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Laurent Marti fait le point

Par midi olympique
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Depuis l’annonce que Vincent Etcheto n’entraînerait pas la saison prochaine les trois-quarts du club, l’UBB s’était murée dans un long silence que Laurent Marti vient de briser en faisant un point de la situation de l’Union à 18 jours de la reprise d’activité de son collectif et en dressant le bilan des dernières décisions.

Etcheto

Il n’y a pas eu de coup de théâtre, le Toulousain Émile Ntamack remplacera bien Vincent Etcheto au sein du staff girondin. Mais Laurent Marti a d’abord voulu évoquer le cas Etcheto. « Un cas difficile et pénible à régler et qui est même devenu douloureux pour moi à titre personnel. Le traitement qui a été réservé dans les médias à cette affaire est lié à l’ingratitude du rôle de président. Quand un entraîneur part, il part souvent en héros en ayant presque tout fait, quand on se sépare d’un entraîneur on passe vite pour le méchant président qui a viré le gentil entraîneur. C’est un peu pareil pour les joueurs. Il faut avoir un peu de justesse. Vincent (Etcheto, N.D.L.R.) a déclaré qu’il n’avait pas été convaincu par mes arguments, je tiens à vous dire que je n’ai absolument pas été convaincu par les siens. Et c’est bien dommage parce que même s’il a fait six ans dans ce club, personnellement j’aurai aimé continuer. En tout cas cela a été une belle aventure. »

Jeu

Au passage, le président a voulu élargir la réflexion sur le terrain du jeu : « Le projet offensif de l’UBB c’est quelque chose que nous avons importé du Stade Toulousain et cela restera l’ADN de ce club parce que nous sommes convaincus que c’est la solution pour gagner, même si ce n’est pas la seule méthode pour y parvenir. Je voudrais dire que si offensivement l’UBB réussit depuis des années c’est parce que c’est une œuvre collective de tous les entraîneurs qui sont passés dans ce club et pas d’un seul homme, ou alors peut-être un mais il n’est plus là, et que chacun s’est nourri des autres. Tous les entraîneurs qui sont passés à l’UBB ont réussi, ce qui prouve que l’UBB est un club sain où on peut apprendre son métier. »

Ntamack

Au cours de son intervention, Laurent Marti a donc confirmé l’arrivée à Bordeaux, et pour trois ans, d’Émile Ntamack. Lequel serait sorti du chapeau présidentiel il y a dix jours. Car si « Milou » signe à l’Union c’est parce que le Stade Toulousain ne lui a pas offert un poste. Laurent Marti et Ntamack se connaissent, ils ont failli jouer ensemble à Toulouse. « C’est un garçon qui me plaît beaucoup parce que c’est un redoutable compétiteur, juge Marti. C’est quelqu’un de très rigoureux, très travailleur et très porté sur le rugby offensif et il aura besoin, comme quasiment tous les entraîneurs qui sont passés ici – sauf peut-être Marc Delpoux qui était arrivé avec une certaine expérience de club – de sa période d’apprentissage. Mais connaissant ses qualités, son charisme et sa farouche volonté de gagner des matchs, je ne doute pas qu’Émile va beaucoup nous apporter. » Ntamack sera épaulé notamment par Bruce Reihana auquel il sera demandé de porter les joueurs mentalement pour faire en sorte que l’application, l’implication, la rigueur, la précision ne fasse perdre son rugby à l’UBB mais lui fasse gagner des matchs.

Objectifs

« Nous allons nous rencontrer avec l’ensemble du staff pour que tout le monde se remettre en question, a révélé Laurent Marti. Du président jusqu’au concierge pour qu’on se demande les raisons qui font que nous n’avons pas su finir sixième, voir mieux. Parce qu’il y avait l’effectif cette année, et la place qu’il n’y aura peut-être pas l’année prochaine. Heureusement que nous avons gagné à Gloucester parce que cela aurait été un coup dur pour ce club qui aura pour ambition de faire encore mieux la saison prochaine. Mais qui va avoir une partie beaucoup plus difficile à jouer. »

Recrutement

Au cours de son intervention Laurent Marti a confirmé le recrutement des avants Kitshoff, Kepu, Goujon et Braid, des trois-quarts Ashley-Cooper, Buttin, Dubié, Ducuing, et des Espoirs Tabidze, Cazeaux et Daubrères. Restait le poste en suspens de deuxième ligne à propos duquel le président a précisé : « Nous avons réfléchi à un renfort en deuxième ligne et comme nous ne trouvions pas de piste convaincante nous nous sommes dit qu’il valait mieux attendre et laisser passer la Coupe du monde pour faire ensuite un bilan. Nous démarrons avec quatre deuxième ligne de qualité plus le jeune Cazeaux auquel nous croyons beaucoup. »

Champions Cup

L’UBB ne s’en cache pas. Le tirage ne lui a pas procuré un vrai plaisir. Elle espérait des équipes beaucoup plus prestigieuses du genre Munster, Leinster, Saracens ou Bath. « Clermont ça nous va très bien, a commenté Laurent Marti, c’est une très belle équipe et un beau public. Mais les Ospreys et Exceter c’est à peu près ce qu’il pouvait nous arriver de pire parce que ce ne sont pas des équipes reconnues par le grand public et pourtant ce sont d’excellentes équipes. Que je situerai même aujourd’hui un peu au-dessus de l’UBB, non pas par la qualité des joueurs, mais il me semble que ces deux équipes ont un jeu plus abouti, encore plus organisé que le nôtre. Cela va quand même nous faire de beaux matchs en Champions Cup. Raphaël ibanez décidera de la manière dont on doit jouer cette compétition, mais on ne peut pas se permettre de ne pas jouer cette compétition. Notre engagement dans cette coupe dépendra aussi de notre début de championnat. Si nous venions à faire un mauvais début de championnat nous serions un peu plus prudents sur ces matchs de champions cup. Je confirme que nous resterons à trois matchs au nouveau grand stade. Les trois rencontres européennes se joueront à Chaban-Delmas. »

Partenariat-abonnements-budget

En ce début de saison l’Union Bordeaux-Bègles enregistre en matière de partenariat des résultats qui vont au-delà de ses espérances. « C’est fantastique ! s’est réjoui le président. Nous sommes partis pour faire 30 % de plus, voir peut-être mieux. Ce qu’il est en train de se passer est exceptionnel. Il y a deux cas de figure : nous rentrons beaucoup de nouveaux partenaires, ce qui prouve l’engouement pour le club, et nos partenaires actuels augmentent globalement leur portefeuille avec nous, ce qui est très bon signe pour la suite. Il en va de même pour les abonnements puisque nous avons déjà pulvérisé en recette le chiffre d’affaires. Ça a démarré du feu de dieu et ce budget qui devait être de 20,5 millions, soit 3 millions supplémentaire à trouver, je crois que nous devrions pouvoir y parvenir. C’est une grande satisfaction parce que souvenez-vous que l’UBB il y a huit ans avait 2,5 M de budget. C’est un pas immense. Rappelons que nous sommes premier public de France et d’Europe, septième public tous sports collectifs confondus, tout en ayant joué trois matchs à Bègles. Je pense que la saison prochaine nous allons pulvériser ce record. »

Investisseur

Laurent Marti a abordé un dernier point en annonçant l’entrée au capital de la SASP UBB de Louis-Vincent Gave. Basé à Hong Kong, ce Gersois d’origine, grand économiste, est un bel exemple de réussite professionnelle dans la finance. Sa rencontre avec Laurent Marti, il y a un an lors de Vinexpo Hong Kong auquel le club bordelais était invité, a donc établi un courant très positif entre les deux hommes. « Il a une vision du rugby que je partage complètement, souligne Marti. Il a envie de vivre une aventure humaine hors business. Nous avons participé à des actions auprès de son club et il m’a déclaré son envie de s’investir dans l’UBB, sachant qu’il était sollicité par d’autres clubs plus prestigieux. Louis-Vincent Gave m’a proposé de prendre 10 % des parts du capital et après réflexion j’ai accepté. Il s’agit d’un investissement de quelques centaines de milliers d’euros. Derrière ces 10 % il y a deux axes. Le premier : Louis-Vincent va emmener lui-même du partenariat, et le deuxième qui nous intéresse le plus c’est que nous allons en faire notre base de développement à l’international. Nous allons commencer par Hong Kong où le rugby est très développé avec une forte concentration de français et d’Anglo-Saxons. L’UBB Grands Crus et la Chambre de commerce de Bordeaux ont été des alliés importants pour nous ouvrir les portes à Hong Kong. Nous voulons faire en sorte que la société dans laquelle Louis-Vincent Gave est l’actionnaire majoritaire puisse nous aider à être notre régie publicitaire et commerciale sur place pour attirer les investisseurs hongkongais ou chinois, ou même de toute l’Asie. Nous voulons que l’UBB, Bordeaux, le rugby, le vin, tous ces éléments mis en commun fassent que nous puissions trouver de nouveaux partenaires ou investisseurs afin de poursuivre notre développement. Il y a un côté sympathique qui veut qu’on multiplie les échanges. Nous sommes partenaires de leur club, ils vont nous envoyer deux jeunes joueurs en stage et nous enverrons deux de nos jeunes Espoirs découvrir le rugby à Hong Kong. Louis-Vincent Gave nous a proposé de mettre le logo UBB sur la manche de leur maillot. Après à peine un an on se dit où cela va-t-il s’arrêter ? » Gérard Piffeteau

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