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De la Fédérale au Mondial : Colati, fierté présidentielle !

Par midi olympique
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Le pilier fidjien Iseï Colati a connu sa première sélection internationale à 30 ans en jouant en Fédérale 1. Il a grandi à Nevers.

Le pilier droit Iseï Colati restera à jamais l’une des grandes fiertés du président-mécène de Nevers Régis Dumange. Il est le premier joueur devenu international dans une équipe d’envergure - les Fidji - en portant le maillot nivernais. En Fédérale 1. Sa première cape a été honorée le 7 juin 2014 à Suva contre l’Italie. La dernière a été enregistrée à Vannes contre les États-Unis le 21 novembre 2014. Il vient à peine de poser un pied en sélection mais compte cinq présences consécutives. Son plus grand moment fut sa rentrée en cours de jeu contre l’équipe de France à Marseille le 8 novembre 2014. Iseï Colati rentra cinq minutes pour disputer face au Toulonnais Xavier Chiocci une mêlée défensive à 5 mètres de la ligne d’en-but fidjienne. Ce qui constitue, à ce jour, sa poussée le plus jouissive, puisque l’équipe de France fut pénalisée sur sa tentative d’enfoncement. Il a marqué des points auprès de ses sélectionneurs. Mais il n’est pas encore vraiment certain de partir en Angleterre participer au Mondial. Une fois achevée la tournée automnale avec les Fidji, son retour à l’entraînement à Nevers a été vite écourté par une grande déchirure à un mollet. Ses trois mois de convalescence se sont un peu allongés. Il n’est plus réapparu depuis cette blessure sur une feuille de match de Nevers. Cette longue interruption sans match peut encore semer le doute dans la tête des sélectionneurs qui avaient attendu longtemps avant de faire appel à ses services.

Un ancien centre

L’éclosion internationale d’Iseï Colati a été repoussée jusqu’à ses 30 ans passés en raison de son exil obscur en France. Il avait quitté les Fidji assez tôt à 23 ans pour rejoindre Nevers en Fédérale 2. Il y dispute sa septième saison consécutive. Cette trajectoire est originale. Deux de ses concurrents au poste de pilier droit de la sélection jouent au Fidji. Le troisième est en Roumanie. La France est ordinairement pour les Fidjiens un exil doré réservé aux ailiers ou aux avants à forte mobilité. Seul le pilier Jone Railomo l’avait devancé en signant à Vichy en 2005, mais lui était déjà doté d’un statut d’international. En 2008, Coleti est arrivé en parfait inconnu. Nevers cherchait un pilier. Lui occupait aux Fidji un poste de cameraman sur la chaîne de télévision religieuse « Trinity Broacoast ». Quand l’occasion du voyage rémunéré s’est présentée, il a tout de suite sauté dans un avion. « Depuis les Fidji, on voyait certains de nos compatriotes jouer en France à la télé. Ça donnait envie. C’était le rêve. Mais quand je suis arrivé à Nevers la première fois, c’était au mois de septembre, et je portais des tongs et un tee-shirt. Ma première sensation a été d’éprouver un froid terrible », relate-t-il. Il découvrira assez rapidement d’autres spécialités locales, comme cette bagarre générale contre Compiègne qui l’envoya valser jusqu’à l’hôpital du coin. Colati a appris son métier de pilier sur le tas, dans le fatras d’un championnat amateur français sans pitié pour les premières lignes non averties. Ce poste, il l’occupait depuis très peu de temps. Il jouait au centre dans son village de Naatacevi à ses débuts, et jusqu’à l’âge de ses 19 ans, comme tous les enfants fidjiens, le rôle du pousseur de mêlée ne faisait pas partie de ses fantasmes. C’est pour dépanner qu’il le découvrit. Un jour de match de sélection avec sa province, son dépannage fut si réussi qu’on lui proposa la reconversion. Ce parcours fait sa spécificité.

Maintenant que son apprentissage du boulot des bas-fonds est fait, Coleti est désormais capable d’exprimer ses qualités naturelles explosives. Pour un homme de son gabarit (117 kg pour 1,80 m), sa vitesse de course est juste phénoménale. Son impact physique dans le jeu courant offensif est fantastique, quand sa mobilité donne à sa défense une belle envergue d’action. Ses bonnes prestations répétées à Nevers, et la montée en puissance du club dans la hiérarchie française, ont poussé Simon Raiwalui, l’entraîneur des avants du Stade français, et Sereli Bobo, l’ailier de La Rochelle, deux des pères spirituels des Fidjiens établis en France, à faire remonter son nom jusqu’aux oreilles des sélectionneurs. Les images envoyées aux Fidji par son manager Jean Anturville ont convaincu. « Isei a vraiment beaucoup progressé en mêlée, estime Anturville. Il est devenu un client. Il a compris la technique. Et en même temps, il joue au cœur. Il est joyeux. D’habitude, les entraîneurs pleurent quand les sélections leur prennent leurs joueurs. Moi, j’étais content pour lui. Il a un gaz terrible. Il mériterait vraiment de partir en Angleterre. »

Le plus Français des Fidjiens

Contrairement aux habitudes des joueurs du Pacifique, dont le retour chez eux est programmé une fois leur carrière de joueur terminée, Iseï Colati, qui parle français couramment, s’est implanté durablement à Nevers. Il n’est pas encore titulaire de la nationalité française, qu’il demandera l’année prochaine, mais il est marié depuis quatre ans à Anne-Laure Thévenard, une Nivernaise dont la famille est implantée dans la ville. Ils sont parents de deux enfants, dont les patronymes disent leur double origine. Leur fille Moa porte Clémentine comme deuxième prénom. Leur fils Joshua s’appelle Louis en deuxième. « Je ne sais pas si nous ferons le choix d’aller vivre un jour aux Fidji, dit Iseï Colati, qui vient d’acheter une maison à Nevers. Mais pour l’instant, ce n’est pas du tout dans nos projets. Je ne pense pas que les enfants s’adapteraient facilement à l’école aux Fidji. » Son contrat à Nevers s’achèvera en 2016. Il passe en ce moment ses diplômes d’entraîneurs pour participer au développement de la formation du club. G.C.

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