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Demi-finale de Pro D2 : Vannes sans peur chez l’ogre oyonnaxien

Par Sébastien Chabard
  • Les Bretons ont obtenu leur ticket pour la demi-finale au terme d’une rencontre serrée avec les Nivernais.
    Les Bretons ont obtenu leur ticket pour la demi-finale au terme d’une rencontre serrée avec les Nivernais. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Première équipe à s’imposer à l’extérieur en barrages de Pro D2, le RC Vannes ira défier Oyonnax, leader écrasant de la saison régulière, avec sang-froid et sans complexe.

Arrivés au Pré-Fleuri en outsiders, jeudi soir, les joueurs du RC Vannes sont rentrés en Bretagne, vendredi au petit matin, après six bonnes heures de car adoucies par une victoire en forme d’exploit. Jamais, depuis l’instauration des barrages d’accession lors de la saison 2017-2018, une équipe n’avait réussi à s’imposer à l’extérieur. Le succès 20 à 17 sur la pelouse de Nevers, qui restait sur dix matchs sans défaite, donne une autre perspective, moins déséquilibrée, à l’affiche de la demi-finale, samedi prochain à Charles-Mathon, le repaire de « l’ogre » Oyonnax. « On n’ira pas en victimes expiatoires », assure calmement le manager Jean-Noël Spitzer. « On croit en nous, même si on a conscience de la qualité de l’adversaire, comme tout le monde. » Ses joueurs en ont fait la piquante expérience, en octobre dernier, lors d’un voyage cauchemardesque conclu par un 56 à 7 resté dans toutes les têtes. « On ira avec un petit esprit de revanche », euphémise le troisième ligne Karl Château. Le succès 17 à 7, lors du match retour, n’a manifestement pas soldé les comptes : « Une grosse marche nous attend en demi-finale, mais on est décomplexés ; on n’est pas les favoris. »

Cela tombe bien, la tunique d’outsider sied à merveille aux Vannetais sur cette fin de saison. Jeudi soir, à Nevers, ils ont laissé la pression de l’événement huiler les mains adverses. Leur balade détendue sur la pelouse, à une heure trente du coup d’envoi, entre francs sourires et chisteras acrobatiques, donnait la tendance psychologique d’une équipe parée pour la tempête. Le « grain », justement, le staff et les joueurs l’avaient traversé début 2023, avec une série de quatre défaites (dont l’une infligée par Nevers à la Rabine) qui avait donné du gîte… et fait cogiter : « Ce gros trou d’air appelait une introspection et une modification de notre fonctionnement », explique Jean-Noël Spitzer. « On a construit les semaines différemment, les leaders ont pris les choses en mains, et moi j’ai eu un discours moins vertical. Des joueurs comme Maxime Lafage ou Karl Château se sont responsabilisés. »
Plus participatif, dans l’air du temps d’un management plus horizontal, le nouveau mode de travail a eu des résultats foudroyants : onzièmes après la 21e journée, les Vannetais ont enchaîné huit victoires pour remonter à la quatrième place, avant de concéder une courte défaite à Grenoble, lors du baisser de rideau de la saison régulière. « On était quatrièmes fin décembre », rappelle le manager. « Être en phases finales, c’était notre place. » Samedi, à Oyonnax, le RC Vannes jouera sa troisième demi-finale depuis son accession en Pro D2, en 2016. « Pour la première, contre Brive, on était déjà en vacances », sourit rétrospectivement Jean-Noël Spitzer ; après avoir écrasé le Stade montois en barrages (50-10), son équipe s’était inclinée 40 à 20 en Corrèze.

Retour dans le dernier carré

Deux ans plus tard, après un championnat impressionnant terminé à la deuxième place derrière Perpignan, les Vannetais s’étaient effondrés en demi-finale face à Biarritz, qui avait renversé le cours du match avec deux essais dans les dix dernières minutes et une ultime transformation de Gilles Bosch envoyant le BO en finale (34-33). Si des cadres comme Maxime Lafage et Karl Chateau n’étaient pas encore morbihannais à l’époque, le souvenir flottera certainement dans l’air du vestiaire, à Charles-Mathon, samedi prochain. « Le staff et les joueurs ont appris de ce match, affirme le flanker. Mais le groupe est différent, il ne faut pas que ça nous pollue. »

Le retour dans le dernier carré, après une saison 2021-2022 terminée à une décevante onzième place, remet Vannes en ligne avec ses ambitions de rallier le Top 14, à plus ou moins brève échéance : « On avait des objectifs assez élevés cette année. Le club a investi, avec un nouveau centre d’entraînement, une nouvelle tribune. On a eu ce petit trou, dans lequel Nevers nous a mis, d’ailleurs, alors on s’est pris en mains, détaille Karl Château. Notre parcours, il est ce qu’il est. » Cabossé, chaotique, mais toujours tourné vers Toulouse, samedi 27 mai : « Jouer une finale, ce serait énorme », s’illumine Maxime Lafage. Oyonnax est prévenu.

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