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Challenge Cup - Toulon champion : Baptiste Serin, des éclairs et la foudre

  • Baptiste Serin a inscrit seize points en première période avant de quitter la pelouse blessé à une cuisse. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Baptiste Serin a inscrit seize points en première période avant de quitter la pelouse blessé à une cuisse. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Acteur majeur de la victoire toulonnaise avec deux essais et 16 points dans le premier acte, le demi de mêlée a quitté l’Aviva Stadium avec un premier trophée de club entre les mains. Mais aussi en béquilles, blessé au niveau d’une cuisse. Un contraste rageant. Et qui pose question à un mois de la liste des 42.

Quelles images gardera-t-on du premier sacre du RCT dans la seconde coupe continentale ? L’ovation réservée par tout le public, qu’il soit français, écossais ou irlandais, au monument Sergio Parisse à sa sortie du terrain, le retour inattendu de Mathieu Bastareaud au centre avant l’annonce de sa fin de carrière, les larmes de Cheslin Kolbe avec son titre de joueur du match entre les mains… Mais avant tout ça, avant le dénouement heureux, presque libérateur pour le peuple varois et ses légendes vivantes, un homme avait éclaboussé la partie de son talent : Baptiste Serin (28 ans).

Cette finale restera marquée de l’empreinte du demi de mêlée, auteur d’une première période de pur champion. La pépite de Parentis était clairement déterminée à rectifier une anomalie de son histoire : en dépit d’une quarantaine de sélections, d’une décennie au plus haut niveau et de deux finales de Challenge, son palmarès en club sonnait désespérément creux – il n’avait jusqu’alors remporté "que" le Tournoi des moins de 20 ans en 2014. D’entrée de rencontre, il a pris son sort et les rênes de la partie à pleines mains. À la 5e minute, il a réalisé une merveille de jeu au pied rasant – du gauche, s’il vous plaît – pour surprendre la défense écossaise avant d’aplatir in extremis en résistant au plaquage de l’arrière Oliver Smith. Dix bonnes minutes plus tard, il se fendait d’un cadrage-débordement foudroyant sur l’infortuné Siona Vailanu pour semer de nouveau le chaos dans le camp adverse avant d’offrir à Sergio Parisse un essai mémorable, d’une passe laser (16e). Vingt minutes après sa première réalisation, il doublait sa mise personnelle d’une action à l’image du joueur qu’il est, entreprenant et avisé, avec une feinte de passe imparable sur la ligne d’en-but (24e).

Biggar : "C’est un rugbyman incroyable"

Dynamiteur du jeu offensif varois, le natif de La Teste-de-Buch a aussi été un de ses défenseurs les plus opiniâtres à l’image de ses nombreuses montées en pointe. Cet investissement s’est en un sens retourné contre lui. En se jetant à corps perdu pour arrêter son vis-à-vis George Horne, sur un temps fort écossais à la sirène, le demi de mêlée a ressenti une douleur derrière une cuisse. L’acteur majeur du premier acte, avec seize points à son compteur personnel, le terminait en béquilles et en grimaçant. Son grand soir aurait assurément mérité une autre fin…

Au coup de sifflet final, tout le clan rouge et noir saluait en tout cas de bonne grâce l’apport du numéro 9, le véritable homme du match côté toulonnais : "On voit la meilleure version de lui-même, apprécie Pierre Mignoni. Il a encore réalisé un gros match comme c’est le cas depuis plusieurs semaines, il faut le dire." L’ancien Bordelais disputait à Dublin sa 27e rencontre d’une saison au cours de laquelle il n’aura eu de cesse de monter en puissance : "Il a fait beaucoup d’efforts et beaucoup de travail de remise en question depuis quelques mois, reprend le technicien. Il apporte énormément à l’équipe." Facundo Isa confirme : "Il est très important dans notre effectif, il arrive toujours à mettre le collectif dans l’avancée." Sur le terrain et en dehors. Dan Biggar bénit ainsi l’homme autant que le joueur : "Baptiste a été tellement important pour moi depuis mon arrivée, nous livre l’ouvreur gallois. Il parle un très bon anglais, c’était important personnellement. Sinon, que dire ? C’est un rugbyman incroyable et un super mec. C’est un réel plaisir d’évoluer aux côtés d’un demi de mêlée de cette qualité."

En s’adjugeant le Challenge Cup, Baptiste Serin a atteint un premier objectif de sa saison. Il en reste un autre, au moins : le même que tous les joueurs français de haut niveau… Facundo Isa plaide sa cause en vue de la Coupe du monde : "Baptiste est un énorme joueur, il a toutes les qualités pour évoluer au niveau international. J’espère que les prochains mois se passeront bien pour lui." "L’avenir pour lui est très important avec des échéances capitales, appuie Pierre Mignoni. Je pense que le meilleur reste à arriver." Avant tout, cet avenir dépendra de son état physique. Des examens doivent être pratiqués en ce début de semaine pour déterminer la nature de sa blessure et la durée d’indisponibilité. "J’espère que ça va aller, je le pense", soufflait Pierre Mignoni dans les coursives de l’Aviva. Les dernières nouvelles étaient relativement rassurantes - la rupture des ligaments croisés était écartée...

S’il est apte, Baptiste Serin sera un candidat plus que crédible à une place, au moins, dans les 42. Quand bien même sa dernière cape remonte au France-Écosse du 26 mars 2021, quand bien même le trio Dupont-Lucu-Couilloud paraît installé, avec Nolann Le Garrec en réserviste. Au regard de sa fin de saison, le Toulonnais n’aurait en tout cas pas grand-chose à se reprocher si l’aventure mondialiste s’écrivait sans lui dans quelques mois…

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