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Dominguez, simple et élégant

Par Léo Faure
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Publié le Mis à jour
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Dimanche, l’ouvreur argentin de l’Italie Diego Dominguez recevait une délégation des Barbarians chez lui, dans la banlieue de Buenos Aires. Un instant fabuleux de partage, aux fumés du délicieux asado qu’avait préparé le futur entraîneur toulonnais.

Depuis la fin de sa carrière, Diego Dominguez est retourné vivre en Argentine. À San Isidro, dans une banlieue huppée et sécurisée de la capitale. Un cadre idyllique dans lequel il recevait, dimanche, une délégation des Barbarians français pour un repas de retrouvailles. Tous n’ont pas fait le déplacement. Capitaine de tournée, Jérôme Fillol est bien présent. Il est entouré de Jean-Baptiste Poux, Brice Mach, Pierre Rabadan, Antoine Burban, Virgile Bruni et Jean-Charles Orioli. « Surtout les avants. Les trois-quarts, on ne peut jamais compter sur eux », s’amuse le talonneur toulonnais. L’ensemble du corps dirigeant et de l’encadrement sportif a également répondu favorablement à l’invitation. Bien leur en a pris.

« Ce maillot est une des plus belles expériences que le rugby m’a offerte »

Dominguez reçoit chez lui, dans la salle à manger d’une immense propriété s’ouvrant sur une marina. Sur la gauche, un asado typique argentin, dans le salon, où sont déjà à cuir quelques fabuleux morceaux de viande. L’ancien ouvreur de l’Italie n’a pas changé pour un sou. à bientôt 50 ans, il a gardé ce regard et ce sourire d’enfant, qui ne peuvent masquer trop longtemps un caractère en acier trempé. Fabrice Landreau se lève, rend hommage à son hôte et raconte à l’assemblée : « Je n’ai pas fait une immense carrière mais j’ai tout de même pu croiser quelques personnes hors-norme. Parmi celles-là, Diego est celui qui m’a le plus marqué. Il a été le premier grand joueur professionnel. Un mec qui ne laissait rien au hasard et travaillait comme un fou. Surtout, il était un compétiteur incroyable. Il était tout petit mais il partait devant. Les gros bras, derrière, n’avaient qu’une envie : le suivre. » Denis Charvet se lève à son tour et abonde en ce sens. « J’en ai connu deux avec un tel caractère. Lui et Christophe Dominici. Quand vous vouliez gagner, il valait mieux être dans leur équipe. Le problème, c’est quand ils sont face à face. à Rio l’an dernier, nous avons organisé un match à toucher sur la plage de Copacabana. J’ai cru qu’ils allaient finir par se battre. Ce sont deux fous. » Ce jour-là, Diego Dominguez l’avait emporté.

« Remporter cette tournée »

Au centre de tous les discours, Diego Dominguez baisse la tête. Il apparaît tantôt honoré, tantôt gêné. Il se lève, plonge dans sa cave pour en sortir quelques grandes bouteilles de vins argentins, ces Malbec à la longueur bluffante. Il assure lui-même le service de ses convives, encourage chacun à reprendre de ces morceaux de viande rouge aux parfums de bois extraordinaires. L’asado chauffe encore, les plats affluent et Diego Dominguez prend la parole. Il ne parle pas de lui. « Je veux parler des Barbarians. Vous dire que ce maillot est une des plus belles expériences que le rugby m’a offerte et qu’il faut tout faire pour qu’il perdure. » Le naturel revient alors au galop. « Pour qu’il vive, il faut qu’il gagne. Vous avez gagné le premier test-match face aux Pumas, ce qui est déjà une chose fabuleuse. Mais il faut faire plus. Gagner encore et remporter cette tournée, vendredi, à La Plata. C’est important pour l’entité que vous incarnez. » Il parle en connaisseur, lui qui avait battu les Néo-Zélandais à Lens, en 2000, avec ce maillot des Barbarians.

La soirée s’achève en chansons, autour d’un dernier verre de champagne. Et un dernier chant en hommage, entonné par toute la délégation : « Diego, libre dans sa tête ».

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