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De la Fédérale au Mondial : Kvirikashvili, l’incontournable !

Par midi olympique
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Publié le Mis à jour
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Ouvreur ou arrière de Montluçon, Merab Kvirikashvili est un incontournable des Lelos. Il jouera en Angleterre sa quatrième Coupe du monde.

Au même titre que Mamuka Gorgodze ou le capitaine Shalva Sutiashvili, Merab Kvirikashvili tiendra un rôle central dans l’équipe géorgienne lors la Coupe du monde anglaise. La seule question est de savoir à quel poste. L’ouvreur de Montluçon, arrivé en France il y a une dizaine d’années, atterri en Auvergne après de multiples détours par Figeac, Pau (deux ans en Pro D2), encore Figeac, Massy, Saint-Junien, et Vienne, joue à l’arrière en équipe nationale depuis l’arrivée du manager Milton Haig il y a trois ans. Les candidats spécialistes à ce poste ne plaisaient pas trop au sélectionneur néo-zélandais. Et comme le jeune ouvreur Lashard Malaguradze semblait devoir pousser honnêtement dans le championnat domestique géorgien, il avait demandé à Merab Kvirikashvili de reculer dans le troisième rideau pour lui faire une place. Ce qui n’a posé aucun problème à cet illuminé du crochet et de la prise d’initiative.

Recordman en tout

Ouvreur, Kvirikashvili aime rien tant que prendre la ligne d’avantage. Arrière, la posture d’électron libre colle complètement à sa démesure stylistique. Il est le plus insaisissable de cette ligne de trois-quarts réputée pour ses « bus » fonçant tout droit. Il compte maintenant une vingtaine de sélections à son nouveau poste. Avant d’être repositionné, il avait franchi la barre des 60 sélections à l’ouverture. Il en compte 84 au total. Lors de sa prochaine sortie, il égalera le record national de l’ancien demi de mêlée Abuzeridze (85 sélections). Le match suivant, il le battra. Sa longévité tient à sa précocité. Son intégration en équipe nationale avait été organisée au moment de ses 19 ans juste avant la Coupe du monde de 2003 en Australie. Il était titulaire au stade de Bollaert de Lens le 26 septembre 2007, jour historique pour la sélection géorgienne, quand elle avait remporté son premier match dans un Mondial contre la Namibie (30-0). Il a disputé trois Coupes du monde. Quand il foulera la pelouse en Angleterre lors du premier match de la Géorgie contre le Tonga, il rejoindra le pilier anglais Jason Leonard et le demi de mêlée australien Georges Gregan au panthéon des joueurs à quatre participations. Il a toujours été le buteur de son équipe nationale. Avec 644 points à son actif, il détient, là aussi, le record national, devrait lui survivre. Merab Kvirikashvili est un monument en Géorgie. À l’arrière ou à l’ouverture, c’est donc la seule question qui vaille. « Arrière, au départ de la compétition, c’est certain, explique Llo Zedgenidze, l’ancien capitaine des Lelos, devenu adjoint de l’équipe technique actuelle. Mais selon ce qui se passera pendant la compétition, selon ce que feront nos adversaires, et selon nos besoins stratégiques, il est tout à fait susceptible d’être repositionné. Il peut tout faire et s’adapter à n’importe quelle situation. » « Quand il est arrivé à Montluçon, Merab était précédé d’une mauvaise réputation, relate son entraîneur de club Raphaël Chanal. Tout le monde disait qu’il ne jouerait jamais avec nous, car il avait tendance à privilégier sa place en équipe nationale. Tout cela est faux. C’est un mec hyper professionnel, très engagé et très fiable. Selon les week-ends, je le place au poste où j’ai besoin de lui, et il répond toujours présent avec la même efficacité. »

Incontournable, malléable, expérimenté, ce joueur de 31 ans présente vraiment un profil original, en ayant réalisé pratiquement toute sa carrière de club en zone secondaire, en traversant les époques du rugby moderne assez anonymement, tout en se frottant tous les quatre ans au gotha du rugby mondial. « J’ai un rapport très fusionnel avec cette compétition. Ma première en 2003 avait été un révélateur, dit-il. C’est vraiment à ce moment que je me suis dit que je voulais vivre du rugby. Et ce qui est drôle, en restant en Fédérale 1, en étant un peu éloigné des innovations permanentes des grands clubs, c’est que j’ai été confronté brutalement à l’évolution du jeu à chacune des Coupes du monde auxquelles j’ai participé. Quand je me retourne, je peux distinguer nettement les différences techniques et stratégiques entre chacune des éditions. Je ne sais pas à quoi ressemblera celle qui se présente, mais je sais que la Géorgie d’aujourd’hui n’a jamais été aussi proche du niveau des autres nations. Si le premier succès contre la Namibie en 2007 reste à ce jour mon plus grand souvenir en sélection, je pense pouvoir le remplacer cette année par la première qualification de notre équipe en quart de finale. » À l’arrière, ou à l’ouverture… G. C.

Le premier homme à cinq Coupes du monde ?

Merab Kvirikashvili sera-t-il le premier joueur international à établir le record de cinq participations à la Coupe du monde ? Il a le profil de l’emploi. Il est toujours relativement jeune (31 ans). Il joue en France en Fédérale 1, à un niveau de pratique qui l’épargne physiquement. Depuis qu’il a posé ses bagages dans l’hexagone en 2006, il dispute en moyenne une quinzaine de matchs de club toutes les saisons. Il reste frais et dispo. Ce qui explique en partie sa déjà grande longévité. « Beaucoup de mes amis me posent cette question, élude-t-il. Je ne sais pas si je parviendrai jusqu’à ma cinquième Coupe du monde. Mais tant que le physique tiendra, je jouerai au rugby. Alors pourquoi pas ? » En 2019 au Japon, il sera âgé de 35 ans. Un âge avancé pour un trois-quarts, mais pas forcément rédhibitoire. Georges Gregan a joué sa dernière coupe du monde en 2007 à l’âge de 34 ans. L’ouvreur fidjien Nicky Little en avait 35 en 2011 en Nouvelle-Zélande. Si la relève des trois-quarts géorgien tarde à éclore d’ici là, l’expérimenté Merab Kvirikashvili rentrera peut-être dans l’histoire au Japon. G. C.

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