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Pro D2 - Reportage. Comment Vannes a retrouvé l’air du large

Par Quentin Put
  • Toujours aussi populaire en Bretagne et même au-delà, le RCV séduit les foules et l’affluence au stade de la Rabine a dépassé plusieurs fois la barre des 10 000 spectateurs cette saison. Un engouement dont n’est pas étranger Nathanaël Hulleu, auteur de 13 essais et actuel meilleur marqueur du Pro D2.
    Toujours aussi populaire en Bretagne et même au-delà, le RCV séduit les foules et l’affluence au stade de la Rabine a dépassé plusieurs fois la barre des 10 000 spectateurs cette saison. Un engouement dont n’est pas étranger Nathanaël Hulleu, auteur de 13 essais et actuel meilleur marqueur du Pro D2. Icon Sport - Icon Sport
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Les Bretons ont su casser une mauvaise spirale pour enchaîner les victoires et se retrouver dans le haut de tableau. Cela est dû à un ensemble de facteurs sportifs et extra-sportifs.

Onzièmes en février avec seulement neuf matchs à jouer, on ne donnait pas cher des chances vannetaises quant à la qualification à la phase finale. Et pourtant… Un mois et demi plus tard, ces mêmes joueurs se retrouvent à la quatrième place, synonyme de barrage à domicile. Mais comment un tel revirement de situation a pu s’opérer ? "Pour moi, le déclic a eu lieu lors de la réception d’Aurillac, répond Nathanaël Hulleu. On a fait le "taf", en décrochant le bonus offensif, et ce point supplémentaire devant notre public nous a fait beaucoup de bien. Nous avons réussi à enchaîner à Aix-en-Provence. Après les vacances, on a reçu Oyonnax et la victoire nous a vraiment confortés dans cette spirale positive."

Ainsi, ces cinq succès de rang placent au mieux le RC Vannes, qui compte désormais cinq points d’avance sur le septième columérin. Le renouveau n’a pas été seulement le fait des résultats mais aussi celui du rendement sur le terrain. À Béziers, pour le dernier match, l’exemple est parlant. Les Morbihannais ont non seulement défendu vaillamment mais ils ont su être cliniques au moment de marquer et ce même face au vent. Et la deuxième période a pu prouver toutes leurs qualités techniques dans le jeu ouvert. "En fait, nous sommes complets, estime l’ailier prêté par Bordeaux-Bègles. Je les critique souvent pour m’en moquer mais les avants font un boulot énorme sur les phases de conquête, que ce soit en mêlée ou en touche. Là, ils sont hyper performants, c’est un régal pour jouer derrière. Et cela empêche aussi nos adversaires de mettre en place leur jeu." Francisco Gorrissen, par exemple, omniprésent dans le combat, en touche et en attaque, mène un pack dominant dont les qualités sont à son image, très variées.

Un public nombreux et fidèle

Et derrière, les atouts de la ligne de trois-quarts peuvent s’exprimer, avec Nathanaël Hulleu en tête, puisqu’il est le meilleur marqueur du championnat avec 13 essais (dont quatre sur les quatre derniers matchs). " On a retrouvé des joueurs qui n’avaient pas beaucoup joué, comme Duplenne. Il apporte de la fraîcheur et c’est important pour l’équipe. Aussi, on a l’envie d’envoyer du jeu, explique-t-il. Là, les beaux jours reviennent. Je pense que notre équipe est plus performante sur les beaux terrains. Et ça tourne bien aussi parce que nous sommes relâchés mentalement."

La série de victoires en cours coïncide également avec l’arrivée de Michael Ruru. Le demi de mêlée, prêté par Bayonne pour la fin de saison, a été titulaire lors des six derniers matchs et s’est même offert le luxe de marquer deux essais. " Ça n’est pas l’élément déclencheur mais il fait partie des causes de ce regain d’assurance, poursuit l’ailier. Il nous apporte de la sérénité, de l’expérience, et on en a besoin aux postes clés de la charnière. En plus, il connaissait "Max" (Lafage, N.D.L.R.) de Bayonne donc ça a tout de suite bien tourné."

Au-delà des enjeux sportifs, le retour du RCV au premier plan dans le classement de Pro D2 donne du crédit au projet club. En clair, il confirme la tendance au développement dans tous les domaines. D’une part, au niveau de l’image, s’il fallait vraiment le prouver. Le stade de la Rabine continue de battre son plein, avec une affluence et une ferveur qui ne faiblissent pas. "Aujourd’hui notre stade, qui a connu une évolution permanente, a une capacité de 11 500 places. La réception d’Angoulême se fera devant plus de 10 000 personnes, c’est un vrai satisfecit sur cette année, se réjouit le directeur général Martin Michel. Nous avons dépassé sur plusieurs matchs cette barre des 10 000 spectateurs. Cela montre toute la pertinence qu’ont eue la municipalité et le club d’investir dans cette enceinte. Et cela montre le capital sympathie dont bénéficie le club. Cela nous renforce dans notre volonté à continuer à le développer."

Une formation de plus en plus pertinente

Ses efforts sur la formation, par le biais d’une plus grande prise en charge des jeunes et de la rénovation du centre d’entraînement, commencent à payer. L’éclosion de Léon Boulier en est la preuve. "Il crève un peu l’écran avec d’autres qui intègrent aussi l’équipe professionnelle, note le dirigeant. Il est arrivé de Normandie (Cotentin) juste avant le lycée. On l’a accompagné, il a joué en espoir et il a su saisir la chance qui s’est présentée à lui la saison dernière. Bravo à lui !" L’objectif est désormais de reproduire ce genre d’exemples pour que le club du Golfe soit davantage autonome. "À tous les niveaux, on veut continuer à progresser dans la hiérarchie, résume Martin Michel. Nous sommes loin des standards de Top 14 mais on veut se rapprocher des plus hauts standards de Pro D2, en se construisant pas à pas." Prudence est mère de sûreté…

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