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Dillyn Leyds (La Rochelle) : "Ronan O’Gara nous a inculqué sa culture de la gagne"

Par Nicolas Zanardi
  • L’ailier Dillyn Leyds explique tout l’apport qu’a eu Ronan O’Gara dans l’état d’esprit.
    L’ailier Dillyn Leyds explique tout l’apport qu’a eu Ronan O’Gara dans l’état d’esprit. Patrick Derewiany
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Souriant et disponible longtemps après la rencontre, l’international sud-africain s’est longuement épanché au coup de sifflet final. Quant à ses émotions brutes bien sûr, mais aussi dans son analyse des enjeux qui attendent son équipe et lui-même, à plus ou moins court terme.

Qu’avez-vous ressenti lorsque votre compatriote M. Peyper a sifflé la fin du match ?

Ça restera un des souvenirs les plus marquants de ma carrière. L’emporter ici, à Dublin face au Leinster, après avoir été menés 17-0 au bout de dix minutes… Qui y aurait cru, franchement ? Cela montre ce que ce groupe, ce club peuvent représenter. Après un match pareil, la seule hâte est évidemment d’aller partager ces moments avec nos supporters sur le Vieux-Port. C’est juste incroyable, ce qui s’est passé.

L’entame de match du Leinster a été juste…

(il coupe) Fantastique, non ? On savait que le Leinster était capable d’entames très rapides, on avait tenté de mettre en place un plan pour les contrarier mais ça n’a à l’évidence pas fonctionné. C’est bien simple, nous n’avons pas du tout eu le ballon jusqu’à la onzième minute ! C’était assez incroyable. Ce qui nous a sauvés, par contre, ça a été de voir que sur nos premières possessions, on arrivait tout de même à les mettre à mal. Cela a contribué à nous donner confiance, tout comme le souvenir de nos victoires contre eux. On savait au fond de nous que quoi qu’il arrive, nous pouvions y arriver.

Vous en savoir capable était une chose. Le faire en était une autre…

Honnêtement, c’est un sentiment incroyable. Je pense que nous avons gagné une des plus belles finales de l’histoire, sincèrement. Le match de Marseille était déjà un souvenir incroyable pour notre équipe mais on a conscience d’avoir frappé un coup encore plus grand ce week-end. On savait que l’ambiance ici serait hostile, que ce serait très dur pour nous, mais on avait confiance en chacun d’entre nous sur le terrain. On s’était promis de combattre ensemble pendant quatre-vingts minutes et plus si besoin, et c’est ce que nous avons fait. C’était vraiment un endroit spécial pour réaliser ce genre de performance.

Quels objectifs vous donnez-vous, désormais ?

C’est un peu tôt pour me poser cette question (rires). L’an dernier, on a déjà été quelque peu dans la même situation. Après notre titre européen, nous avions un match compliqué à négocier. Là, ça va être la même chose : après plusieurs jours de célébrations, il va falloir se calmer car tout le monde est conscient que nous aurons un rendez-vous difficile à jouer face au Stade français. C’est le rugby moderne, il faut savoir rapidement switcher d’une chose à l’autre…

L’an dernier, vous aviez payé l’enchaînement entre les deux compétitions…

Peut-être qu’on a fait un peu trop la fête l’an dernier, oui (sourire). La différence, toutefois, est que nous avons d’ores et déjà assuré notre place en demi-finale cette saison et que nous allons bénéficier d’une semaine de repos supplémentaire plutôt que batailler en barrages. Évidemment que l’on a tous envie d’aller au stade de France le soir du 17 juin, et c’est très bien pour cela d’avoir réussi à prendre le chemin le plus court, même s’il y aura forcément encore une étape à passer avant d’y être.

Pour parler sérieusement, la culture de la gagne et la confiance dégagée par votre équipe ont frappé. En quoi Ronan O’Gara a-t-il été décisif dans la création de cet état d’esprit ?

Je pense que tout le monde dans le rugby sait que ROG est le genre de gars qui veut toujours gagner. Chaque petite chose, chaque petit détail, rien n’est anodin pour lui et c’est cette culture de la gagne qu’il a inculquée à ce club. Tout ce que nous voulons, c’est gagner, qu’il s’agisse d’une petite bataille à l’entraînement ou d’une course-poursuite ou quelque chose du genre… Je pense que c’est le genre d’état d’esprit qu’il a apporté ici. Nous pouvons nous amuser en groupe en dehors du terrain, il y a des moments où nous pouvons plaisanter et rire, mais quand il est temps de travailler, il faut le faire correctement. En cela, Ronan a fait beaucoup pour le club. Il est un peu fou, mais tous les joueurs et toutes les personnes impliquées aiment vraiment travailler avec lui. J’espère qu’en tant que groupe, nous pourrons continuer à travailler fort ensemble, pour continuer à gagner des trophées.

En tant que Sud-Africain, qu’avez-vous pensé de l’intégration de vos provinces historiques à la Champions Cup cette saison ?

Je trouve que c’était génial. Je sais qu’il y a eu beaucoup de retours négatifs quant à l’intégration des provinces sud-africaines, mais à titre personnel j’étais très heureux de voir les provinces sud-africaines impliquées en Champions Cup. Il y a évidemment eu beaucoup de complications liées aux voyages, mais je les ai trouvées très compétitives sportivement. Les Stormers ont accédé aux quarts de finale, tout comme les Sharks, et ils reviendront encore plus forts et mieux préparés l’an prochain. Ce sont de très bonnes équipes et lorsqu’elles auront trouvé la bonne carburation, elles joueront très rapidement pour le titre. Elles en sont tout à fait capables.

Après cinq saisons sans sélection, votre nom circule de nouveau pour intégrer le squad des Springboks. Disputer la Coupe du monde dans quelques mois est-il devenu un objectif ?

La seule chose qui me préoccupe, honnêtement, c’est de bien réussir la fin de saison avec la Rochelle. Évidemment qu’une Coupe du monde se profile en France, où j’évolue actuellement, mais ça me paraît un peu trop ambitieux de postuler aujourd’hui, chez les champions du monde en titre qui plus est. Je n’ai encore jamais disputé de Coupe du monde, il y a plein de joueurs sud-africains très performants. On verra bien dans quelques mois… Mais si vous m’aviez dit il y a trois ans que je serai double vainqueur de la Champions Cup avec La Rochelle, je ne vous aurais jamais cru. Alors, je me dis que tout est possible et si cela doit se faire, je ne pourrais qu’avoir de la gratitude pour ce club où j’espère rester encore longtemps.

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