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EXCLUSIF - Antoine Dupont : « Je suis plus en confiance dans le rôle de capitaine que je ne l’étais il y a un an »

Par Vincent BISSONNET
  • Comme la saison dernière, Antoine Dupont sera le capitaine des Bleus durant la tournée d'automne.
    Comme la saison dernière, Antoine Dupont sera le capitaine des Bleus durant la tournée d'automne. Icon Sport
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Lundi aura été une belle journée pour le demi de mêlée tricolore. le Toulousain a reçu deux Oscars Midi Olympique et a été confirmé au capitanat des Bleus. Il revient sur ces distinctions et se projette sur ce qui attend les siens cet automne et au-delà.

Ce lundi, avant de recevoir vos deux Oscars Midi Olympique, vous avez eu la confirmation que vous serez le capitaine des Bleus pour la tournée de novembre. Comment avez-vous accueilli la nouvelle ?

Ce ne sont que des bonnes choses, que des bonnes nouvelles. Après, s’il avait été question que Charles (Ollivon, N.D.L.R.) récupère le capitanat, je n’aurais eu aucun souci avec ça. C’est lui qui l’était au début de l’aventure. Le choix du staff s’est porté sur moi. Je suis content de continuer dans ce rôle. Car je me sens bien dans cette équipe, dans ce collectif. Et je me sens bien entouré avec les autres leaders qui ont été cités par l’encadrement.

En avez-vous parlé avec Charles Ollivon ?

L’officialisation est tombée aujourd’hui (lundi) et, comme on vient juste de se retrouver, nous n’avons pas encore eu trop le temps d’en discuter. Mais, déjà, lorsque j’avais eu ma première prise de fonction l’an passé, nous avions bien échangé sur ce rôle qu’il avait aussi découvert avec le XV de France. C’est très sain entre nous. Que ce soit avec Charles ou le reste des leaders, Anthony (Jelonch), Greg (Alldritt), Gaël (Fickou), Julien (Marchand), on communique très facilement. Il n’y a aucune animosité.

En un an de mandat de capitaine, vous avez pu prendre vos marques. Est-ce que vous appréhendez différemment cette responsabilité, désormais ?

C’est sûr, je suis plus en confiance dans ce rôle aujourd’hui que je ne l’étais il y a un an. C’est aussi dû à mon entourage. Je me sens soutenu avec, par exemple, à mes côtés, un Gaël Fickou qui a 70 sélections. Au sein du staff, il y a aussi d’anciens joueurs qui ont eu de grandes carrières et qui ont connu ce statut. J’ai pu en parler avec Fabien, notamment. J’ai pris de l’expérience à travers tout ça. Et je me sens plus à l’aise.

Ce lundi, vous avez reçu votre quatrième Oscar d’Or Midi Olympique d’affilée. Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis le premier, reçu en 2019 ?

J’ai surtout eu trois titres de plus entretemps. C’est ce qui me marque le plus et ce que je retiens si je dois remonter le temps. Je me rends compte de la chance que j’ai d’avoir pu gagner un autre Brennus, une Coupe d’Europe et un Tournoi des 6 Nations. Une carrière, ça passe vite. Il y a beaucoup de grands joueurs qui n’ont pas eu l’opportunité de remporter tout ça. Ça donne envie d’en avoir d’autres.

Vous n’avez encore que 25 ans et votre vécu est déjà considérable…

J’ai eu la chance d’avoir connu tant de choses dans ma jeune carrière. Et j’ai autant d’années voire plus devant moi. Aujourd’hui, ce n’est que du positif, il faut le prendre, mais il faut rester vigilant et ne pas se reposer sur ce qui a été accompli. C’est en baissant le niveau de vigilance que l’on peut avoir de mauvaises nouvelles. Il me reste encore quelques années de carrière, on va voir si j’arrive à maintenir ce niveau (sourire). Surtout, on n’a pas besoin de le préciser, mais l’objectif principal est pour l’année prochaine.

Votre capitanat et vos titres individuels ne font que renforcer votre exposition, presque inédite pour un rugbyman. Comment vivez-vous avec ?

Comme ce n’est pas arrivé du jour au lendemain, j’ai eu le temps de voir venir les choses et de m’y préparer. C’est vrai qu’il y a de plus en plus de sollicitations, avec la Coupe du monde qui arrive et les bons résultats du XV de France. Il faut arriver à rester lucide, à être maître de son emploi du temps et à garder la performance au centre des débats pour ne pas s’éparpiller.

Arrivez-vous à tirer une force de tout ce qui vous arrive en dehors du terrain ?

Une force, je ne sais pas. On peut en tirer du positif, à mon sens. Ça fait toujours du bien à la tête et à l’ego de se sentir valorisé, de recevoir des éloges, des prix. Mais ça ne doit pas empêcher de se remettre en question quotidiennement.

Revenons au sportif. Cet automne, vous allez affronter les deux nations majeures que vous n’avez encore jamais battues en carrière, l’Australie et l’Afrique du Sud. On imagine que le compétiteur que vous êtes à cette idée dans un coin de la tête…

C’est crucial en vue de la Coupe du monde de se mesurer à toutes les nations majeures. Je n’ai encore jamais affronté l’Australie et j’ai joué plusieurs fois face à l’Afrique du Sud sans jamais l’emporter. Ce sont des échéances importantes. On a la chance de recevoir, en plus. À nous d’être à la hauteur de ces défis.

Comment vivez-vous l’attente de la Coupe du monde ?

Il y a de la pression, de la motivation. C’est un mélange d’émotions. On a déjà tous envie de la jouer et de la gagner, comme nos concurrents. Mais d’ici là, on a de nombreuses échéances pour continuer de s’aguerrir et aborder cette compétition avec un maximum de confiance, d’expérience et de sérénité. Il peut se passer beaucoup de choses d’ici un an.

La France du rugby ne pense qu’à cette échéance, d’ailleurs…

Ce que l’on a accompli ces derniers temps avec le XV de France a donné beaucoup d’espoirs à nos supporters qui n’attendent qu’une chose : qu’on la soulève (la Coupe du monde). Mais on sait la difficulté que c’est. Aucune équipe de France n’y est parvenue jusqu’à maintenant. En 2003, les Bleus étaient parmi les favoris et ont perdu en demi-finale. Il y a d’autres fois où ils n’étaient pas attendus et ils ont été jusqu’en finale où ils auraient pu ou dû la gagner. Les pronostics se vérifient rarement lors des Coupes du monde. La seule chose que l’on peut faire, c’est de mettre le maximum de chances de notre côté en se préparant au mieux.
 

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