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Fédérale 1 - Chartres décrit des comportements racistes à Salles

Par Guillaume CYPRIEN
  • Chartres décrit des comportements racistes à Salles
    Chartres décrit des comportements racistes à Salles Icon Sport - MB Media
Publié le
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Après la première manche de leur quart de finale de Fédérale 1, les Chartrains ont décrit un nombre important d'incidents racistes à leur endroit. Le club de Salles n'a pas souhaité commenter l'affaire.

La manche aller du quart de finale de Fédérale 1 pour la montée en Nationale 2 entre Salles et Chartres se serait déroulée dans des conditions jugées délétères par les Chartrains. Selon les joueurs et les membres de leur encadrement, un nombre important d’insultes racistes auraient été proférées à leur endroit. Et pour l’entraîneur adjoint James Zié, ces insultes racistes auraient même été prononcées par les membres du staff technique de Salles. "Je passe souvent devant le banc adverse quand je rentre sur leur terrain, explique-t-il. La première fois, je me suis entendu dire par l’un des entraîneurs que je n’étais pas ici dans ma cité. L’autre m’a expliqué qu’il ne savait pas que les blacks entraînaient au rugby. Nous avons l’habitude malheureusement de ce genre d’évènement, mais quand cela vient du banc d’en face, c’est extrêmement choquant."

Le préparateur physique Nizar Ben Abderrahmen et l’entraîneur des avants Redouane Bousseta suivaient le match dans les tribunes. "Les spectateurs voyaient bien que nous faisions partie du staff technique avec nos oreillettes, raconte Nizar Ben Abderrahmen. Et là, tranquillement, des gens te disent : "Rentre chez toi le Sarassin !" On a eu le droit à tous les classiques du genre, avec les références au safari. Le caméraman de Salles, qui était de mon âge, était désolé pour nous. Il s’est même retourné deux fois pour prendre ma défense. Évidemment, cela ne concerne pas tout le stade, mais cela se produit dans une forme d’indifférence générale."

Plus tard en deuxième mi-temps, Redouane Bousseta qui s’était déplacé pour suivre le match le long de la main courante, aurait été apostrophé à plusieurs reprises. "Une mamie m’a dit que nous étions quand même une équipe drôlement colorée, raconte-t-il. Il n’y avait pas de haine dans son attitude, mais c’est étonnant d’être confronté à cette situation. Et comme souvent, des cris de singes ont été lancés de temps à autre". Directement sur le terrain, des joueurs ont déclaré avoir entendu des propos identiques. "Rentre chez toi, Kirikou !" "Allez viens prendre une bière le musulman !", dira l’un d’eux qui souhaite garder l’anonymat.

"Noir et handicapé"

Face à ces témoignages, les dirigeants de Salles ont décidé d’observer le silence et de ne pas commenter l’affaire. Sur les réseaux sociaux, après un message des Chartrains contre le racisme posté sur leur page Facebook, des supporters de Salles ont commenté leur étonnement. "Nous n’avons pas entendu de tels propos", disaient-ils en substance, en condamnant cette initiative. Les dirigeants de Chartres ont envoyé une lettre à Patrick Buisson, le vice-président fédéral chargé du rugby amateur, pour l’avertir de la situation.

"Je n’étais pas au match, mais la parole de mes joueurs et de James Zié est forte et sincère, a commenté le président Thomas Louis. On a même dit à l’un de nos joueurs, qui a un bras atrophié, qu’il était noir en plus d’être handicapé. Sans doute que cela fait partie de certains codes pour mettre la pression, mais il n’est pas possible de tolérer ce genre de chose sur les stades. Que l’on nous stigmatise en disant que nous sommes des milliardaires et des mercenaires, c’est déjà bête avant d’être faux. Mais que le racisme soit mêlé à cette mascarade, je ne l’accepte pas. De notre côté, après ces incidents, nous avons posté un message pour dire que nous expulserons de notre enceinte toute personne qui se rendrait coupable de ce genre de propos. Personne n’a à justifier sa présence au rugby ni ailleurs au prétexte qu’il est noir ou arabe."

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