incarnée. Huit ans plus tard, la braise n’a peut-être jamais été aussi proche d’être autant ravivée.

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