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FFR - Serge Blanco quitte la liste d'opposition : "Je ne trahis personne"

Par Marc DUZAN
  • Serge Blanco quitte la liste d'opposition,, "Ovale ensemble", à la FFR.
    Serge Blanco quitte la liste d'opposition,, "Ovale ensemble", à la FFR. Icon Sport
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Membre du comité directeur de la FFR Serge Blanco, qui avait pourtant contribué il y a quelques années à la création de la liste d’opposition "Ovale Ensemble", Serge Blanco a décidé de la quitter. Il nous explique aujourd’hui les raisons de cette séparation et légitime aussi son choix de se présenter aux prochaines élections du comité directeur, en tant qu’"homme libre".

Des élections auront prochainement lieu au comité directeur de la Fédération française de rugby. Pour être clair, douze places sont à pourvoir. Allez-vous vous présenter ?

Je vais me présenter, oui. Mais en tant qu’homme libre, comme je l’ai toujours été. Je n’appartiendrai ni à un camp, ni à l’autre. Ni à ce que vous appelez le camp Laporte, soit la majorité ; ni à ce que l’on considère comme l’opposition (Ovale Ensemble), à laquelle j’ai longtemps appartenu.

Que voulez-vous dire ?

Depuis notre démission du comité directeur en janvier dernier, et au gré de la consultation des clubs qui ont rejeté la candidature de Patrick Buisson, j’ai constaté à plusieurs reprises ne plus être en phase avec la ligne directrice d’Ovale Ensemble.

Pourquoi ?

La démission des neuf membres d’Ovale ensemble en janvier dernier est venue marquer une désolidarisation envers le comité directeur. Nous étions certes dans l’opposition, mais nous faisions partie intégrante de ce comité directeur et j’entends que l’idée était vraiment de marquer notre différence par rapport aux autres membres du comité, dont le maintien en place semblait traduire un déni des affaires en cours, je ne reviens pas dessus, ce n’est pas le sujet. À titre personnel, je n’étais pas pour cette démission, je l’ai exprimé à mon groupe, mais la décision du plus grand nombre s’est imposée et nous avons tous démissionné. Je l’ai vécu comme un abandon de la mission de représentation des clubs amateurs qui nous avaient fait confiance en 2020 en votant pour nous. Je vous rappelle qu’ils représentaient environ 49 % des votes. Avant toute décision, nous aurions dû prendre le temps d’échanger avec eux en leur disant "voilà ce qu’il se passe, qu’en pensez-vous ? Doit-on démissionner ou rester ?". Et c’est seulement après ces échanges que nous aurions dû prendre une décision. À partir de là, j’ai compris que je n’étais plus en phase avec la direction d’Ovale Ensemble et que cette différence d’appréciation allait inévitablement perturber la suite de notre collaboration.

On vous suit.

Quand on demande à des clubs de s’engager, de manifester leur soutien à notre groupe, d’afficher leurs opinions et notamment de désapprouver le candidat présenté par la majorité en place représentant la FFR (Patrick Buisson), il me semble inconvenant de ne pas tenir compte de leur avis et de leurs ressentis sur une telle décision. Il fallait rester. Il fallait continuer à se battre et à les représenter.

Beaucoup de gens ne comprennent pas que les neuf élus d’Ovale Ensemble aient quitté le comité directeur il y a trois mois pour s’y représenter aujourd’hui…

Au regard de ce que je viens de vous dire, cette incompréhension est logique et légitime. Et c’est justement parce que je ne valide pas cette ambiguïté que je me désolidarise à mon tour d’Ovale Ensemble. J’ai aujourd’hui la sensation que la démission collective a servi d’autres intérêts que ceux des clubs amateurs. Je pense que l’on a fait une faute, en démissionnant. Je m’en suis expliqué avec Florian Grill, lequel n’est pas d’accord avec moi.

Quel projet voulez-vous défendre, au juste ?

Il faut que la guerre s’arrête ! Il faut arrêter avec cette querelle de clans qui vient perturber l’équipe de France et le rugby amateur. Les clubs s’en lassent… On a une Coupe du monde à jouer, à gagner. On est tous là pour soutenir cette équipe de France, positionnée comme possible championne du monde. Il lui reste quatre mois de préparation. Soyons tous derrière elle. Ça ne veut pas dire que j’épouse les positions de la majorité (le camp Laporte-Martinez). Mais il faut aussi savoir faire des trêves, pour le bien de tous. En tant qu’ancien joueur, je veux que cette équipe de France soit dans une position optimale pour gagner la compétition.

On comprend votre position mais les gens de la majorité vont déduire que vous vous ralliez à eux, en quittant Ovale Ensemble…

Je ne trahis personne ni ne me rallie à personne. Ce que je veux, c’est revenir au comité directeur pour continuer à porter la parole des clubs amateurs. Être en opposition, c’est le plus facile. Mais, dans ma vie de dirigeant, j’ai connu une opposition constructive et le chemin sur lequel je ne veux pas aller est celui du combat permanent, où les querelles d’individus prennent parfois le pas sur les débats d’idées… Si je suis élu, tant mieux. Je me battrai pour ceux qui m’auront choisi. Si je ne le suis pas, je passerai à autre chose, voilà tout.

Vous n’êtes donc pas une "prise de guerre" pour le camp de la majorité ?

Il n’y a aucune prise de guerre. Il y a la liberté de m’exprimer, la liberté de dire ce que j’ai envie de dire. Moi, je respecte tout le monde. Je n’ai jamais émis d’insanités sur les uns ou sur les autres, dans les journaux. Je persiste à dire que l’intérêt de l’équipe de France doit dépasser nos propres ego.

Vous agirez donc en homme libre, sans étiquette Ovale Ensemble ou autre… Ce sera aussi le cas de Jean-Claude Skrela, qui quittera visiblement aussi la liste d’opposition pour se présenter en son nom.

J’ai toujours agi en homme libre. Et je parle facilement d’Ovale Ensemble et de la douleur que me cause cette séparation dont nous avons été, avec Jean-Claude et d’autres, à l’initiative de sa création, en 2017. Pendant des années, je me suis mis au service d’une personne que je pense très compétente. J’ai été un bon soldat. J’ai fait du mieux que j’ai pu.

Florian Grill ne souhaitait pas être le président de la cohabitation. Or, s’il était élu en juin prochain, il le serait de fait. N’est-ce pas paradoxal ?

Oui sûrement. En revanche, permettez-moi de rectifier : il faut d’abord qu’il soit réélu au comité directeur en tant que membre, ce dont je ne doute pas, avant de pouvoir se présenter au poste de président.

Mais pourquoi n’être pas resté ? Pourquoi avoir suivi les autres élus Ovale Ensemble ?

Tout simplement, comme je vous l’ai expliqué, parce que l’avis du plus grand nombre s’est imposé, je le respecte.

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Les commentaires (2)
Leglaudedebresse0145 Il y a 1 année Le 20/04/2023 à 16:36

.............on nne saura jamais les dessous de tte cette affaire.........c'est de la politique ......avec un p minuscule

cantewitko Il y a 1 année Le 21/04/2023 à 08:12

Question d'égo très probablement !
Et peut être aussi que la place de président n'est pas si mauvaise que ça...
Et d'accord avec vous: de la politique, des stratégies personnelles mais pas beaucoup de rugby, donc pas beaucoup de solidarité face aux enjeux !!!