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Tournoi des 6 Nations féminin - Axelle Berthoumieu : « Avant, j’étais la petite jeune qui dépannait »

Par Propos recueillis par Simon Valzer
  • Après avoir manqué la Coupe du monde, Axelle Berthoumieu enchaîne les matchs avec les Bleues.
    Après avoir manqué la Coupe du monde, Axelle Berthoumieu enchaîne les matchs avec les Bleues. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Non retenue à la dernière Coupe du monde, Axelle Berthoumieu aligne les titularisations et les bonnes prestations. Pour Midi Olympique, la troisième ligne aile s’est confiée sur son nouveau statut, et le chemin pour y arriver.

Que retenez-vous dans cette victoire : les 55 points marqués, ou le zéro encaissé ?

Le fait de ne pas encaisser de point veut dire que notre défense tient le coup. On voulait s’appuyer sur une belle défense, on est en passe de le réussir. Après, sur le plan offensif, on a réussi à mettre plusieurs choses en place que nous n’avions pas concrétisées contre l’Italie ou l’Irlande. Je pense notamment à des lancements de trois-quarts, ou encore à la conquête, qui a été performante aujourd’hui alors que ce n’était pas le cas en Italie. Je sens aussi plus de lien entre les avants et les trois-quarts. Tout me paraît plus fluide.

On dirait que le plan de jeu est bien assimilé…

Oui, de mieux en mieux. On se sent plus à l’aise, on sait ce qu’on a à faire, quand on doit le faire… Cela laisse de la place à la prise d’initiative tout en restant carré.

Quelle est justement la liberté laissée à la prise d’initiative dans le projet de jeu ?

On rentre toujours dans un cadre mais cela reste du rugby : donc si on a une opportunité, on fonce. On le travaille à la vidéo, mais on doit aussi le voir en direct sur le terrain. Dans le passé, mon expérience avec l’équipe de France me donnait l’impression que le jeu était parfois bridé. Là, le staff laisse la place à ces initiatives, on sent que le staff nous fait confiance. C’est pour cela que l’on ose davantage. Et si une joueuse prend l’initiative, toutes les autres doivent la suivre.

Quelle valeur accordez-vous aux larges victoires acquises jusqu’à maintenant ?

Je ne placerais pas la victoire en Italie au même niveau que les autres. Ce n’était vraiment pas évident de commencer par un déplacement là-bas. On a une histoire avec elles, on se challenge. Cette victoire contre l’Écosse nous donne quand même de la confiance pour les prochains matchs, même si on sait qu’ils seront plus durs.

Le pays de Galles comptait deux victoires jusqu’à hier…

On voit qu’elles sont passées professionnelles. Elles ont progressé. Je trouve d’ailleurs que le score contre l’Angleterre est lourd. Avec les filles, on était étonnées du score. Elles ont tenu pendant 25 minutes avant d’exploser contre l’Angleterre. Elles sont plus puissantes que les Ecossaises, et possèdent quelques belles individualités derrière, à l’image de l’arrière écossaise qui a créé du danger aujourd’hui.

Vous enchaînez les rencontres, comment le vivez-vous ?

Trop bien ! J’avais beaucoup de pression sur le premier match contre l’Italie. Pour le deuxième je n’ai pas eu de chance car j’ai dû sortir en raison d’un carton (rouge, donné à la pilier Annaëlle Deshaye, N.D.L.R.). C’était frustrant. Mais j’étais contente de pouvoir m’exprimer aujourd’hui en étant titulaire.

Racontez-nous votre stress contre l’Italie…

J’avais finalement bien vécu la rencontre mais j’avais eu beaucoup de mal à y entrer. C’était bizarre : j’avais l’impression d’avoir le match devant mais de ne pas être dedans ! (rires) Je n’avais pas l’impression d’être dans l’instant présent, j’avais eu du mal à prendre la mesure de l’évènement. Je me suis dit que pour le deuxième match, je devais arrêter de me poser des questions et de foncer. Et cela s’est mieux passé. Mais au bout de 25 minutes, j’ai dû sortir…

Comment avez-vous abordé ce match contre l’Ecosse donc ?

Avec plus de confiance. On a fait une bonne semaine, et même le captain run était de qualité. J’étais plus sûre de moi.

Vous avez un profil de plaqueuse/gratteuse, mais on vous voit aussi beaucoup porter le ballon, au milieu du terrain, pour faire des points de fixation après des touches réduites…

C’est vrai, c’est un registre qui me plaît beaucoup aussi. Je suis moins utilisée que les autres en touche car je suis moins aérienne, mais peut-être plus puissante balle en main. Moi, ça me va ! J’ai toujours eu une petite préférence pour la défense, mais ça me plaît d’attaquer balle en main. Et puis cela me donne quelques responsabilités.

Vous enchaînez les rencontres, comment le vivez-vous ?

J’ai l’impression de faire plus partie du groupe, d’être mieux intégrée. Je sens que j’ai ma place. Avant, j’étais la petite jeune qui dépannait et à qui on ne faisait pas trop confiance… Je suis très heureuse que cela se passe comme ça.

Comment avez-vous vécu le fait de ne pas disputer la dernière Coupe du monde ?

J’y ai cru jusqu’au bout. C’était une grosse déception. Les deux matchs de préparation ne s’étaient pas bien passés, je ne savais pas à quoi m’attendre… Je me suis remise en question. J’ai certainement loupé des trucs, je n’étais peut-être pas prête mentalement, ou pas assez mature…

Qu’avez-vous changé ? Qu’avez-vous appris de cet échec ?

J’ai appris qu’il fallait donner le sentiment au staff qu’il peut te faire confiance. Le travail, je l’ai toujours fourni. Mais je suis une fille un peu tête en l’air, qui manque parfois de concentration. En montrant au staff que je peux m’oublier sur des choses, je ne lui donne pas envie de me faire confiance. J’ai appris à ne plus faire d’erreurs aux entraînements, à être plus impliquée, plus concentrée tout le temps. Techniquement, j’ai aussi corrigé pas mal de trucs comme les attitudes aux contacts par exemple, ou encore la réactivité en touche. J’ai abordé cette saison à fond. Et même si la déception du Mondial a été grande, le club de Blagnac m’a bien accompagnée.

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