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International - Entre le Leinster et le Grand chelem, l’Irlande nouveau centre de l’Europe et du monde

  • L'Irlande est la première nation mondiale et vient de s'offrir le Grand chelem.
    L'Irlande est la première nation mondiale et vient de s'offrir le Grand chelem. Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport
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Malgré un faible nombre de licenciés et la concurrence de ses voisins européens, le rugby irlandais domine : le XV du trèfle est numéro un mondial, les moins de 20 ans règnent sur l’europe, et le leinster s’apprête à jouer sa septième demi-finale européenne. Quel est son secret ?

On a assez souvent entendu que la taille ne faisait pas tout. Et on a assez souvent ri en rétorquant le contraire, surtout en rugby où les colosses sont vénérés autant que les demi-portions sont raillées. Mais c’est pourtant vrai. Et l’Irlande, cette toute petite république d’à peine cinq millions d’habitants, siège bien sur le trône du rugby mondial avec son score de 91,82 points au classement World Rugby qui le place devant la France (90,47), la Nouvelle-Zélande (88,98) et même les champions du monde sud-africains (88,97). Et le tout, avec seulement 94 607 licenciés. Pour vous donner un ordre de grandeur, c’est plus de deux fois moins que la France qui en compte 220 446, et presque quatre fois moins que l’Angleterre et ses 355 153 encartés. Mieux, le rugby n’est que le quatrième sport en Irlande, derrière le football gaélique, le hurling et le football. Et pourtant, les quinzistes en vert se trouvent bien sur le toit du monde…


Ils y avaient accédé pour la première fois en septembre 2019, juste avant la Coupe du monde au Japon, après une victoire 19 à 10 sur les Gallois. À cette époque, ils n’étaient pas prêts à assumer ce statut. Même après une année 2018 impressionnante (douze victoires dont une de prestige contre les All Blacks (16-9) contre une défaite), le sélectionneur Joe Schmidt avait déclaré ceci : « Numéro un mondial, c’est une jolie étiquette, mais ce n’est pas pour nous. » Quelques semaines après, les coéquipiers de Rory Best revenaient du Mondial par la petite porte, battus en poule par le Japon et éjectés en quarts par la Nouvelle-Zélande (46-14). Moins de trois ans plus tard, ils sont remontés au sommet du rugby mondial au bénéfice de la victoire d’une tournée en Nouvelle-Zélande à l’été 2022.

Un succès historique, une première pour le rugby irlandais. Et un changement net dans le discours du sélectionneur Andy Farrell, qui a succédé à Joe Schmidt : « Embrassons ce statut de leader, défendons-le, utilisons-le. Je n’ai pas envie d’être deuxième », déclarait le technicien en octobre 2022. Message reçu haut et fort par ses joueurs, qui ont signé le grand chelem dans le dernier Tournoi.

Chez les jeunes aussi…

Sur la scène européenne, le Leinster fait toujours partie des (très) grands d’Europe. Samedi prochain, les joueurs de Dublin accueilleront le Stade toulousain pour disputer leur septième demi-finale de Champions Cup, après quatre titres et deux finales, dont la dernière contre le Stade rochelais. Mais l’éclatante santé du rugby irlandais ne se résume aux performances de sa sélection ou de son équipe phare, le Leinster. Chez les jeunes aussi, les Irlandais dominent. On en veut pour preuve le palmarès du Tournoi des 6 Nations des moins de 20 ans : sur les quatre dernières éditions (celle de 2020 a été annulée en raison de la pandémie), les Irlandais en ont remporté trois, signant au passage deux grands chelems lors des deux dernières éditions.

Triomphe des modèles scolaires et fédéraux

Cette réussite réside certainement dans l’harmonie qui règne entre les écoles et les quatre provinces du pays (Leinster, Munster, Ulster et Connacht). Chaque entité est étroitement reliée à tous les lycées de sa région : « Les écoles accordent une grande importance au rugby et sont les parfaits tremplins vers le haut niveau », explique Tony Ward, ancien demi d’ouverture de l’Irlande dans les années 80 et aujourd’hui directeur du rugby de St Gerard, un établissement scolaire situé au sud de Dublin.
David Jones, entraîneur de l’équipe de St Andrews dans la banlieue dublinoise abonde : « Le maillage est tel que cela nous permet de retourner chaque pierre et de trouver des pépites que d’autres pays n’auraient peut-être pas repérées. La Nouvelle-Zélande dit que de meilleurs hommes font de meilleurs joueurs. Nous disons que de meilleurs étudiants font de meilleurs joueurs. »


De quoi former une pyramide de pratiquants la plus large possible à sa base. Et à son sommet, les contrats fédéraux des joueurs du Trèfle permettent de les préserver en vue des échéances majeures. En clair, Andy Farrell peut demander à Leo Cullen, manager du Leinster, de ne pas aligner Josh Van der Flier. Normal, puisque le flanker n’est pas employé par le Leinster, mais par sa fédération.
Un système dont la France a essayé de se rapprocher au maximum par la convention LNR-FFR...

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