Top 14 - Clermont doit libérer les énergies

Christophe Urios avait les nerfs. L’imposant manager de Clermont n’en pouvait plus de la qualité médiocre, selon lui, des lancements de jeu des trois-quarts à l’occasion de l’entraînement ouvert au public. Ce mardi, Urios n’a pas manqué d’inonder les travées du Michelin de sa voix puissante pour remettre ses arrières dans l’axe. « Quand je suis arrivé à Clermont, j’ai dit qu’il fallait que nos avants élèvent leur niveau de jeu. Aujourd’hui, ils sont capables d’être à la hauteur de ce que j’imagine d’un club comme Clermont. Mais nos trois-quarts ne sont pas assez bons sur les derniers matchs. » 

Le boss de l’ASM pointait notamment des statistiques ahurissantes à Pau (70 % de possession et d’occupation) qui n’ont pas permis aux arrières jaune et bleu de mater la Section. En cause, comme face aux Scarlets, des ballons tombés près des lignes ou coffrés par la tenaille béarnaise, des lancements peu précis ou des en-avant préjudiciables au moment de s’envoler en terre promise. Des déchets qui ont trop souvent miné l’ASM cette saison, la faute à des rouages grippés.

Les leçons de l’été ?

Mais les Clermontois vont maintenant se déplacer à La Rochelle presque sans pression. Décrochés de la course au top 6 et quasiment maintenus, les coéquipiers de Fritz Lee n’ont plus qu’un seul objectif pour cette fin de saison : finir à la huitième place pour assurer une place en Champions Cup la saison prochaine. « On vise le top 8 parce que les supporters méritent d’avoir cette grande Coupe d’Europe donc on va essayer de tout faire pour y arriver. Ce ne sera pas facile, on a un gros match à La Rochelle mais on va s’accrocher », annonçait Jules Plisson. L’ancien ouvreur rochelais espère sans doute retrouver les sensations de l’été dernier, où il avait achevé le monstre maritime grâce à ses douze points marqués face aux perches.

Le 25 septembre dernier, Clermont avait réalisé son meilleur match de la saison dans l’agressivité, le combat et l’efficacité. Sur leurs rares séquences dangereuses, les hommes de Jono Gibbes avaient réussi à être assez cliniques pour éloigner les Rochelais à huit points. Sept mois plus tard, Jules Plisson est en méforme avec deux échecs évitables à Pau et un drop manqué face aux Scarlets qui aurait pu changer le destin de l’ASM en Challenge Cup. Comme ses coéquipiers, l’ouvreur jaune et bleu a besoin de se rassurer dans un nouveau match référence.

Pression minimale

À Marcel-Deflandre, Christophe Urios devrait se régaler d’un test grandeur nature pour son équipe. Face au champion d’Europe, dont la demi-finale face à Exeter sera certainement dans les esprits, les Clermontois devront sans doute chercher des attitudes plus qu’un résultat. Avec seulement une victoire à l’extérieur en Top 14, l’ASM a épuisé la quasi-totalité de ses cartouches pour rêver.

Un exploit dans l’antre du Stade rochelais pourrait néanmoins créer une légère étincelle dans la fin de saison clermontoise. « Nous n’avons pas grand-chose à perdre finalement. Quand on sait que cette équipe joue une demi-finale de Coupe d’Europe derrière, il faudra être suffisamment déterminés et engagés pour les faire douter », lance Christophe Urios qui espère ne pas avoir à hurler une nouvelle fois.