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Justice - Face à la contre-attaque de Laporte, le ministère et l’opposition maintiennent la pression

Par Léo FAURE
  • Procès Laporte : "c’est juridiquement intenable", pour Grill
    Procès Laporte : "c’est juridiquement intenable", pour Grill Icon Sport - Icon Sport
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Sans surprise, le scénario échaffaudé ne convient pas à l’opposition. La ministre, qui doit rencontrer Bernard Laporte jeudi, a également fait part de son scepticisme.

À la lecture de ces lignes, ni le ministère, ni l’opposition Ovale Ensemble emmenée par Florian Grill ne sauteront au plafond. Un retrait de Bernard Laporte ? Oui, mais pour la forme. Et pas de changement en profondeur, ni même de présidence. Rien, dans la manœuvre qu’envisage le président de la FFR, n’ouvre la voie à un "temps démocratique" et un retour aux urnes qu’ils ont tous appelé de leurs vœux, pour donner la parole aux clubs après le séisme qui chamboule le rugby français. Si Laporte réussissait son "passage en force" (voir page 2), l’opportunité s’évaporerait de convoiter le pouvoir fédéral deux ans avant les prochaines élections théoriques.

Grill réclame toujours une démission collective

Contacté ce dimanche, alors qu’il était sur le terrain du côté de Dole (Jura) pour un match finalement annulé pour cause de gel, Florian Grill a pris le temps d’évoquer les différents scénarios qui se profilent. "Soit Bernard Laporte reste en poste, mais cela me paraît compliqué au regard de ses condamnations. Soit il démissionne du poste de président et alors, en toute logique, le comité directeur devra suivre. Les clubs ont élu Bernard Laporte, pas un comité directeur ou un président intérimaire qu’ils n’ont pas choisi. Cette position me semblerait intenable et, dans le trouble qui est le nôtre, il est essentiel et urgent de leur donner la parole."

Et donc, si Bernard Laporte restait effectivement en place tout en nommant un président délégué qui épouserait tous les contours et responsabilités de sa fonction, selon les strictes injonctions formulées par le comité d’éthique de la FFR ? "J’ai lu, effectivement, qu’il disait vouloir rester… Pour moi, ce scénario est impossible. Dans les statuts de la FFR, il est précisé que la fonction de président délégué est soumise à une notion de ponctualité : "Il intervient alors en lieu et place du Président chaque fois que celui-ci est empêché ou l’y autorise." En clair, ce n’est pas une mission continue et indéfinie comme le scénario que vous exposez. Ce n’est pas l’esprit du texte. Pour moi, c’est intenable juridiquement !"

Oudéa-Castéra : "Une telle situation ne peut pas durer pendant des mois"

Du côté du ministère, on avait dès mardi dernier haussé le ton et appelé à de nouvelles élections. "Un nouveau temps démocratique" très exactement. Comprenez une démission, a minima de Bernard Laporte. "En termes de bonne gouvernance, la ministre considère que ce nouveau contexte fait obstacle à ce que Bernard Laporte puisse, en l’état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions à la tête d’une Fédération délégataire d’une mission de service public."

Sentant venir l’hypothèse du scénario qui se profile, avec Bernard Laporte qui conserverait le costume de président mais transférerait ses prérogatives et compétences à un président délégué, la Ministre prenait les devants ce dimanche (L’Équipe) : "Le comité d’éthique appelle à la mise en retrait de M. Laporte et à la nomination d’un président délégué. C’est là que je souhaite échanger avec le comité. Car cette "mise en retrait" n’est pas prévue par les statuts et il faut en comprendre les implications et les garanties. Le comité estimant que M. Laporte doit se voir retirer "toutes les prérogatives" attachées à la fonction de Président, cela veut dire que "le président délégué" les aurait toutes. Mais pour combien de temps ? Et avec quelle légitimité ? […] Une telle situation ne peut pas valablement durer pendant des mois. Surtout dans un contexte où la FFR fait face à des échéances et des enjeux cruciaux."

C’est le flou qui persiste et qu’entretiennent les textes. C’est aussi l’espace dans lequel Laporte tente de s’immiscer pour conserver son poste. Une manœuvre "seul contre tous", puisqu’elle prendrait le contre-pied des positions exprimées par son ministère de tutelle, les clubs amateurs et les clubs professionnels.

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