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Pro D2 - Oyonnax accède à la finale et brise la malédiction

Par Jean-Pierre DUNAND
  • Jules SOULAN et Teddy DURAND (Oyonnax).
    Jules SOULAN et Teddy DURAND (Oyonnax). Icon Sport
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Face à des Bretons tenaces, les Oyomen, après trois tentatives infructueuses, ont franchi le cap des demi-finales.

La quatrième aura été la bonne. Tombés à Mathon face à Bayonne en 2019, puis à Perpignan (2021) et Bayonne (2022), les Oyomen sont enfin parvenus à franchir le cap des demi-finales en s’imposant, non sans peine, face à des Bretons qui luttèrent jusqu’à la dernière seconde. En misant sur la qualité de sa conquête, son aptitude à récupérer des ballons précieux dans les rucks, mais aussi sur une maîtrise jamais prise en défaut, Oyonnax a gagné son billet pour la finale qui peut lui permettre de vivre pleinement son rêve. "Nous avons fait 95 % du chemin. Nous savons ce qu’il nous reste à faire pour aller au bout", résume le deuxième ligne Phœnix Battye le visage marqué par les stigmates de l’âpre combat livré durant quatre-vingts minutes.

Près de quatre heures plus tôt, dans un ballet de cars parfaitement réglé, les deux équipes étaient arrivées sur l’esplanade du stade Mathon, avant de pénétrer dans l’enceinte entre la double haie de leurs supporters respectifs et des fumigènes aux couleurs des deux clubs. Le ton était donné, même si l’opposition entre près de 11 000 supporters des Oyomen et un peu plus de deux cents Bretons, portant fièrement le Gwen Ha Du et accompagnés d’un sonneur, pouvait sembler déséquilibré. "Il y avait dans le stade une ambiance incroyable. Depuis le début de saison nous avions parmi nos objectifs celui d’être une source de fierté pour nos supporters. Nous avons atteint ce but. Le public nous a apporté beaucoup d’énergie et évidemment sans parler d’atout ce soutien a constitué un gros plus", convient Phœnix Battye.

 

Pas de doute

Pourtant, sur le terrain, les différences s’estompèrent très vite. "Dès le coup d’envoi nous avons pris l’initiative du jeu, durant près de neuf minutes nous avons joué dans leur camp, nous avons su créer du danger près de leur ligne, mais sans parvenir à marquer. À l’inverse sur leur premier ballon joué dans nos vingt-deux mètres, ils inscrivent un essai", explique le troisième ligne Kevin Lebreton en réfutant l’idée du doute qui aurait pu alors s’immiscer dans les têtes oyonnaxiennes, nourri qui plus est par le souvenir des précédentes expériences malheureuses. "De ces défaites, à ce même stade de la compétition, nous avons beaucoup appris. Cela nous a permis de travailler, de mettre en place un système. Dans ce genre de rencontre, malgré la pression, chacun sait ce qu’il a à faire et reste concentré sur son match. L’expérience se situe à ce niveau. C’est aussi ce qui nous permet aujourd’hui d’être là où nous voulions être il y a dix mois", explique Phœnix Battye. Au pragmatisme breton s’est dès lors opposée la maîtrise des Oyomen étayée par des certitudes sur leur jeu, à l’image de celles d’une mêlée dominatrice. La réponse à l’essai pointé en force par Cyril Blanchard, sacré dix ans plus tôt champion de France de Pro D2 avec Oyonnax sur cette même pelouse de Mathon, fut immédiate. Vannes aurait peut-être pu enfoncer le clou en tentant la pénalité obtenue dans un nouveau temps fort… elle était jouée en touche et Oyonnax en récupérant le ballon revenait dans le camp breton dans une offensive stoppée sur un en-avant. Sur la mêlée, Cassang récupérait le ballon pour filer sous les perches. "Nous voulions prendre les choses en mains, choisir la touche de pénalité était un moyen de maintenir la pression sur Oyonnax", explique Joseph Edwards, le capitaine vannetais en poursuivant "sur la mêlée Cassang vient chercher le ballon dans nos pieds…".

 

Balle de match

À la pause un point séparait les deux équipes. "C’est le scénario que nous avions imaginé, révèle Jean-Noël Spitzer, être au contact à la mi-temps pour pouvoir bénéficier d’une balle de match." Et cette opportunité attendue, les Bretons l’ont eue, dans les dernières minutes du duel. Pourtant, en cinq minutes, à l’heure de jeu, Jules Soulan, à peine entré sur le terrain après six semaines d’absence pour cause de blessure, semblait avoir mis Vannes à distance en enchaînant deux pénalités, dont une des cinquante mètres et un essai à la conclusion d’une échappée de Cassang. Mais Vannes était revenu à cinq points de l’exploit sur un essai en puissance de son capitaine.

Depuis des mois, Joe El Abd invite ses joueurs à rester froids, à garder la maîtrise en toutes circonstances. Portés par leur public, ils ont su, sur une ultime touche, voler cette balle de match aux Bretons pour s’ouvrir les portes de la finale. Au bout du suspense le stade Mathon pouvait laisser éclater sa joie. Il le fit en savourant ce moment attendu depuis si longtemps et il fallut de longues minutes pour qu’après un clapping partagé avec les joueurs les tribunes commencent à se vider.

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