Pro D2 - Le soulagement ou le cataclysme pour Montauban

À bien des égards, la saison de Montauban est aussi catastrophique que décevante. Et ce vendredi, le cauchemar des Vert et Noir pourrait enfin prendre fin. Ça y est, face à Carcassonne et dans un stade de Sapiac à guichets fermés, l’USM va jouer sa finale et sera fixée quant à son avenir. Maintien et grand soulagement ou descente et cataclysme majeur ? Nous en saurons plus après ce match fatidique, qui est sur toutes les lèvres dans la cité d’Ingres depuis maintenant deux semaines.

Supporters, habitants, membres du club, staff et joueurs, tous n’ont qu’une hâte : être au coup d’envoi de cette rencontre qui peut devenir historique pour le club. "Ça fait deux semaines que nous attendons ce moment avec impatience, c’est notre finale, trépigne Bastien Guillemin. Pourvu qu’on se maintienne et qu’on sauve cette saison…" Même sentiment pour Quentin Witt, qui nous confiait déjà ne pas trouver le sommeil lorsque Montauban stagnait dans la zone rouge au classement : "Je ne dors toujours pas, parce que ça fait dix jours que j’attends. Ce n’est pas forcément évident, nous sommes dans une certaine excitation. Nous avons eu une saison éprouvante. Vivement que nous soyons au coup d’envoi de ce match."

Des rencontres décisives pour le maintien, Witt en a pourtant déjà vécues. Relégué avec Bourg-en-Bresse en 2014 et avec Soyaux-Angoulême en 2021, le troisième ligne connaît mieux que personne le déchirement que représente une descente en Nationale pour un club. "J’ai déjà eu à jouer "le dernier match de l’espoir" avec Soyaux-Angoulême et nous avions fini par descendre, se rappelle l’ancien Aixois. Ce sont des matchs qui sont importants dans une saison, dans une carrière. J’ai vécu la descente et c’est très triste et ça remet plein de choses en question. Je n’ai pas envie de revivre la même chose. Donc s’il y a un match où il faut sortir avec les deux épaules cramées et un genou dans la boîte à gants, c’est celui-là."

L’avenir du club en suspens

L’engouement pour ce match est tel qu’en ville, des souvenirs de la demi-finale de Fédérale 1 face à Lille en 2014 ressurgissent soudainement. Une rencontre qui a permis la remontée de l’USM en Pro D2 et lors de laquelle tout Montauban s’était mobilisé derrière le club. "C’est génial parce qu’il y a l’enjeu et l’événement : et c’est l’événement qu’il faut croquer à fond, lance Pierre-Philippe Lafond, avec bien du recul. Jouer dans un Sapiac plein, ce n’est pas donné à tout le monde. En tant que joueurs pros, il ne faut pas qu’ils passent à côté. J’ai hâte d’y être, de vivre ça."

Même s’il prône une certaine légèreté, le manager des Vert et Noir sait ô combien la situation est complexe, même si tout ne serait mathématiquement pas perdu en cas de défaite. Au-delà de la déception sportive, une descente changerait aussi la vie des joueurs et de leur famille. Sans compter que l’avenir du club dans le monde professionnel serait en grand danger puisque de gros doutes subsistent quant à un éventuel départ de Jean-Claude Maillard, investisseur principal du club, en cas de relégation. Si l’homme d’affaires venait à quitter le navire, la Nationale deviendrait alors un moindre mal pour Montauban. Ce match contre Carcassonne est donc bien plus qu’une finale pour le maintien : c’est une rencontre décisive pour la survie du club.