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Vincent Etcheto : «J’ai trouvé un club traumatisé»

Par Pierre-Laurent Gou
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    Vincent Etcheto : «J’ai trouvé un club traumatisé»
Publié le Mis à jour
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Une grosse semaine après avoir pris ses fonctions, l’entraîneur principal de l’Aviron Bayonnais, Vincent Etcheto nous livre ses impressions mais aussi ses ambitions pour la prochaine saison.

Comment vous êtes-vous retrouvé à Bayonne ?

C’est très simple, en faisant les 180 kilomètres qui séparent les deux villes ! (rires). Plus sérieusement, tout s’est fait très vite. Il y a dix jours, alors que j’allais pointer au chômage, j’ai reçu un coup de fil de Francis Salagoïty qui me demandait de venir le rencontrer en compagnie du président du directoire, Christian Devèze. Au départ, je n’étais pas emballé car de l’extérieur la situation du club ressemblait à un gros bordel. On sentait que le projet de fusion avorté avait laissé des traces. Ils m’ont donné leur grief, proposé d’avoir la pleine responsabilité sportive. Je suis un enfant de l’Aviron, j’aime ce club et je me suis laissé tenter par le challenge.

Combien de temps avez-vous signé ?

Deux ans, le minimum réglementaire pour un entraîneur. Je suis encore jeune, surtout comme manager, je ne voyais pas demander un bail sur une plus longue durée. Je dois faire mes preuves. J’ai envie de remonter le club, de lui donner un style de jeu.

Avec quel staff ?

Je m’occuperai des lignes arrière, du plan de jeu, et du management. Pour les avants, j’ai choisi Dewald Senekal. Pendant qu’il était joueur, il travaillait avec les cadets de l’Aviron et officiait aux côtés de mon cousin, Thomas Ossard qui m’en a dit le plus grand bien, techniquement et humainement. Dewald est en train de passer ses diplômes, je suis sûr qu’il va faire un grand entraîneur et il parle parfaitement le français. Après, j’avais donné 48 heures, à Simone Santa-Maria pour qu’il me présente un projet de travail sur la défense. Il me l’a présenté et cela m’a convenu. Jusqu’alors Simone ne s’occupait que des skills (travail par ateliers). Cela ne pouvait plus durer surtout en Pro D2. Il a accepté ses nouvelles prérogatives. Enfin, Nicolas Morlaës s’éloigne du terrain, mais reste au club, il va s’occuper de toute la partie organisationnelle. C’est lui qui sera chargé de faire le lien entre le staff et les joueurs.

Justement quels joueurs ? Pour le moment vous n’en avez que vingt-deux sous contrat ?

Un peu plus avec les signatures ces dernières heures de Thibault Lacroix et Benjamin Thiery. Nous ne pouvons engager que des chômeurs ou des joueurs qui nous seront prêtés. La base du groupe est bonne et a largement le niveau Pro D2.

Avec Rokocoko et Chisholm ?

Non, sans eux. J’aurai bien aimé poursuivre avec eux, mais d’un point de vue économique, c’est totalement impossible. Pour le reste, nous sommes maintenant à la recherche de doublures. Les titulaires, je les ai.

Pour quel objectif ?

Nous devons reconstruire littéralement une équipe, et on ne va parler que de maintien au moins dans un premier temps. Le projet de fusion a traumatisé les joueurs. Certains ont été atteints moralement. Il faut relancer la machine Aviron. Nous avons échappé de peu à une relégation administrative en plus de la sportive. Tout un club est meurtri. La survie de l’institution Aviron a été en jeu. Cela faisait plusieurs saisons que ce club se débattait pour sa survie sportive en Top 14. Il a échoué la saison passée. Une relégation est toujours difficile à digérer, rajoutez ce projet mort-né et mal ficelé de fusion, un gouffre financier. Voilà à quoi on a échappé !

Justement la fusion était-elle la seule solution pour maintenir le rugby professionnel au pays basque ?

Peut-être d’un point de vue économique, mais on a pris les choses à l’envers. Le projet avait été fait à la va-vite, sur un coin de table. Il ne faisait pas l’unanimité et il parlait de tout sauf de rugby. On aurait dû commencer par cela, au lieu de débattre sur la mascotte, le nom des présidents ou le lieu des rencontres. La fusion, je ne suis ni pour ni contre philosophiquement, mais le projet qui avait été présenté ne m’enthousiasmait pas du tout. En revanche, je n’ai pas apprécié comment Manu Merin et sa famille ont été traînés dans la boue. Il ne s’agissait que de sport et c’est être complètement débile d’avoir eu une attitude aussi radicale envers lui et ses proches.

Êtes-vous revanchard par rapport à votre mise à l’écart de Bordeaux ?

Absolument pas. Je me considère comme chanceux. L’UBB est le club qui m’a permis d’être là où j’en suis, d’obtenir une certaine reconnaissance du milieu. J’ai commencé à Bègles en étant 13e du Pro D2, je l’ai quitté 7e du Top 14 six ans après. Ce n’est pas mal. J’aurai certainement pu faire mieux, mais je considère que j’ai fait partie avec le président et d’autres, des personnes qui ont contribué à son développement. Six ans dans le même club, c’est pas mal, j’espère connaître le même genre d’aventure avec Bayonne.

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