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Coupe du monde 2023 - "Le J-100 est une vitrine de la grande fête populaire que l’on va organiser"

Par Propos recueillis par Pierre-Laurent GOU
  • "Les collectivités territoriales redoublent d'initiatives pour faire vivre cette Coupe du monde" "Les collectivités territoriales redoublent d'initiatives pour faire vivre cette Coupe du monde"
    "Les collectivités territoriales redoublent d'initiatives pour faire vivre cette Coupe du monde" Pierre Charlier
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Jacques Rivoal, président du groupement d’intérêt public France 2023, évoque cette échéance que représente le J-100 de la Coupe du monde.

À bientôt 100 jours du début de la compétition, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ? Reste-t-il encore beaucoup de chantiers à terminer ?

Pour répondre directement, je suis serein et à la fois impatient, excité. Cette Coupe du monde, on en parle depuis presque sept ans et là, ça y est, elle arrive dans quelques semaines. Le J-100 est l’occasion d’affirmer très concrètement que la France est prête à l’accueillir. Mercredi est une journée très importante, c’est la porte d’entrée de la compétition. Tous les indicateurs sont au vert, il reste énormément de choses à faire mais seulement au niveau de l’opérationnel ou de la logistique. Nous voulons faire de cette compétition une grande fête populaire. Et nous sommes prêts.

Toutes les infrastructures sont-elles opérationnelles ? Avez-vous le nombre suffisant de bénévoles ?

Oui, nos neuf stades sont prêts à être en configuration Coupe du monde, pour nos quarante-huit matchs. Les camps de base attendent les vingt équipes qui doivent être hébergées durant toute la compétition, tout comme les vingt-six bases sites de matchs, c’est-à-dire les lieux où les sélections séjourneront la veille ou l’avant-veille des rencontres. Nos 4600 bénévoles ont été recrutés. Tout ça fait un nombre important de personnes mais aussi de villes, collectivités territoriales, de régions et de départements qui sont mobilisés autour de l’évènement. Et c’est un message très fort. Ce sera une grande fête populaire ancrée dans les territoires et pas seulement en région parisienne. 80 % de la population française sera à moins de deux heures de déplacement d’un match. La fête va se dérouler partout en France De la Bretagne à la frontière italienne, de Lille à Perpignan et ce pendant cinquante-et-un jours. Pour la première fois, la durée a été augmentée de six jours pour que toutes les équipes aient un minimum de cinq jours de récupération entre les matchs.

Poursuivez…

Dans toute la France, il y aura des initiatives qui seront organisées, et notamment des Villages Rugby dans les villes hôtes… Dans toutes ces zones de célébration, les Français pourront faire la fête autour du ballon ovale. On se rend compte que dans un contexte d’actualité chargée, avec des sujets négatifs, France 2023 sera, très modestement, une trêve où tout le monde va célébrer ce sport, créer du lien social et de la fraternité. Le rugby est le sport collectif par définition. Je suis frappé de voir que tous les responsables des collectivités territoriales concernées par l’événement sont sensibles à cela. Elles redoublent d’ailleurs d’initiatives pour faire vivre cette Coupe du monde.

Le "patron" du comité d’organisation est-il aussi le premier supporter du XV de France ?

Je crois que le succès actuel des Bleus est un formidable accélérateur d’engouement autour de la compétition mais en tant que responsable du comité d’organisation - et d’ailleurs comme toute mon équipe - nous sommes tenus à un devoir d’équité. Notre mission, c’est déjà de fournir aux vingt équipes le même niveau de prestation. Après, je reste un citoyen français, ancien joueur amateur et toujours éducateur chez les jeunes à Versailles… J’ai donc une grande faiblesse pour une certaine équipe mais encore une fois, c’est personnel.

Quelles seront les animations prévues mercredi à l’occasion du J-100 ?

Je suis encore tenu à un devoir de réserve car la révélation du programme des festivités de mercredi est sous embargo. Je peux faire un peu de teasing. Ce que l’on veut faire lors de ce J-100, c’est une vitrine de tout ce que l’on a mis dans la préparation de cette coupe du monde. On va mettre en avant que ce sera un événement ancré dans les terroirs, que c’est la Coupe du monde de la famille du rugby. Les clubs professionnels et amateurs seront associés à cette journée. Nous allons mettre en avant que nous n’organisons pas seulement une compétition sportive mais que France 2023 laisse un héritage au pays. À la fois économique et sociétal. Nous avons une vraie démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). On a cherché depuis plusieurs années à savoir comment on pouvait contribuer à apporter notre pierre sur les sujets de l’environnement et de l’inclusion. Mercredi, nous illustrerons aussi nos actions en cours en ce sens. Le J- 100 sera la vitrine de ce que nous allons proposer.

Peut-on encore se procurer des billets pour ce Mondial ? Et si oui, comment ?

La réponse est oui. Pour obtenir des billets dits secs, c’est-à-dire à l’unité, il faut se rendre sur notre plateforme de revente. Tous les billets à destination des particuliers ont été vendus plus d’un an avant le début de la compétition, ce qui traduit l’engouement. Mais depuis janvier, nous avons mis en place une plateforme de revente, qui permet aux acquéreurs de billets de revendre un certain nombre de billets sur notre site de manière sécurisée et au tarif où ils les ont achetés. Il n’y a pas de marché noir. L’acheteur le paie au prix facial avec juste une commission de 10 %, pour couvrir les frais de gestion. Ainsi, 85 000 billets ont été revendus et cette plateforme fonctionnera jusqu’à vingt-quatre heures avant le début des matchs. Si des personnes souhaitent acheter des billets, il faut s’y rendre souvent car tous les jours, des vendeurs mettent des billets, qui partent très rapidement. Après, il reste un canal, celui des hospitalités, c’est-à-dire des prestations qui allient aux billets de la restauration, sous forme de loges, salons ou villages. C’est un package qui s’adresse surtout aux professionnels mais aussi aux particuliers. Certes, les billets sont plus chers mais il reste des opportunités d’achat sur presque tous les matchs.

On a l’impression que sportivement, depuis quelques mois, une union sacrée existe autour du XV de France entre Fédération, Ligue, entraîneurs et syndicats. La ressentez-vous aussi pour la partie organisationnelle ?

Vous avez raison de souligner toute la démarche responsable de la famille du rugby autour de l’équipe de France. Tous tirent dans le même sens autour d’une priorité : les Bleus. Nous avons la chance d’avoir une génération exceptionnelle qui peut tirer tout notre sport vers les sommets. Et pour l’accompagner, on ressent de la solidarité. Tout comme au sein du comité d’organisation. Je vais citer un exemple : le grand nombre de clubs pros qui ont offert leur installation pour que les équipes puissent se préparer. Je pense à Toulon (avec l’Afrique du Sud), à Perpignan (avec le Portugal), à Toulouse (avec le Japon), à La Rochelle (avec la Géorgie), à Montpellier (avec les Samoa)… Le monde professionnel est associé à France 2023. Mais les amateurs et les villes moyennes aussi. On vient de créer un label "Rugby Festival 2023", dont le but est d’embarquer toutes les initiatives qui vont être prises par la famille amateur entre aujourd’hui et la finale le 28 octobre. On a lancé un appel à projet sur les idées autour de la Coupe du monde : cela peut-être la retransmission d’un match dans un restaurant ou une opération d’initiation au rugby par exemple. Il y a deux conditions à respecter : que cela soit gratuit et ouvert à tous. Il suffit alors de déposer votre projet sur une plateforme. Il sera alors analysé par les équipes de France 2023, qui le valide ou pas. Ensuite, le projet est référencé à des fins de communications et on assure le suivi. On souhaite fédérer toutes les actions qui émergent pour cette Coupe du monde afin d’en faire une grande fête.

Depuis le départ, France 2023 communique sur le fait que l’évènement sera bénéficiaire et que les recettes iront au rugby, en particulier amateur. Ces dernières semaines, pas mal d’informations contradictoires ont circulé. Qu’en est-il ?

On travaille aussi beaucoup sur l’héritage économique que l’on va laisser. Et l’objectif est que l’événement laisse un résultat financier positif qui sera redistribué au rugby. De quel ordre ? Nous avons changé la démarche initiale qui était d’attendre la fin de l’événement avant de commencer les reversions. Aujourd’hui, nous avons commencé à anticiper cette redistribution. Nous avons mis en place un comité d’héritage, avec des représentants de l’État, des collectivités territoriales et du rugby, qui a pour finalité de valider les thèmes des projets (formation, investissement pour des équipements, etc.) afin de commencer les versements dès cet été. C’est un héritage anticipé. Après, le montant final sera déterminé après la compétition.

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