Pro D2 - Mont-de-Marsan paie son inconstance

Au moment de se retourner sur leur demi-finale et la saison qui s’achève, les acteurs du Stade montois partagent tous la même analyse. "Notre match ressemble à notre saison, estime le manager Patrick Milhet. Des temps forts et des temps faibles. Un peu les montagnes russes." Le demi de mêlée Christophe Loustalot lui fait écho : "L’inconstance de notre partie reflète celle de notre saison. Avec des temps forts et des temps faibles. Et nous n’avons jamais eu le match plein, abouti". Le numéro 9 sourit, un peu amer : "nous l’espérions pour cette demi-finale." Les Landais se mettent pourtant sur de bons rails dans cette partie. Avec des initiatives de Yoann Laousse-Azpiazu à la main puis au pied pour un doublé de Wame Naituvi. Au quart d’heure de jeu, le Stade montois mène les débats (0-12). Les flèches fidjiennes frappent aussi dans le deuxième acte avec un slalom géant de Kaminieli Rasaku qui remet Mont-de-Marsan dans l’aspiration de Grenoble (29-27, 62e). Mais ces fulgurances – comme celle de Jules Even avant l’heure de jeu – n’auront pas suffi.

Des cartons qui coûtent cher

"Nous avons fait une bonne entame de match mais ensuite Grenoble a haussé le ton", note Yann Bréthous. Et quand les Isérois réussissent à se défaire des montées en pointe des ailiers landais, ils scorent rapidement. "Nous sortons deux-trois fois du cadre, et pas à bon escient", glisse Christophe Loustalot. Surtout, l’indiscipline s’invite à la table montoise. Ramototabua puis Curie récoltent des cartons jaunes en fin de premier acte. Mont-de-Marsan doit gérer une double infériorité numérique. Au cours de laquelle les Grenoblois scorent et où les Montois piochent dans les réserves. "Avec les cartons jaunes, nous avons du compenser et nous le payons en fin de partie", estime Yann Brethous. "Tous les efforts que nous avons fait à 13, nous les payons ensuite vers la 60-70e", appuie Christophe Loustalot. Effectivement, les Isérois prennent alors nettement l’ascendant physique. "Sur la rencontre, nous avons manqué de précision, reprend le demi de mêlée montois. C’est ce qui fait que nous avons fini troisième de la saison régulière. Par moment nous ne répondons pas présents, prenons la mauvaise initiative ou faisons le mauvais choix. Et sur des matchs comme cela, la moindre erreur, cela fait sept points pour l’adversaire". À mi-novembre, les Landais ne présentaient pas un bilan de qualifiables avec 6 défaites pour 5 victoires. Ils ont ensuite rectifié le tir et su remonter au classement. "Ramototabu et Rasaku sont arrivés et ne sont plus ressortis du groupe", sourit Christophe Loustalot.

Et ce Stade montois a eu besoin de ses "facteurs X" pour se replacer au classement. Au final, cette saison en dents de scie ne pouvait guère faire espérer mieux aux Montois. Mais ils peuvent se satisfaire d’avoir su confirmer leur belle épopée de la saison passée. Le manager Patrick Milhet confirme : "Nous sommes très satisfaits du groupe car avec nos moyens, nous réussissons encore à amener le Stade montois dans le top 6 et à jouer les phases finales, c’est une fierté." Et Yann Brethous appuie cette idée : "À la vue de notre saison, l’objectif est rempli. Si nous pouvons refaire cela la saison prochaine, tant mieux". Avec le départs de quelques talents vers d’autres contrées, le Stade montois devra encore reconstruire. Et faire émerger de nouvelles pépites. Ju. V.