Pro D2 - Maintenu, Montauban peut souffler

Ça y est, le cauchemar est fini. Les Montalbanais, qui n’arrivaient pas à dormir depuis de nombreuses semaines, vont enfin pouvoir fermer l’œil et souffler un bon coup : ils sont maintenus en Pro D2. Grâce à leur victoire étriquée acquise face à Carcassonne, les Vert et Noir peuvent enfin se délester d’un poids immense sur leurs épaules, après s’être fait une peur bleue. "C’est la libération d’une saison de merde, du début à la fin", glissait Jérôme Bosviel, auteur d’une prestation remarquable face aux Audois. Soulagés, les gars de Sapiac peuvent l’être, après avoir subi de plein fouet la lourde pression de toute une ville, mobilisée pour ce match mémorable. Pour la première fois depuis cinq ans, la cuvette mythique était à guichets fermés et les supporters avaient réservé un accueil grandiose à leurs héros, qui s’apprêtaient à sauver le club.

"J’ai eu des frissons", nous confiait le demi de mêlée remplaçant, Alexis Bernadet, juste après la haie d’honneur réservée aux joueurs à leur arrivée au stade. Impatients de fouler la pelouse, ceux qui poireautaient impatiemment depuis deux semaines ont d’abord déjoué sous la pression, avant de lâcher les chevaux et de s’imposer au bout du suspense. Une victoire qui marque la fin d’une aventure dantesque, au cours de laquelle les Tarn-et-Garonnais ont dû surmonter de nombreuses épreuves et désillusions. "Ce fut une saison compliquée, nous sommes passés par des moments chaotiques", lâchait Pierre-Philippe Lafond plusieurs minutes après la partie. Touché, l’entraîneur principal de l’USM a pris le temps de savourer ce moment de joie, tout en pensant certainement au travail accompli depuis sa prise de fonction, en octobre dernier. Comme épuisé par toute la pression qu’il a tenté de dissimuler au cours de la semaine, Lafond reconnaissait : "Je n’ai même pas la force mentalement de travailler sur Nevers pour le moment." C’est dire à quel point les "deux tonnes enlevées sur chaque épaule" des Montalbanais ont usé mentalement les Vert et Noir en cette fin de saison.

Faire le bilan de cette saison cauchemardesque

Il faut dire qu’en cas de défaite, le possible départ du président Maillard laissait planer un immense doute sur le futur du club et que ce n’est pas seulement l’avenir des joueurs et du staff qui était en jeu, mais aussi celui des salariés administratifs du club. Cette sensation que quelque chose de plus important que le sport était en jeu s’est ressenti pleinement dans un stade tantôt en feu, tantôt figé de stress lors de la partie. "Quand je vois la joie des gens, le nombre de supporters qui viennent nous voir pour nous dire merci… C’est un soulagement pour toute une ville", confirmait l’entraîneur des avants, Florent Wieczorek.

Alors oui, l’histoire se termine bien et Montauban aura la chance de rester dans l’antichambre de l’élite l’an prochain. Mais très vite, il faudra aussi se pencher sur ce qui n’a pas fonctionné cette saison. Car il n’est pas normal qu’une équipe taillée pour le top 6 se frôle la catastrophe comme Montauban l’a fait cette saison. "Nous avons prévu une semaine de travail supplémentaire après Nevers pour faire le bilan", informait Wieczorek. Lafond complétait : "Ça doit nous servir et nous permettre de grandir. J’ai une conviction : les groupes se forgent dans la difficulté. Si nous arrivons à tirer les enseignements sur ce qui s’est passé cette saison, nous arriverons à être conquérants la saison prochaine."