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Le vestiaire et ses secrets

Par Nicolas Zanardi
  • Le vestiaire et ses secrets
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  • Les Béglais
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  • Jacques Fouroux et Philippe Sella Jacques Fouroux et Philippe Sella
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  • Albert Ferrasse et Serge Blanco
    Albert Ferrasse et Serge Blanco
  • Marc Cecillon, Eric Champ, Henri Sanz et Laurent Rodriguez
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  • Daniel Dubroca et Jacques Fouroux Daniel Dubroca et Jacques Fouroux
    Daniel Dubroca et Jacques Fouroux
  • Francis Haget prêt à entrer dans l'arène
    Francis Haget prêt à entrer dans l'arène
  • Pierre Berbizier, Jean-Pierre Garuet, Philippe Dintrans, Louis Armary et Jacques Fouroux
    Pierre Berbizier, Jean-Pierre Garuet, Philippe Dintrans, Louis Armary et Jacques Fouroux
  • Jean Condom et Alain Lorieux Jean Condom et Alain Lorieux
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  • Laurent Rodriguez et Jacques Fouroux.
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  • Jacques Fouroux et Louis Armary Jacques Fouroux et Louis Armary
    Jacques Fouroux et Louis Armary
  • Jean-Charles Orso Jean-Charles Orso
    Jean-Charles Orso
  • Philippe Benetton et Christophe Lamaison
    Philippe Benetton et Christophe Lamaison
  • Jacques Fouroux avec Jean-Pierre Garuet, Daniel Dubroca et Jean Condom
    Jacques Fouroux avec Jean-Pierre Garuet, Daniel Dubroca et Jean Condom
  • Christian Califano et Philippe Saint-André
    Christian Califano et Philippe Saint-André
  • Jean-Pierre Rives et Robert Paparemborde
    Jean-Pierre Rives et Robert Paparemborde
Publié le Mis à jour
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À mi-chemin entre vie réelle et vie sportive, le vestiaire demeure un sanctuaire, un théâtre des rêves, un endroit à part où opère une schizophrénie toute particulière...

C’est ici que tout commence. Ici qu’un homme moderne, bien dans sa peau et dans son travail, devient un autre : lui-même. C’est ici, dans le vestiaire, que les codes se brisent, que les barrières tombent, que le paysan devient l’égal de l’ingénieur. Ici que cesse la grande comédie du quotidien pour un instant hors du temps, hors de la vie : celui du match. Alors, avant ce grand saut intemporel, du Tournoi des 6 Nations jusqu’aux minimes, il faut se préparer. Se métamorphoser. Métamorphose physique, d’abord, lorsqu’il s’agit d’enfiler chaussettes, short et maillot, comme pour mieux clamer son appartenance à une équipe, à un club, à une entité dont aucune tête ne dépasse. Métamorphose psychique ensuite, où il s’agit d’oublier tous les codes de la bonne société, pour révéler son âme, à l’état brut. Sur un terrain, impossible de tricher. Le peureux est aussitôt démasqué, le tricheur et l’individualiste aussi. Alors, avant le combat, il faut se préparer, dans un rituel quasi immuable, quels que soient les âges, quelles que soient les catégories. Certes, avec le temps, quelques habitudes ont pu évoluer, de l’introduction de la musique à celle de la vidéo. Demeurent toutefois, lorsque s’approche l’heure fatidique du coup d’envoi, reviennent les mêmes sons, les mêmes images, les mêmes goûts. Les mêmes bruits de crampon claquant clair sur les carrelages, les mêmes odeurs de camphre, les mêmes regards qui se pénètrent, les mêmes éclats de voix appelant au grand sacrifice. Toujours le même, là encore, et dont on ne se lasse pourtant jamais…

Et puis, il y a l’après. La seconde métamorphose. Celle lors de laquelle le joueur, en fonction des aléas de la partie, se transforme en vainqueur ou en vaincu. Cris de joie et chants guerriers chez les premiers, tête basse et regards perdus chez les autres… L’excitation du combat passée, le joueur commence alors cette pénible transformation vers son autre lui, son lui social, son lui familial, son lui conjugal. Drôle de schizophrénie. Une fois lavé, douché, changé, l’heure est alors à d’autres aventures, parfois nocturnes ou interlopes, une dernière mi-temps où il s’agira d’exorciser les peurs et souvenirs de combat. Avant de s’en repartir, définitivement cette fois, vers une autre vie. La sienne. En attendant l’heure de la prochaine métamorphose. En attendant le prochain vestiaire.

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