La carte blanche de Benjamin Fall : "On parle de toi par cette valeur monétaire"

Par Midi Olympique
  • Alors qu’il vient d’officialiser sa retraite sportive, l’ancien ailier aux 14 sélections est revenu sur son transfert de Bayonne au Racing pour lequel le club francilien avait déboursé plus de 500 000 euros, une première dans l’histoire du rugby français.
    Alors qu’il vient d’officialiser sa retraite sportive, l’ancien ailier aux 14 sélections est revenu sur son transfert de Bayonne au Racing pour lequel le club francilien avait déboursé plus de 500 000 euros, une première dans l’histoire du rugby français. Icon Sport - Icon Sport
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Alors qu’il vient d’officialiser sa retraite sportive, l’ancien ailier aux 14 sélections est revenu sur son transfert de Bayonne au Racing pour lequel le club francilien avait déboursé plus de 500 000 euros, une première dans l’histoire du rugby français.

Ce transfert s’était un peu fait par défaut. À l’époque, j’aurais aimé rester à Bayonne si le club n’avait pas été relégué. Je m’y sentais bien, j’étais en pleine ascension mais il fallait que je parte, d’autant que la décision avait été prise assez tôt dans l’année, au mois de décembre il me semble. Mon agent et le club avaient mis des clauses dans ma précédente prolongation de contrat avec l’Aviron bayonnais pour dissuader les autres clubs de me recruter. Ils avaient misé sur ma progression, ils avaient flairé le truc. À l’époque, Jacky Lorenzetti était en train de bâtir une très belle équipe avec François Steyn, Sébastien Chabal et Nicolas Durand. C’était ma seule solution : Toulouse était intéressé mais le club n’était pas prêt à verser cette somme, tout comme d’autres clubs. Cela m’avait forcément mis de la pression car d’un coup, tout le monde parle de toi par cette valeur monétaire. Tu te dois de la justifier. Surtout dans un sport qui n’aime pas parler d’argent, et dans lequel c’est même un tabou.

Dans les autres sports comme le foot, cela fait partie du business : les clubs font des affaires, comme quand on achète et vend des appartements pour faire une plus-value. L’annonce de mon transfert a eu l’effet d’une bombe dans le milieu du rugby français, d’autant qu’à cette époque les gros transferts n’étaient pas vraiment ancrés dans le paysage. Cela a été un détonateur, et ça a changé la vision du sport business dans le rugby.
Avant, les mecs allaient au bout de leur contrat, les clubs attendaient la fin des contrats pour les faire signer… C’était la première fois qu’un mec cassait les codes et foutait le bordel. De mon côté, ce n’était pas voulu : moi je voulais juste continuer ma progression et ma carrière. Jusqu’au dernier jour, je n’étais pas sûr de partir : Alain Afflelou et Francis Salagoïty voulaient absolument me garder, j’étais ancré, je faisais mes meilleures saisons, le public m’appréciait… un jour, alors que je faisais mes courses, un gamin haut comme trois pommes était venu me voir, m’avait serré dans ses bras et m’avait dit : « Benjamin, ne pars pas, on a encore besoin de toi ! » Je ne vous dis pas dans quel état je suis rentré chez moi ! Ça, c’est l’ADN du public bayonnais.

Aujourd’hui, je vis du côté de Saint-Tropez où je travaille comme coach sportif et préparateur physique pour des particuliers. J’ai acheté un camion Mercedes pour transporter des appareils : en clair, j’amène la salle de sport chez toi et je prépare la séance en fonction des besoins du client : perte de masse grasse, prise de masse, renforcement, tonification… J’ai aussi des athlètes issus de différentes disciplines : un golfeur, quelques rugbymen… Je veux rester multisports. C’est ce qui me plaît, avec l’aspect performance. Même le client basique est dans une démarche de performance. En gros, je vends du bien-être et des années de vie !

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