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Ce qui a changé depuis 2007…

Par Vincent Bissonnet
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Publié le Mis à jour
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Depuis leur dernière confrontation en finale, Clermontois et Parisiens ont emprunté des trajectoires diamétralement opposées. Revue d’effectif de tous les bouleversements, succès et déboires connus par ces deux places fortes du rugby français.

Leur identité

Encore et toujours sous l’égide de Michelin, l’ASMCA n’a pas connu de révolution de palais sur les huit dernières années. Mais le club auvergnat a connu une évolution progressive et sereine, devenant un des clubs les mieux structurés. Son centre de formation est devenu une référence et son organisation a atteint un niveau de professionnalisme remarquable. De 10,5 millions d’euros pour la saison 2006-2007, le budget est passé à 27,9 millions, le deuxième de l’Élite. Côté organigramme, René Fontès a cédé sa place de président à Éric de Cromières la saison dernière ; à ses côtés, Jean-Marc Lhermet est passé du statut de manager général à directeur du rugby et vice-président, prenant ainsi de plus en plus d’importance. Le départ de Jacques Pineau à l’EPCR lui a laissé les coudées franches.

2007 avait marqué l’apogée de l’ère Max Guazzini. Le club décrochait son cinquième titre de champion de France à cette occasion, après 1998, 2000, 2003 et 2004. À l’époque, il était sportivement un gros pourvoyeur du XV de France (Marconnet, de Villiers, Liebenberg, Skrela, Szarzewski) et, médiatiquement, le phare du Top 14, avec ses maillots roses, le calendrier, des délocalisations réussies au Stade de France qui réunissent à chaque fois près de 80 000 personnes. Par la suite, le club a connu une période de tourmente, au point de se retrouver au bord du dépôt de bilan à l’été 2011. Une intersaison marquée par l’épisode de l’étrange faux repreneur canadien, Job Ariste, et heureusement conclue par l’arrivée du sauveur-mécène Thomas Savare à sa tête. L’industriel a injecté plus de dix millions d’euros pour remettre le Stade français à flots et a initié une nouvelle ère. La rénovation du stade Jean-Bouin a contribué à ce renouveau.

Leur staff

Vern Cotter a présidé pendant encore sept ans aux destinées de l’ASMCA avant de devenir sélectionneur de l’Écosse, au printemps 2014. Arrivé en 2010 en provenance de Perpignan pour remplacer Joe Schmidt - l’Irlandais ayant succédé à Jean-Pierre Laparra, Franck Azéma a pris du galon et endossé la responsabilité de manager lors de la dernière intersaison. Jono Gibbes et Jean-Luc Sadourny l’assistent dans sa mission. Au sein de l’encadrement, les seuls « survivants » de 2007 se nomment Neil Mc Ilroy, passé de la vidéo au statut d’homme à tout faire, et Sébastien Bourdin, numéro 1 de la préparation physique.

Successeur de Nick Mallett en 2004, Fabien Galthié, alors assisté de Fabrice Landreau, a quitté le club parisien en 2008. Le départ du technicien laissera un grand vide. Inspirateur du jeu de ligne, il ne supportait plus d’être tenu à l’écart de la politique de recrutement, domaine du président Max Guazzini. Deux meneurs d’hommes australiens réputés, Ewen Mc Kenzie (2008-2009) et Michael Cheika (2010-2012), se sont ensuite succédé, sans succès. Sous le second, les joueurs de la capitale ont même réalisé leur plus mauvaise saison avec une onzième place en 2010-2011. À l’été 2013, le vent du changement a soufflé, dans le bon sens : « Tout est parti du duo Auradou-Laussucq qui a vraiment laissé une trace, notamment devant, évoque Rabah Slimani. Cela a été bien repris par Gonzalo (Quesada, N.D.L.R.) et Pato (Noriega) puis Simon (Raiwalui). La culture du jeu d’avants parisien a été retrouvée. » Le trio Quesada-Raiwalui-Dubois a, quoi qu’il arrive désormais, réussi là où tous ses précesseurs ont échoué.

Leur parcours sportif

La défaite contre le Stade français, la huitième en finale de championnat de France, a été suivie de deux autres déconvenues. En 2008, Toulouse a brisé le rêve clermontois (20-26) ; puis Perpignan est devenu son nouveau bourreau, en 2009 (13-22). Le sacre tant espéré s’est produit le 29 mai 2010 face à ces mêmes Catalans avec un succès maîtrisé 19 à 6. Les éternels seconds s’étaient enfin transformés en vainqueurs héroïques. Mais les Auvergnats n’ont pas réussi à enchaîner depuis. En Top 14, ils ont chuté à trois reprises en demi-finales et une fois en barrage face à Castres, au printemps dernier, pour le chant du cygne de Vern Cotter. En Coupe d’Europe, l’ASMCA est parvenue à deux reprises en finale, en 2013 et 2015, où, à chaque fois, Toulon a arraché la décision. Après le jour de gloire de mai 2010, la malédiction du beau perdant a rattrapé les « Jaunards ». Tout du moins jusqu’à présent.

Les huit dernières saisons du Stade français se sont apparentées à une longue traversée du désert. Si en 2008 et 2009, les Parisiens atteignent à chaque fois les demi-finales à Lyon, la suite donnera lieu à une série de déconvenues avec des 8e, 11e, 7e, 10e et 7e places. Les deux finales de Challenge européen, en 2011 et 2013, ne consoleront pas leurs supporters. Pour la première fois depuis 2010, le Stade français disputera la grande Coupe d’Europe la saison prochaine.

Leurs joueurs

De la saison 2006-2007, il reste sept joueurs au sein de l’effectif actuel : Jamie Cudmore, Aurélien Rougerie, Julien Malzieu et Brock James, titulaires lors de la finale, Davit Zirakashvili et Loïc Jacquet, remplaçants au Stade de France, et Thomas Domingo, alors espoir. Le groupe a connu une logique révolution au fur et à mesure du temps. Depuis, il a principalement gagné en profondeur de banc avec un effectif homogène de trente-cinq éléments, savant mélange d’internationaux français et étrangers. à noter aussi le nombre croissant de produits du centre de formation (Domingo, Jedrasiak, Fofana, Nakaitaci…)

Ils sont encore cinq « survivants » du titre de 2007 dont quatre qui devraient être inscrits sur la feuille de match : Sergio Parisse, Antoine Burban, Jérôme Fillol et Julien Arias plus l’emblématique Pierre Rabadan, exclu du groupe par choix sportif. Sur l’effectif actuel du club parisien, on peut constater une profonde évolution. Car après avoir recruté de nombreux joueurs de l’hémisphère Sud ; dont le passage ne restera pas dans l’histoire, depuis deux saisons, les décideurs piochent allègrement dans leur centre de formation comme le témoignent les éclosions de Jules Plisson, Djibril Camara, Jonathan Danty ou encore Alexandre Flanquart. (avec P.-L. G.)

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