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Pro D2 - Pour Grenoble, un roman à achever après une saison paradoxale

Par Nicolas ZANARDI
  • Un début de saison dans le top 6, un retrait de trois points qui a tout remis en question et une fin de saison spectaculaire, voilà la saison du FCG qui se poursuit face à Oyonnax en finale.
    Un début de saison dans le top 6, un retrait de trois points qui a tout remis en question et une fin de saison spectaculaire, voilà la saison du FCG qui se poursuit face à Oyonnax en finale. Icon Sport
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Paradoxale et baroque, ponctuée de très hauts et de très bas, la saison du FCG a tout de la belle histoire à se raconter de longues années durant. À condition de bien la terminer…

C’est peu dire que cette saison fut celle de tous les paradoxes pour le FCG. Longtemps restés leaders en début de saison malgré un point-average négatif, les Alpins ont cru voir leurs chances de qualification s’envoler fin 2022, alors que leur place dans le top 6 ne semblait plus tenir qu’à un fil au regard des trois points retirés au classement par la Commission de Contrôle des Clubs Professionnels. Une période de tension extrême qui généra d’évitables remous, comme l’annonce de la démission du manager Fabien Gengenbacher et de l’entraîneur des avants Arnaud Héguy, annoncés partants à la fin de la saison… C’était il y a cinq mois à peine, et pourtant une éternité.

Car depuis, le FCG a retrouvé de l’assise financière avec le retour au club de l’ex-président Patrick Goffi et une augmentation de capital significative menée par le président du Directoire Laurent Pélissier, Fabien Gengenbacher va finalement demeurer au club comme président salarié, et le club disputer une finale de Pro D2 après une qualification assurée avec brio, et une demi-finale plutôt maîtrisée devant 18 000 spectateurs au stade des Alpes. Plutôt spectaculaire, comme rétablissement… "En tant que compétiteur, j’aimerais pouvoir dire qu’on y a toujours cru, nous confiait récemment l’ailier Karim Qadiri. Pourtant, objectivement, quand on regarde certaines de nos performances, on en était encore loin en début d’année. C’est d’autant plus méritoire pour notre groupe, me semble-t-il. On a touché les fruits de notre travail en demi-finale mais il faut désormais avoir envie de voir plus loin." "Cette année, plusieurs facteurs ont fait que nous nous sommes resserrés, se rappelait l’expérimenté talonneur Jean-Charles Orioli. Il y a d’abord eu cette saison galère de l’an passé, où nous nous sommes maintenus dans la difficulté. Et puis, plus récemment, tous ces événements bizarres qui nous ont fait nous sentir un peu lâchés par tout le monde. Cela a forgé en nous une volonté de ne pas subir, de maîtriser ce qu’on peut maîtriser, à savoir notre rugby, et on a vu ce qu’on pouvait faire en restant dans cet état d’esprit."

Une mentalité qu’il a toutefois fallu prendre le temps de forger, depuis ce stage de pré-saison à Val D’Isère que l’ensemble du groupe s’accorde à considérer comme fondateur. "Ce stage nous a servi à mettre un coup de pied dans la ruche, rappelait le capitaine Steeve Blanc-Mappaz. Avec cette belle génération qui est montée et les mecs d’expérience, nous nous sommes dits ce qu’il fallait se dire. L’énergie y était, mais il y avait des choses qui n’allaient pas. Il fallait recentrer cela. Nous avions un groupe très jeune, le recrutement a été bon avec des mecs d’expérience. Chacun est rentré dans son rôle, a amené son expérience. Nous nous sommes tous pris au jeu, et c’est ce qui fait que l’histoire est belle."

Les ex-champions de France crabos en finisseurs de luxe

Cette histoire ? On pourrait la résumer ainsi : celle d’une tripotée de vieux baroudeurs du championnat (Orioli, Blanc-Mappaz, Escande, Barthélémy, Dupont, Farnoux, et on en oublie) qui, bien aidée par la puissance apportée par quelques éléments étrangers (Halaifonua, Muarua, Goginava, Aptisauri), montre pendant soixante minutes le chemin à une bande de finisseurs formés au club, chargés d’apporter la fougue de leur jeunesse… Il est à ce titre assez significatif de noter que, l’année de la dernière finale de Pro D2 disputée par le club, les Sarragallet, Gauthier, Montagne, Églaine et autres Fusier étaient sacrés champions de France Crabos.

De quoi leur donner évidemment l’envie de remettre le couvert tous ensemble, accompagnés du glorieux "aîné" Antonin Berruyer revenu l’an dernier du diable Vauvert après son AVC, ou encore la dernière pépite Marko Gazzotti. "Et on n’oublie pas Barnabé Massa qui a fait plus que pointer le bout du nez cette saison à 18 ans à peine, complétait Jean-Noël Perrin, spécialiste de la mêlée et ancien entraîneur des Crabos isérois en compagnie de Lionel Ringeval, lui-même membre du staff pro. Cela prouve qu’au niveau des jeunes on continue de travailler plutôt bien, d’autant qu’on a actuellement une autre jolie génération de Crabos qui affrontera Toulouse en demi-finale ce week-end." Comme un éternel recommencement dont le manager Fabien Gengenbacher se plaisait à apporter le mot de la fin. "On ne s’est rien épargnés depuis deux ans mais cela nous a resserrés, et nous avons désormais l’opportunité de nous lier pour la vie avec un titre de champion de France." Aux hommes de respecter leur promesse, désormais.

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