Top 14 - Une rencontre pas capitale pour La Rochelle face au Stade français

Le Vieux-Port de La Rochelle s’est vidé. Promeneurs et bateliers y ont retrouvé la quiétude. Restaurateurs et barman sont retournés à leur train-train quotidien, un chiffre d’affaires gonflé dans la poche. Mais la ferveur, elle, n’est pas retombée. Les supporters rochelais s’apprêtent à user leurs cordes vocales dans un Marcel-Deflandre à guichets fermés pour la 80e fois consécutive pour la réception du Stade français, mais, surtout, la présentation de la Coupe d’Europe. Si la bande de Grégory Alldritt s’est déjà longuement affichée avec le trophée dimanche dernier, cette finale homérique, cette rencontre dont on parlera encore longtemps dans les chaumières, mérite bien une nouvelle parade.

Après la finale remportée face au Leinster (27-26), l’entraîneur rochelais Ronan O’Gara a confié que cette rencontre, coincée entre une finale européenne et une demie de championnat, ne sera pas une priorité : "On n’avait pas vraiment fait de plan pour l’après-finale de Champions Cup. On va d’abord profiter, puis s’entraîner mercredi et jeudi avant notre match de samedi contre le Stade français. Mais honnêtement, le match important, c’est celui qui vient de se passer, pas le prochain." Des propos qui font écho à ceux de Pierre Venayre, le Directeur Général. "Je vais être super honnête : pendant trois jours, on s’en fout, avançait-il après le sacre européen. Il faut surtout prendre le temps de savourer."

Sazy, légende à honorer

En post-titre, la saison précédente, les Rochelais s’étaient imposés à Lyon (26-29), avec une équipe à moitié remaniée. Les Maritimes avaient encore quelque chose à jouer lors de la 26e journée, dans un Top 14 où le top 6 n’était pas figé. Cette année, les Rochelais ont fait le travail en amont. Ils ont déjà réservé leur place à Saint-Sébastien pour les demi-finales. Le trio O’Gara-Carmignani-Boboul voudra éviter les blessures en alignant certains éléments pas dans le XV de départ à l’Aviva Stadium. Joueurs et entraîneurs s’appuieront sur leur expérience. "L’année dernière, ça a été particulier de revenir au Top 14 parce qu’on a pas mal arrosé le titre de champion d’Europe. C’est délicat de "switcher". On a appris de la saison dernière", avouait Jonathan Danty avant la finale.

Ce match sera aussi l’occasion de célébrer Romain Sazy. Le deuxième ligne (36 ans), au club depuis 2010, fera sa dernière à Deflandre. S’il a connu le club à la caravelle en Pro D2, il n’est pas rassasié : "Le plan de marche est assez simple pour moi personnellement : je terminerai au Stade de France, lançait-il, après la finale, au micro de beIN Sports. Je mettrai tout en œuvre pour y arriver et je demanderai un petit effort aux copains pour aller au Stade de France !" Finir sa carrière à Paris, et non contre Paris, pour, une fois de plus, faire chavirer de bonheur le Vieux-Port !