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Explosion finale

Par Emilie Dudon
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Publié le Mis à jour
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Ils ont brillé sous les étoiles du Stade de France. Le Toulonnais Frédéric Michalak, le Parisien Radike Samo, le Perpignanais Jérôme Porical, le Toulousain Nicolas Bezy et le Castrais Rémi Tales se sont révélés au meilleur moment : quand il s’est agi de gagner pour remporter le plus beau des trophées, le Bouclier de Brennus. Retour sur ces joueurs qui ont explosé au grand jour un soir de finale.

2001 : L’époustouflante jeunesse de Michalak

9 juin 2001. Pour affronter Clermont-Ferrand en finale, Guy Novès fait le pari de la jeunesse et aligne trois gamins de 18 ans dans son XV de départ : entrés dans le groupe lors des phases finales après plusieurs blessures, Nicolas Jeanjean prend à l’arrière, Clément Poitrenaud au centre et Frédéric Michalak à la mêlée. Ce dernier, qui n’évoluait plus à ce poste mais à l’ouverture depuis les minimes, a pris la place de titulaire à un certain Jérôme Cazalbou. Et il sort un énorme match au Stade de France. Mû d’une maîtrise exceptionnelle, il mène le jeu avec culot et talent. Et fait montre d’une grande force mentale dans l’exercice des tirs au but, auteur de trois pénalités durant la rencontre (victoire finale 34-22). La naissance d’une star. Et l’avènement d’une carrière hors du commun, qui vit l’actuel Toulonnais connaître la première de ses 71 sélections quelques mois plus tard, contre l’Afrique du Sud lors des tests de novembre.

2007 : Samo d’art et d’essais

Radike Samo aura passé une seule saison dans le championnat français, mais il l’aura marquée de sa puissance exceptionnelle entrevue, notamment, lors des phases finales. Impact player par excellence (seulement 8 titularisations en 22 matchs), le deuxième ligne, troisième ligne ou… ailier australien a grandement participé au titre parisien cette année-là, auteur d’un essai en demi-finale contre Biarritz (18-6) et d’un autre en finale, face à Clermont (23-18). Celui inscrit au Stade de France, notamment, restera dans les mémoires : à la 78e minute de la rencontre, le Wallaby (15 sélections), entré en jeu trente minutes plus tôt, aplatit en coin après une action de soixante mètres initiée par une percée d’Arias et conclue par une passe petit côté de Pichot. L’essai de la gagne pour les Parisiens, qui étaient pourtant menés 12-0 aux alentours de la 50e. Et le dernier match en Top 14 du colosse des Fidji, désormais entré dans la légende.

2009 : Porical prend son pied

54 ans après, la Catalogne exulte. Le Bouclier de Brennus revient à Perpignan à l’issue d’une finale sans grand spectacle mais très bien maîtrisée par les hommes de Jacques Brunel face à des Clermontois une nouvelle fois passés à côté de l’événement (22-13). Sans Dan Carter, blessé quelques mois plus tôt et contraint de vivre le match en tribunes, mais avec un Jérôme Porical sensationnel. L’arrière de Perpignan, comme le furent auparavant son père et son grand-père, livre une copie parfaite sur la pelouse du Stade de France. Dans le jeu courant, relanceur et impérial sous les ballons aériens, mais aussi dans le jeu au pied, auteur d’un 100 %. Après avoir marqué un essai contre le Stade français en demi-finale, il inscrit quatre pénalités et une transformation. Et confirme, à 23 ans, son statut de grand espoir du rugby français.

2011 : Le quart d’heure de Bezy

Il n’est entré en jeu qu’à la 67e minute de jeu. Pourtant, au soir de ce 4 juin 2011, Nicolas Bezy est celui qui marque les esprits. Le sauveur. C’est lui qui, de deux pénalités (faciles) offre son 18e titre au Stade toulousain. Mené 9-10, Toulouse s’impose 15-10 après les deux coups de pied de son jeune ouvreur. C’est lui, aussi, qui assène un fort plaquage offensif à François Trinh-Duc, pour lui faire dégueuler le ballon sur la dernière action du match. Mais si le quart d’heure de Bezy impressionne tant durant cette finale, c’est parce qu’il contraste énormément avec celui du titulaire en 10 au coup d’envoi, David Skrela. Pour sa dernière sous le maillot toulousain, l’international passe à côté et réalise un petit 3/8 dans ses tentatives de tirs au but qui aurait pu coûter le match aux quadruples champions d’Europe. Un match, comme une passation de pouvoir…

2013 : Tales au firmament

Il symbolise cette équipe castraise surprenante et décomplexée qui, un soir de juin 2013, prive le RCT d’un historique doublé : auteur de deux drops décisifs à la fin du match (71e et 76e), l’ouvreur Rémi Tales est sans conteste l’un des grands artisans du titre tarnais (19-14), aux côtés du demi de mêlée Rory Kockott, avec lequel il forme une charnière quatre étoiles dans la nuit dyonisienne. Il éclipse même son vis-à-vis, le légendaire Jonny Wilkinson, dans un match où il excelle en défense (meilleur plaqueur avec 21 réalisations) alors que les Toulonnais n’ont de cesse de lui lancer au visage les 121 kg de Mathieu Bastareaud. À 29 ans, le Montois d’origine est à son meilleur niveau. Venu du Pro D2 avec La Rochelle, après une première année castraise gâchée par une blessure, il monte en puissance durant la saison et exprime toute l’amplitude de son potentiel en phase finale, avant d’éclater au Stade de France. Et de s’envoler en Australie pour vivre ses premières sélections en bleu.

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