Pro D2 - Joe El Abd (Oyonnax) : "Le plus beau moment de la saison"

Que représente pour vous cette finale que vous allez disputer face à Grenoble ?

Nous sommes là où nous voulions être quand nous avons lancé le championnat. Nous sortons d’un très gros match contre Vannes, qui a généré beaucoup d’émotions, mais une finale reste un match totalement à part par rapport à tous les autres. Disputer cette finale ne constitue pas pour nous un aboutissement. Il faut aller un cran plus loin. L’aboutissement ce sera de décrocher le titre et la montée. Oyonnax ne s’est pas caché, nous avons annoncé d’entrée notre volonté d’aller le plus haut possible. Cette finale, doit être le plus beau moment de la saison

Vous allez retrouver Grenoble. Quel regard portez-vous sur votre adversaire ?

Grenoble est une équipe que nous connaissons très bien depuis quatre ans. Nous avons lancé la préparation de notre saison face à cette équipe, nous l’avons affrontée à deux reprises lors de la phase régulière. C’est une équipe qui, malgré les difficultés rencontrées, a réalisé une superbe saison. Nous avons hâte de la retrouver pour cette finale qui sera aussi un derby. Nous avons travaillé pour vivre ce qui doit être un super moment et la demi-finale face à Vannes nous a parfaitement préparé à ce qui nous attend.

Après trois échecs consécutifs en demi-finale vous avez franchi le cap face à Vannes. La pression sera-t-elle différente en finale ?

On a beaucoup parlé des craintes que nous pouvions avoir en abordant la demi-finale par rapport aux expériences précédentes. Nous avons su les évacuer parce que notre groupe a beaucoup évolué et qu’il est aujourd’hui différent des autres. Jouer à domicile, devant 11 000 supporters nous a aussi beaucoup apporté. À Toulouse ce sera différent, nous serons en finale loin d’Oyonnax, dans le temple du rugby, mais pour nous il n’y aura qu’une seule pression, celle que génère l’envie de gagner. Et elle est positive.

Quelle sera votre principale consigne donnée au groupe ?

Elle ne sera pas différente de ce que nous avons mis en place depuis le début de saison en travaillant beaucoup sur la maîtrise, la capacité à rester froids. Cela nous a servi face à Vannes. Pour gagner il faut être prêt le Jour J, savoir canaliser les émotions… et il y en aura forcément. Le moindre détail peut compter et il est important de savoir ce que l’on veut faire ensemble dans les moments clés. Plus la pression augmente, plus les connexions entre les joueurs prennent de l’importance. Ce sont elles qui permettent la bonne décision, le bon geste dans les moments importants.

La bataille de la conquête peut-elle être l’une des clés de cette finale ?

Grenoble possède un très bon pack qui a pesé sur ses derniers matchs. Durant toute la saison nous avons été performants en mêlée, performants sur nos ballons portés… eux aussi.

Après la demi-finale vous avez regretté un manque de pragmatisme ? Qu’en est-il ?

Nous aurions en effet pu scorer en première période. Cela fait partie des détails sur lesquels nous avons encore travaillé. En finale nous devrons simplement faire ce que nous savons faire en étant ambitieux dans notre jeu. Samedi soir, après cette qualification qui était attendue depuis longtemps, personne n’a eu le sentiment d’être arrivé. C’est formidable ce qu’est parvenu à faire le club d’une ville de 22 000 habitants, en terminant premier de la phase régulière, en se retrouvant en finale face à Grenoble qui est le club d’une métropole. Mais, comme nous l’avons fait tout au long de la saison, dès la fin de notre demi-finale nous avons basculé vers la suite. Il existe pour nous un autre challenge, celui qui nous attend à Toulouse.