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Le touch, phénomène australien anonyme en France

Par midi olympique
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    Le touch, phénomène australien anonyme en France
Publié le Mis à jour
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Au début du mois de mai avait lieu en Australie la huitième édition de la Coupe du monde de touch où cinq équipes françaises étaient engagées. Cédric Savignac et Julie Rieu, deux joueurs évoluant au Toulouse Touch, faisaient partie du voyage.

« Le touch en Australie, c’est vraiment un autre monde, rien n’est comparable à ce qu’il se passe en France », indique Cédric Savignac, 41 ans. En effet pour 1 500 licenciés en France (et 25 clubs), au pays des kangourous la discipline en regroupe 700 000. « C’est un sport encore confidentiel ici », déplore Julie Rieu, membre de l’équipe de France mixte pendant la dernière Coupe du monde. « Sur place, à Coffs Harbour, le complexe qui accueillait la compétition était impressionnant. Il y avait seize terrains à notre disposition », décrit Cédric, créateur d’entreprise et membre depuis 2006 de l’équipe de France. « Là-bas, tout le monde y joue, en famille, entre amis, dans les parcs. Souvent les plus jeunes commencent par ça avant de passer au rugby classique. L’avantage c’est que pour y jouer, il suffit juste d’avoir un ballon.»

Cédric Savignac a découvert le touch en 2005 au cours d’un voyage en Allemagne. « Une équipe d’Australien y jouait dans un parc, j’ai tout de suite trouvé ça cool.» Pratiquant le rugby à XV depuis tout jeune, Cédric y voit alors une alternative pour continuer à jouer avec le ballon ovale malgré une grave blessure au genou. Lorsqu’il s’installe à Toulouse il crée le « Toulouse Touch » avec son ami Philippe Morio. Le premier club de touch de la région toulousaine vient de naître.

Un sport issu de l’entraînement des treizistes

« On a eu 70 licenciés dès la deuxième année d’existence. C’est la preuve que ce sport peut trouver son public ici à Toulouse où le rugby à XV est prédominant. » Mais une fois installé, le club a du mal à trouver des terrains libres pour s’entraîner. Les licenciés s’en vont petit à petit. « Aujourd’hui on est moins de cinquante dans le club pour une moyenne d’âge de trente ans. » Et le club comporte de nombreuses filles. « C’est un des seuls sports collectifs de plein air où les filles et les garçons peuvent jouer ensemble » précise Cédric. « Quand un garçon arrive en face de moi, vu qu’il n’y a pas de contact je n’ai pas peur », s’amuse Julie.

Sur un terrain de 50 mètres de large par 70 de long, chaque équipe est composée de six joueurs. Le temps de jeu est de deux fois vingt minutes. Oubliez le jeu au pied, les mêlées et les touches, tout se joue à la main. « Le jeu est un peu le même qu’au rugby à 13. Il est d’ailleurs issu de l’échauffement des treizistes en Australie dans les années 80 ». Beaucoup de courses, de décalages et de prises d’intervalles. Chaque équipe a six tentatives pour aplatir dans l’en-but adverse. S’il n’y parvient pas, au bout du sixième touché le ballon est rendu à l’autre équipe. « C’est vraiment un sport collectif, personne ne peut marquer ou jouer tout seul » rappelle Julie.

« L’image de ce sport n’existe pas en France »

Quand on demande à Cédric ce qu’il pense de l’image de son sport en France sa réponse est cinglante : « L’image de ce sport n’existe pas en France même si depuis quelques années les choses vont en s’améliorant.». Contrairement à d’autres pays européens comme l’Angleterre, ce sport est très peu pratiqué et aucune structure officielle ne l’encadre. « En Angleterre, il y a 15 000 licenciés et leur ligue de touch a des partenariats avec les autres ligues de rugby dans le pays.» Dans les pays du sud comme l’Australie, les structures, ultra-développées, ne sont pas comparables. Et les résultats au cours des compétitions internationales s’en ressentent. « L’Australie est arrivée première dans huit des neuf catégories présentes à la coupe du monde 2015. Ils sont vraiment encore au-dessus du lot », indique Cédric. L’équipe de France « hommes +35 » dans laquelle joue le Toulousain est tout de même parvenue à tirer son épingle du jeu au milieu des grosses nations du touch. Ils ont décroché la médaille de bronze, comme en 2011.

Malgré la pluie diluvienne qui s’est abattue sur les terrains au cours de la compétition, les deux amis toulousains ne retiennent que du positif de cette aventure australienne. « L’ambiance était extraordinaire au milieu des 1 300 joueurs de Touch. Pour ceux qui aiment la base du rugby : les passes, les décalages, les prises d’intervalles… ce sport est fait pour eux. Et tout le monde peut venir essayer, pas besoin d’avoir des épaules de déménageurs.» Le message est passé. V. G.

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