Pro D2 - Cinq clubs à la lutte pour une place directe en demi-finale : le point sur les forces en présence

Si la position du leader Oyonnax est entérinée depuis plusieurs semaines et si le septième Provence Rugby est désormais distancé pour la qualification, entre eux, tout reste à faire. Le sprint final s’annonce hitchcockien et le moindre faux pas pourrait se payer très cher. Cinq équipes, classées de la deuxième à la sixième place, se livreront un combat sans merci pour s’assurer le meilleur fauteuil possible en phase finale. L’ordre se jouera sans aucun doute dans un mouchoir de poche puisque seulement trois petits points séparent le sixième et dernier qualifié Vannes du deuxième, provisoirement demi-finaliste direct, Grenoble. Un écart si infime, si volatile, que tout peut basculer en une seconde d’inattention. Un Agen-Nevers à la 29e journée, un Grenoble-Vannes en clôture, des Montois irréguliers mais grandioses : la seule certitude est que le finish sera imprévisible.

Et ça, Vincent Etcheto le sait mieux que personne. Il était manager de Bordeaux en 2011 lors de la montée de l’UBB en Top 14 puis de Bayonne, en 2016 et en 2019 avec deux destinées différentes. Pour lui, cette course à la deuxième place sera forcément féroce et disputée au vu de la proximité des formations. "Donner un ordre est impossible, ces deux dernières journées sont imprévisibles. Sur les deux matchs, personne ne peut rien lâcher, tout le monde doit tout jouer jusqu’au bout. Le moindre bonus va compter. […] Le barrage à domicile c’est quand même important. Être deuxième c’est super, mais au niveau de la recette puis pour passer un tour, c’est quand même plus facile de recevoir en barrage. En plus, en général, ils sont gagnés par celui qui reçoit." L’Angoumoisin donne une tendance brève avec son œil de tacticien.

Grenoble, un temps d’avance

"Grenoble, c’est une équipe qui met beaucoup d’intensité mais qui est parfois brouillonne." Les Isérois partent avec une longueur d’avance plus qu’appréciable et caracolent donc en tête de ce quinté. Deux unités sur Mont-de-Marsan, trois sur les autres poursuivants. Les coéquipiers de Steve Blanc-Mappaz ont su se mettre en bonne posture en battant tout récemment Nevers, prétendant à ce fauteuil de numéro 2. Une forme de logique est respectée puisque le FCG s’est emparé de la deuxième place à la 4e journée sans plus jamais quitter la zone verte des places qualificatives. La régularité est donc récompensée mais le plus dur reste à faire afin de s’assurer un billet direct pour les demies.

Mont-de-Marsan, un calendrier favorable

"Mont-de-Marsan souffle le chaud et le froid. Ils sont inconstants mais surprenants. Ils ont une grosse qualité de jeu." Les Landais, troisièmes actuellement, suivent de près Grenoble. De tous les prétendants à cette course, ils semblent les mieux lotis en ce qui concerne le calendrier. D’abord en déplacement à Soyaux-Angoulême (13e), les hommes de Patrick Millet enchaîneront en recevant Rouen (12e) pour terminer leur phase régulière. Ils auront deux équipes qui lutteront pour leur survie dans le championnat mais qui, sur le papier, semblent plus faibles. Et surtout, donnée très importante : les Montois n’affronteront pas d’adversaires directs, à l’inverse des quatre autres formations qui devront s’opposer lors de ces deux dernières journées.

Nevers, un retour d’outre-tombe

"Nevers est surprenant et finit bien. Ils ont mal commencé mais ils reviennent vraiment forts. L’équipe qui devra aller faire un barrage à Nevers, ça va être dur vu l’euphorie et l’expérience qu’ils ont." C’est ce qu’on appelle une remontée express. Parmi ceux qui visaient les belles places, l’Uson n’était pas vraiment prévu dans les plans il y a quelques semaines de cela. Errant dans le ventre mou du classement et pointant même à la 15e place à la fin novembre, les hommes de Xavier Péméja sont sortis du bois et ne s’arrêtent plus. Pour parfaire le parcours, la journée suivante sera déterminante à Agen, avant de recevoir Montauban.

Agen, un air de revanche

"Agen est costaud mais en dents de scie. Ils s’en sortent parce qu’ils ont des moyens et des bons joueurs." Armandie entrevoit le soleil. Après deux saisons plus que difficiles post-Covid, les Agenais se retrouvent propulsé en haut du tableau. Solide prétendant, ils montrent un visage intéressant qui a de quoi inquiéter le quatuor adverse. Tout comme Grenoble, les protégés de Bernard Goutta ont occupé les places qualificatives tout au long de la saison avec pour seule volonté d’accrocher quelque chose qui ferait oublier ces deux ans de galères et donnerait un coup d’éclat au blason du SUA. Pour ça, il faudra stopper la bonne dynamique nivernaise.

Vannes, un moment idoine

"Vannes a le vent en poupe. Ils ont montré beaucoup de constance, de vitesse d’exécution dans un jeu assez simple mais très cadré. Ça va vite et ça tape fort." Meilleure équipe du Pro D2 sur le dernier mois écoulé, les Bretons ont ramené 22 points sur 25 possibles. Dans le creux de la vague depuis le début d’année, les joueurs vannetais ont redressé la barre pour retrouver les formations qui comptent. Face à un Colomiers qui n’aura rien à jouer, ils devront prendre les cinq points et tenter de faire le gros coup au stade des Alpes.