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Challenge Cup - Toulon : Wainiqolo, le "soleil" de la rade

Par Mathias MERLO
  • Challenge Cup - Toulon (Jiuta WAINIQOLO).
    Challenge Cup - Toulon (Jiuta WAINIQOLO). Icon Sport
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Il était une fois un gamin de Suva, né à plus de 16 000 kilomètres de Toulon, et qui joue avec le muguet sur le cœur avec autant de fierté qu’un môme du Rove, de Besagne ou du Mourillon. À 24 ans, pour sa deuxième saison de rugby à XV, la tornade Jiuta Wainiqolo importe tout sur son passage : 13 essais en 23 matchs.

Du jamais-vu à Toulon depuis Ashton. Lyon, sa proie favorite, en a encore subi les dégâts avec un nouveau doublé, qui fait suite à celui de l’aller en Top 14, et à une passe décisive pour Waisea, il y a deux semaines.

Pourtant, il aurait fallu être devin pour écrire ces lignes, jeudi matin. Grimaçant sur le banc de touche, avec la cheville gauche glacée, "Jiut" était sur la voie de l’infirmerie aux côtés de Villière et Kolbe. "Quand il est blessé, il faut bien checker, s’est marré Mignoni. Ce n’est pas qu’il fait semblant, mais c’est un jeune qui apprend à connaître son corps. Dès le lendemain, il était là."

À la demi-heure, sur son premier essai au terme d’un sprint de 80 mètres pour suivre une passe au pied de Serin, l’intéressé s’est tenu le genou droit. Il a demandé le changement. "Là, on a décidé d’attendre. En Challenge, si tu fais un changement, tu ne peux pas revenir, a poursuivi "Pierrot ". On a préféré jouer une action à 14 pour voir s’il pouvait. C’était un choix dangereux." Dans le dispositif, le champion olympique en 2016 est si important que le risque méritait d’être pris.

Le capitaine Ollivon, qui côtoie le gratin des ailiers, est bouche bée devant l’impact du Flying Fijian. "Il m’impressionne. C’est énorme de jouer avec un tel facteur X. J’ai juste envie qu’il continue de régaler tout le monde (rires), en continuant de jouer autant (1 730 minutes, N.D.L.R.). Mais ce qui m’impressionne le plus : c’est le mec." C’est-à-dire ? "Il est incroyable. Il a le sourire gravé en lui. Il amène quelque chose de différent dans un groupe. J’avais rarement connu ça par le passé. C’est une bouffée d’oxygène." De celle qu’on aime avoir lors de mauvais passages à l’instar du début de saison.

Un "extraterrestre" qui est "juste heureux d’être là"

Élu homme du match, Baptiste Serin a pris la balle au bond. "Je ne vais pas vous parler du joueur parce qu’il me fait penser à Met’ Talebula (rires). Il progresse énormément dans sa compréhension du jeu sans ballon, son placement et les couvertures. C’est un aspect délicat quand on passe du sept à quinze. Mais avant tout, c’est un mec qui a toujours le sourire, qui est heureux d’être là, qui aime le club par-dessus tout. À chaque fois qu’il porte le maillot, il laisse tout sur la pelouse."

Un soliste sur le terrain, qui la joue collective en dehors. "Il permet de récolter tout ce qui a de bon pour l’équipe. Il a une telle joie de vivre. Il ne faut pas oublier que Jiuta et sa femme, qui est aussi solaire que lui, ont tout quitté pour Toulon. Ils sont arrivés en ne connaissant personne. Ils sont géniaux du genre à inviter l’équipe pour partager un barbecue, un moment. Il faut être admiratif de leur intégration. On essaiera toujours de lui rendre parce que c’est quelqu’un de formidable. Jiuta, c’est notre soleil." Du Pacifique à la Méditerranée, l’astre a été son fil Rouge… et Noir.

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