Pro D2 - Mont-de-Marsan : tout le monde va se lever pour Julien Cabannes

Ce soir, aux alentours de 23 heures, les Montois sauront ce qui les attend dans les prochaines semaines. Pour recevoir en barrages, les protégés du président Cazeaux doivent l’emporter face à une équipe rouennaise déjà assurée de son maintien. Pour espérer mieux, c’est-à-dire une place directe en demi-finale, il faudra aux Landais une victoire bonifiée couplée à un succès de Vannes en terre grenobloise, qui assurerait aux Bretons un barrage à domicile. Autant dire que cette dernière rencontre de la saison régulière revêt un fort enjeu et qu’il n’est pas question de la traiter comme un aimable divertissement. D’autant que ce sera la dernière répétition avant les phases finales qu’il vaut toujours mieux aborder paré de certitudes que rongé par les doutes. Le staff landais attend donc de ses protégés un match plein, sur le mode des cinquante premières minutes réalisées à Angoulême plutôt que des trente dernières.

Mais malgré l’importance du résultat, c’est l’émotion plus que le stress qui risque de serrer les cœurs du public montois. Car ce soir, Julien Cabannes entrera sur la pelouse pour ce qui sera peut-être son dernier match sous les couleurs qu’il porte depuis sa plus tendre enfance.

De la race des grands

Feu follet, zébulon, diablotin, lutin, l’ailier montois a endossé pas mal de surnoms pendant ses quinze saisons et ses 225 matchs disputés dans le monde professionnel. Ils disent beaucoup de son activité débordante, de son punch, de son caractère. Ils ne disent pas tout du magnifique joueur de rugby qu’il est. Un joueur qui s’inscrit dans la tradition montoise des attaquants de grande race. Dans un club qui revendique un état d’esprit, une identité, des racines, quel plus beau porte-drapeau que Julien Cabannes, garçon charmant, coéquipier modèle, et montois pur jus ? Sa fidélité à ce maillot mythique, son attachement à son département et à sa ville en font le chouchou des supporters jaune et noir, autant que l’a été un autre Julien, Tastet celui-là, au parcours similaire, aujourd’hui entraîneur.

Le staff montois, élevé la mamelle jaune et noire, n’a pas réfléchi longtemps pour offrir à Julien Cabannes la sortie qu’il mérite. Un choix d’autant plus évident que comme il l’a toujours fait, l’ailier de poche donnera le maximum et saura communiquer son enthousiasme à ses partenaires.

C’est une nouvelle page de l’histoire du Stade montois qui va se tourner. D’autres sont à écrire dès demain, que l’on souhaite aussi belles. Pour s’y préparer au mieux, ce soir, le Stade montois sera conduit par un grand bonhomme d’un mètre 69. Quand il débouchera le premier sur la pelouse du stade Guy et André-Boniface la bien nommée pour honorer un attaquant de sa trempe, théâtre de tant de ses exploits, le peuple montois pourra se lever pour lui réserver l’ovation qu’il mérite et lui dire toute sa gratitude pour les belles émotions qu’il lui a offertes. Il restera ensuite à Julien Cabannes à vivre 80 minutes de courses, de passes, de plaquages et de bonheur, comme le junior qu’il n’a jamais cessé d’être. Merci pour tout "Juju", profite bien.