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Champions Cup - « La sortie de Barassi nous a fait du mal », explique Pita Ahki

Par Nicolas Zanardi
  • Pita Ahki lors de son essai face au Leinster.
    Pita Ahki lors de son essai face au Leinster. Sportsfile / Icon Sport - Sportsfile / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Auteur du premier essai des siens, il fut comme souvent lors des grands rendez-vous un des meilleurs éléments toulousains. De quoi écouter ses paroles avec d’autant plus d’attention…

Comme la saison dernière, Toulouse a encaissé des points sur le même terrain, au même stade de la compétition, face au même adversaire. Ressentez-vous un constat d’impuissance ?
Non, pas du tout. Le plus gros regret à chaud, évidemment, c’est notre indiscipline. Comme l’an dernier, on prend deux cartons jaunes tout en sachant pourtant très bien que, face à une telle équipe, ça ne pouvait pas pardonner. Les Leinstermen ont pu capitaliser sur nos erreurs alors que nous avions pourtant bien entamé la partie. On les a laissés reprendre confiance trop facilement alors qu’ils auraient pu douter après notre premier essai, on n’a pas non plus réussi à revenir sur leurs talons en début de deuxième mi-temps. Il nous a toujours manqué ce petit quelque chose. C’est dommage…

Ce petit quelque chose n’est-il pas justement ce qui fait la différence aujourd’hui entre Toulouse et le Leinster ?
J’ai été impliqué dans trois demi-finales de Coupe d’Europe, et c’est toujours la même chose. À Dublin, face au Leinster, un carton jaune se paie très cher, comme dans n’importe quel match de très haut niveau. Pourtant, je le redis, notre entame avait été bonne. Le 50-22 de Thomas Ramos nous avait bien mis dans la partie, puis on s’était démontré que nous étions capables de les déstabiliser ballon en main, ce que nous n’étions jamais parvenus à faire l’an dernier. Les signaux étaient positifs, et puis tout a explosé…

Avec les absences de Sexton, Lowe ou Henshaw, les Irlandais vous semblaient-ils plus « jouables » que l’an dernier ?
Le Leinster a un effectif incroyable. Il manquait certes quelques cadres derrière comme Johnny Sexton, Robbie Henshaw ou James Lowe. Mais quand leurs remplaçants s’appellent Ross Byrne, Charlie Ngatai ou Jordan Larmour, rien que des joueurs de «top class», le poids de ces absences n’est évidemment pas le même. De notre côté aussi, il y avait des absents, peut-être tout autant qu’au Leinster. Mais on ne s’est jamais caché derrière cela, au contraire. Tout le monde était décidé à faire le meilleur match possible, la qualité des joueurs sur le terrain était là. Sauf qu’on a passé 20 minutes à 14 et que pendant cette infériorité, nous avons encaissé 28 points. Il n’y a pas grand-chose à dire de plus, en fait…

Ces périodes d’infériorité numérique ont été d’autant plus cruelles que la sévérité de l’arbitre n’a pas été la même dans les deux camps. Partagez-vous ce sentiment ?
On l’avait dit avant le match, Wayne Barnes est un des meilleurs arbitres du monde, c’est un fait qu’il ne s’agit pas de remettre en question. Certaines de ses décisions ont peut-être été sévères à notre encontre, mais on ne peut pas dire qu’on ne s’est pas exposé à ce qu’il ait à en prendre. Concernant le plaquage de Porter sur Mallia, nous aurions évidemment bien aimé qu’il prenne le temps de le checker à la vidéo. Les arbitres ont choisi de ne pas le faire, voilà… C’est regrettable mais sincèrement, je ne pense pas que l’arbitrage soit la seule chose à blâmer après ce match. On se doit d’abord d’être critique envers nous-mêmes, et je pense qu’il y avait beaucoup mieux à faire.

Offensivement, ou défensivement ?
Partout… En défense, nous concédons cinq essais. Et même si nous en avons encaissé quatre en infériorité numérique, je suis persuadé que sur certaines situations nous pouvions faire mieux. J’ai en mémoire au moins deux essais que nous prenons stupidement, parce que nous n’arrivons pas à sortir proprement de notre camp. Ensuite, en attaque, nous avons réussi quelques bonnes séquences, mais je trouve malgré tout que nous avons manqué de patience à l’approche de l’en-but adverse. Devant, on perd au moins trois ballons au contact dans les zones de marque, ce qui n’est pas notre habitude. Et derrière, nous n’avons probablement pas été assez précis sur nos lancements.

La sortie précoce de votre partenaire du centre Pierre-Louis Barassi, qui a imposé un double remaniement derrière, n’a-t-elle pas été en réalité le premier tournant de la rencontre ?
Je pense, oui. La blessure de Pierre-Louis Barassi nous a fait du mal parce qu’elle nous a obligés à nous réorganiser en urgence au bout d’un quart d’heure de jeu, et s’est d’autant plus ressentie que nous nous sommes retrouvés en infériorité numérique dès l’action suivante après le carton de Thomas Ramos. C’est clairement ce moment du match qui en a été le tournant mais le haut niveau, c’est justement ça : il faut être capable de s’adapter en permanence aux aléas d’un match. D’ordinaire, c’est un de nos points forts. Cette fois, nous n’y sommes pas parvenus. On doit en tirer rapidement les leçons pour rebondir immédiatement en Top 14, car la saison n’est pas finie. Il reste encore un titre à aller chercher en championnat, et cet échec doit nous servir pour nous remobiliser, comme nous y sommes déjà arrivés par le passé.

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Les commentaires (1)
MC3612 Il y a 11 mois Le 01/05/2023 à 11:41

Analyse très judicieuse sur tous les points.