6 Nations féminin - Les Bleues montent en gamme en défiant le pays de Galles

Le Stade des Alpes est certainement l’enceinte sportive française où le XV de France Féminin garde ses meilleurs souvenirs. Car non content d’y jouer devant un public fidèle, fourni et festif comme c’était déjà le cas la semaine dernière à Vannes, les filles du XV de France y ont réalisé leurs plus grands matchs, et y ont remporté leurs plus belles victoires. Souvenez-vous du France - Angleterre du Tournoi 2018 gagné d’un point à la dernière minute (18-17) grâce à un essai de Jessy Trémoulière : "Cette action restera dans ma mémoire à jamais, nous confiait cette dernière avant le Tournoi, au moment d’annoncer sa future retraite internationale. On perdait de quatre points, il restait une ou deux minutes de jeu. On récupère le ballon, on écarte, l’action revient dans le couloir des quinze mètres où je me trouve avec Pauline Bourdon à mon extérieur. Yanna Rivoalen prend la balle, fixe McLean et me donne le ballon. Il me reste vingt mètres à parcourir mais Pauline joue bien le coup car elle attire des adversaires. On gagne et la semaine suivante, on fait le grand chelem. Un souvenir inoubliable."

Au passage, les Bleues avaient établi un nouveau record d’affluence pour un match de rugby féminin, avec 17 440 spectateurs. Huit mois plus tard, en novembre, c’est encore dans ce beau Stade des Alpes que les Bleues battaient pour la première fois de leur histoire les quintuple championnes du monde de l’époque, les Black Ferns sur le score de 30 à 27. Gaëlle Hermet, Romane Ménager, Pauline Bourdon, Maëlle Filopon et Cyrielle Banet étaient titulaires ce jour-là.

M. Ménager : "Le pays de galles, c’est un autre registre que l’cosse"

Ces cinq protagonistes n’auront toutefois pas le temps de rêvasser dimanche, ou de s’émerveiller devant un public qui s’annonce encore une fois nombreux. Car des cinq nations restantes, le pays de Galles est certainement la deuxième meilleure derrière l’Angleterre. Loin derrière l’Angleterre certes, car ces dernières ont étrillé les Galloises 59 à 3 la semaine dernière. Mais attention. Car avant de céder, les Galloises ont vendu chèrement leur peau. À la 35e minute, il n’y avait que 7 à 3 en faveur des Red Roses, que les Galloises ont challengées dans le jeu au sol, les mauls, et le jeu direct. Et avant l’Angleterre, les joueuses de la Principauté avaient remporté deux victoires contre l’Irlande et l’écosse.

Un fait qui doit servir d’avertissement aux Bleues, qui n’auront pas droit à la même balade de santé que face à l’écosse la semaine dernière. D’où l’avertissement du staff : "Il nous a fait comprendre qu’on devait vraiment soigner les détails, expliquait mardi la demi d’ouverture Carla Arbez. Cela nous aurait permis de marquer plus facilement en première mi-temps. Au lieu de ça, on a commis quelques fautes de main, avec des passes mal assurées ou des jeux au pied surutilisés... On doit se réguler en continuant de prendre des initiatives mais on doit faire attention, surtout face à des équipes plus solides." Même écho du côté de la centre Marine Ménager : "Le pays de Galles, c’est un tout autre registre que l’écosse. Les Galloises ont un pack très puissant. Elles jouent moins vite que l’écosse mais sont plus denses. Elles marquent quasiment tous leurs essais avec leurs avants." Gare, donc. Mais en tout cas, ce match qui opposera les Bleues à un pack dense, rude au contact et coriace dans le jeu au sol semble être la répétition idéale en vue du choc contre l’Angleterre, la semaine prochaine : "Cela va permettre de voir à quel point on peut être connectées face à un gros pack, et engranger de la confiance en vue de l’Angleterre, confirmait Arbez, Mais on doit déjà valider cette étape." Le tout devant un public isérois chauffé à blanc.