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Et Jalibert a tout changé face au Japon

Par Jérôme Prévôt
  • L'entrée de Matthieu Jalibert face au Japon fut le tournant de la rencontre.
    L'entrée de Matthieu Jalibert face au Japon fut le tournant de la rencontre.
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Le match semblait glisser vers une certaine monotonie, et l’ouvreur de l’UBB a signé l’entrée la plus fracassante de sa carrière internationale.

Si un joueur a marqué des points (au sens figuré), c’est bien lui. Matthieu Jalibert est entré à la 57e minute en remplacement de Romain Ntamack, schéma classique et attendu. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le colibri de la Gironde a su saisir sa chance avec un culot insolent, on ne peut pas mieux dire. Encore davantage que contre l’Australie par exemple quand il avait déjà généré l’essai décisif de Damian Penaud.

Mais à Toulouse, face au Japon, il a totalement redynamisé une partie qui menaçait de sombrer dans une certaine nonchalance, côté français. Le Bordelais a littéralement régalé le public avec, entre autres, deux essais provoqués par ses fameux « petits coups de pied par-dessus pour lui-même ». Une vraie marque de fabrique, une arme que tout le monde commence à connaître, mais qui fonctionne presque à tous les coups, comme jadis la feinte de Garrincha en football, où le pas de l’oie de David Campese, l’ailier australien des années 80-90. « J’essaie en tant que finisseur d’apporter ma touche, mais en restant dans le cadre, sans surjouer, en apportant quelque-chose à l’équipe. Je crois que sur tous les trois matchs, c’est ce que je suis parvenu à faire, avec mon énergie et mon enthousiasme. Mais je n’ai aucune rage, aucune revanche, pas du tout ».

Dynamiser la rencontre

Avec sa calme éloquence habituelle, il a disséqué pour nous ses deux traits de lumière : « Sur le premier, je vois que l’arrière est très très loin. À l’instinct, je tape par-dessus en me disant qu’au pire, je pourrai mettre la pression sur l’arrière. Il a cafouillé un peu, j’ai eu le rebond et le ballon m’est revenu dans les mains et puis, on a marqué derrière ». Et sur le deuxième alors ? : « Ce fut un peu pareil, je vois que les trois-quarts étaient assez éloignés de moi, et je me suis retrouvé face à des avants. Jai compris que je pouvais prendre de la vitesse et tenter un nouveau par dessus. Oui, ce sont des choses que j’aime bien faire ».

Quand on connaît l’ambition, la personnalité et l’intelligence du lutin bordelais, on l’imaginait bien en train d’échafauder deux ou trois trucs pendant ses cinquante-sept minutes d’inactivité forcée. Il nous confirme que les dons d’observation font partie de son arsenal. « Oui, j’avais vu certaines choses depuis le banc, on est bien placé pour faire de l’observation et de l’analyse. Mais ce sont aussi des choses qu’on avait ciblées dans la semaine, on savait que ces Japonais seraient très espacés. Mais je suis conscient qu’en tant que finisseur, on bénéficie aussi d’un certain travail de sape de nos avants. On sait aussi qu’on va se retrouver face à des adversaires un peu fatigués, l’occasion d’utiliser sa propre vitesse. Mais je suis là pour ça ».

Avait-il des consignes du staff pour dynamiser cette rencontre ? On aurait pu le supposer. Il dément : « Je n’avais pas de consignes. Le staff connaît mes qualités, je suis un joueur qui aime attaquer la ligne, tenter des choses. Parfois ça me réussit, parfois ça me réussit un peu moins. Peut-être que dans certains matchs, ce n’est pas possible de faire ça, mais aujourd’hui, j’ai fit parler mon instinct. J’ai vu ces opportunités en second rideau, je les ai saisies ».

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