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Champions Cup - Et si Toulouse brisait son plafond de "Verts"...

Par Jérémy FADAT
  • C’est un défi de taille qui attend les Toulousains dans le magnifique Aviva Stadium de Dublin.
    C’est un défi de taille qui attend les Toulousains dans le magnifique Aviva Stadium de Dublin. Icon Sport - Sportsfile
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C’est peu ou prou l’équipe d’Irlande, première nation mondiale, que le Stade toulousain devra battre sur ses terres samedi pour asseoir enfin sa suprématie. Mais il lui fallait retrouver son bourreau, qui lui a sévèrement barré la route en 2019 et 2022.

Le 16 mai 2022, deux jours après la lourde défaite du Stade toulousain en demi-finale de Champions Cup au Leinster (40-17), les mots étaient prémonitoires dans ces colonnes : «Si la bande à Mola, qui raflait tout, se cherchait un défi à sa démesure, elle l’a trouvé pour les années à venir : accrocher le Leinster au tableau de chasse.» Même lieu, mêmes acteurs et même enjeu un an plus tard. Les Rouge et Noir, encore invités dans le dernier carré, retournent donc à l’Aviva Stadium, là où ils s’étaient aussi largement inclinés en 2019 (30-12, déjà en demie !), pour s’attaquer au sommet qui matérialise leur ultime limite. Ce fameux plafond de verre que l’exceptionnelle génération des Dupont, Ntamack ou Ramos entend enfin briser. «Sur le devoir de mémoire, le groupe n’est pas amnésique et chaque joueur sait ce que nous avons vécu là-bas, ne cache pas le manager Ugo Mola. On veut franchir cette étape pour être en phase avec notre destin. Il était sûrement écrit qu’on devait jouer au Leinster pour combattre nos vieux démons. On a envie d’y aller en tout cas et d’être à la hauteur de l’événement. Il faudra un grand Stade toulousain avec un petit brin de magie.»

Un destin, pour une domination qui ne sera effective que le jour où son équipe se sera emparée de Dublin. Là où, comble de l’histoire, aura également lieu la finale dans trois semaines. «Au vu de leurs déclarations, les Leinstermen sont sûrs de leurs forces, de leur rugby, et je les comprends, poursuit Mola. C’est l’ogre du rugby européen qui a perdu un match en envoyant les cadets en Afrique du Sud. Sinon, ils sont invaincus, avec un total de points colossal et un nombre d’essais monstrueux. Ils sont organisés, huilés, préparés pour ces échéances. Ils vont jouer leur troisième match de phase finale à domicile et, visiblement, un quatrième les attend bientôt. Mais ils n’ont pas droit au faux pas dans cette configuration.» En compétiteurs hors normes, les Toulousains - conscients du rendez-vous qui les attendait à l’Aviva s’ils passaient les écueils sud-africains en huitième et quart de finale - ont senti poindre l’odeur de la riposte. Un désir, au-delà d’une responsabilité… «On savait qu’on les retrouverait un jour ou l’autre, affirme Matthis Lebel. Avec tous les moyens mis par le club pour nous placer dans les meilleures dispositions en termes de recrutement ou d’infrastructures, on espérait recroiser la route du Leinster.»

Mola : «J’ose espérer qu’on a grandi»

Le décor est planté, pour une ère de revanche entre les deux formations les plus constantes à l’échelle continentale sur les cinq dernières années, avec cet Irlande - France de début février en toile de fond. Si les Toulousains composent la moitié des Bleus, le taux grimpe aux trois-quarts concernant les pensionnaires du Leinster dans le XV du Trèfle. Et ces derniers ont battu les Tricolores (à… l’Aviva Stadium, 32-19) pour mieux partir à l’assaut d’un grand chelem chipé à leurs meilleurs ennemis. «On commence à se connaître», en rigole Antoine Dupont. «Eux sont dans la meilleure sélection mondiale, note Lebel. Sur le papier, les deux équipes ont l’habitude des matchs à très haut niveau, de se confronter à ce qui se fait de mieux, de participer aux grandes compétitions internationales. Mais on ne peut pas être à 80 %, sinon l’après-midi sera longue.» Lui et les siens ont suffisamment payé pour le savoir. Et Mola de rappeler : «Les affrontements des derniers Tounois des 6 Nations ont été riches en enseignements, comme les matchs où les Rochelais ont su faire le nécessaire pour contrer les offensives du Leinster, explique Mola. On a essayé de piquer des choses un peu partout, mais on veut rester nous-même. Celui qui va jouer, ce n’est ni le XV de France, ni La Rochelle. C’est le Stade toulousain.» Et il devra être immense, sortant peut-être la plus grande prestation de son histoire moderne, pour asseoir cette suprématie qui lui tend les bras et retoucher ce trophée qu’il s’était offert voilà deux ans. «C’est notre cinquième demi-finale d’affilée, et on apprend à chaque sortie, renchérit Mola. Sur ces rendez-vous, nous avons reçu une seule fois à ce stade de la compétition (en 2021, N.D.L.R.), comme le font La Rochelle ou le Leinster ce week-end, et avions été champions dans la foulée. C’est souvent le match le plus dur à manœuvrer mais, s’il l’est pour nous, il l’est aussi pour les autres. J’ose espérer qu’on a grandi. Assez pour se rapprocher de cette équipe ? Je vous le dirai samedi soir. Mais notre groupe n’est pas rassasié.» Frustré d’une saison dernière finie sans remplir un peu plus l’armoire déjà bien remplie d’Ernest-Wallon, et plus frais que jamais, il a même très faim. De succès, de titres et de règnes. «L’an passé, on avait dû cravacher, pendant les périodes de doublons notamment, et on n’avait pu lâcher aucun match si on voulait se qualifier, prévient Lebel. La saison était interminable… C’en est une autre aujourd’hui et on ne se pose plus de question.»

Lebel : «être prêt et avoir les poils»

Anecdotique ou pas tant que ça, il sera aussi l’heure – au coup d’envoi samedi – de ressortir l’argumentaire sur la guerre des étoiles. Le Stade toulousain en a cinq accrochées sur son maillot, ce qui en fait le club le plus sacré de la compétition. Juste devant… le Leinster et ses quatre victoires finales. En fin de journée, il n’en restera qu’un. L’occasion de renforcer leur souveraineté pour les Stadistes, ou de la partager pour leurs adversaires. «Pour ce qui est de la motivation, je laisse le soin à Ugo de s’en charger, glisse Lebel. Mais j’espère qu’on n’attendra pas son discours d’avant-match pour être prêt et avoir les poils (sic).» Son manager d’appuyer : «Il y a une sorte de challenge avec les provinces irlandaises qui représentent une nation incroyable au regard de ses ressources, que ce soient l’Ulster, le Munster ou le Leinster. On veut continuer à avoir cette forme de leadership mais la concurrence nous fait avancer. Le Leinster nous a permis ces dernières années d’être meilleurs. Après ce match, il nous permettra de l’être encore. Est-ce que ça suffira pour l’emporter ?" Seuls ses hommes ont la réponse. 80 minutes pour magnifier leur légende.

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