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Jonathan Danty : « Je suis passé à côté de Michaël Jordan sans le reconnaître »

Par Arnaud Beurdeley
  • Jonathan Danty : « Je suis passé à côté de Michaël Jordan sans le reconnaître »
    Jonathan Danty : « Je suis passé à côté de Michaël Jordan sans le reconnaître »
Publié le Mis à jour
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Un titre de champion de France à fêter, une tournée avec les Barbarians à honorer, un statut de suppléant à la liste des 36 joueurs retenus pour la Coupe du monde à assumer, l’été du trois quarts centre du Stade français Jonathan Danty est riche. Il l’évoque pour midi-olympique.fr. Avec le sourire et sans filtre.

Les vacances sont-elles meilleures après un titre de champion de France ?

La première semaine est très différente, elle a un autre goût (rires). On a vraiment bien savouré. Ça donne franchement envie de recommencer très rapidement. Ensuite, je suis parti en tournée avec les Barbarians. Je n’ai donc eu véritablement que trois semaines de vacances. Mais c’est un mal pour un bien car si les vacances avaient été plus longues, j’aurais sûrement pris un peu de poids. Et puis, la tournée des Barbarians m’a permis de m’entretenir un peu physiquement. Bon j’avoue : je ne suis pas vraiment au top (rires), mais je pensais que ce serait pire.

Qu’avez-vous fait de dingue pour fêter ce titre ?

On a fait une sacrée bringue qui a duré plusieurs jours, mais surtout, il m’est arrivé un truc de fou durant la soirée au Vip après le match. Quand nous sommes arrivés, j’ai croisé un grand black immense à qui j’ai hurlé comme si je le connaissais : « Champion mon frère, on est champion » ! Cinq minutes plus tard, le DJ annonçait que Michaël Jordan venait d’arriver. C’est là que j’ai compris ce que je venais de faire. Je suis passé à côté de Jordan sans le reconnaître. Je me suis senti un peu con. Surtout, j’ai voulu faire une photo avec lui un peu plus tard. Évidemment, je me suis fait jeter par son service de sécurité. J’étais dégoûté.

Comment avez-vous vécu cette première tournée avec les Babaas ?

C’était une vraie récréation. Une bouffée d’oxygène. C’est une tournée de rugby, mais à l’ancienne. À l’entraînement, c’était trois-quarts d’heure de foot pour un quart d’heure de rugby. Ça m’a rappelé mes années au collège. C’était multisport. Mais attention, les matchs, c’est sérieux. D’ailleurs, on a battu l’Argentine sur le premier match. Au départ, j’avais un peu peur de partir avec les Barbarians car je ne connaissais pas grand monde. Et puis, finalement, c’était génial. Je ne regrette absolument pas. Avec les Babaas, il n’y a pas les barrières qu’il peut y avoir en temps normal. J’ai fait la connaissance de plein de joueurs avec qui je n’aurais jamais sympathisé dans d’autres circonstances.

Avec qui par exemple ?

J’ai découvert un mec comme Lucas Pointud (pilier de Brive, N.D.L.R) avec qui j’ai passé beaucoup de temps. J’ai aussi bien sympathisé avec Henri Chavancy. C’est quand même incroyable, on vit tous les deux en région parisienne, on ne s’était croisé que deux ou trois fois avant de partir en Argentine. Là, pour le coup, on a eu du temps pour faire connaissance et on s’est même régalé sur le terrain. Ça risque de faire bizarre lorsqu’on va se retrouver pour le derby (rires).

Vous attendiez-vous à une telle ambiance ?

Non, au contraire. Je pensais qu’il y aurait des clans, que les joueurs se rassemblent par affinités. En fait, pas du tout. Même Jérôme Fillol et Pierre Rabadan traînaient avec les plus jeunes (rires). On a senti que c’était leur dernière tournée et qu’ils voulaient prendre un maximum de plaisir. Ils ont vraiment bien profité. Comme tout le monde. J’espère d’ailleurs avoir l’occasion de repartir avec les Barbarians.

N’avez-vous pas plutôt envie de goûter à l’équipe de France ?

L’équipe de France, on en reparlera quand la saison aura repris. Je ne sais pas à quel niveau je vais revenir, je préfère donc attendre.

Mais n’est-ce pas une déception de ne pas être avec le XV de France pour préparer la Coupe du monde ?

On a tellement parlé de moi sur la fin de saison que j’ai fini par y croire. Conséquence : j’ai forcément été un peu déçu, mais je n’ai que 22 ans. C’était peut-être un peu tôt. Je fais quand même partie de la liste des 50 au cas où un centre viendrait à se blesser, mais à ma connaissance, ils vont tous super bien (rires). Sauf qu’ils en bavent vraiment…

Au moins, vous avez pu profiter de vos vacances…

C’est vrai, mais pour disputer une Coupe du monde, j’aurai pu faire quelques sacrifices (rires). Je pense que pour un tel événement, faire des efforts comme ils en font actuellement, c’est assez logique. Dernièrement, j’ai vu le match entre l’Afrique du Sud et l’Australie, c’est quand même un autre niveau. Et si l’équipe de France veut rivaliser, elle doit bosser en conséquence.

Même si vous n’avez pas encore eu la chance de goûter à l’équipe de France, avez-vous l’impression qu’il existe un fossé physiquement entre les nations sudistes et l’équipe de France ?

Quand je regarde les matchs, je vois bien qu’il y a une différence. Ça va beaucoup plus vite dans le Sud. Mais bon, c’est plus facile quand tu as quatre mois de préparation tous les ans pour mettre en place ta saison que lorsque tu dois te préparer chaque année en trois ou quatre semaines. Il n’y a pas photo.

Seriez-vous intéressé par une expérience au sein d’une province australienne ou sud-africaine ?

Je suis un vrai Parisien. Je ne suis pas du genre à trop m’éloigner de chez moi (rires). J’aime la stabilité, mon club. Ici, j’ai ma famille, mes potes. Je suis sous contrat jusqu’en 2018. Et puis, il faudrait encore qu’il y ait un club qui accepte de me faire jouer. Je ne sais pas si j’aurais le niveau pour jouer là-bas. Mais bon, je n’ai que 22 ans. On verra bien.

Comment appréhendez-vous la prochaine saison avec le Stade français ?

Je n’en sais trop rien. On a vu des clubs être sacré champion de France et vivre parfois des situations difficiles la saison suivante. Je pense à Castres notamment. Ça fait un peu flipper. On va être attendu sur tous les terrains du Top 14. Tout le monde va vouloir se payer la tête du champion. On n’a pas l’habitude de ce genre de situation.

Et vous allez débuter le Top 14 amputé de nombreux internationaux…

ça va être chaud, mais je fais confiance au staff pour trouver les solutions. Ce qui m’inquiète, c’est surtout tous les absents dans le cinq de devant. C’était quand même notre point fort l’an dernier sur les phases finales. Il va falloir qu’on s’accroche en attendant le retour des internationaux, en espérant qu’ils ne reviennent pas trop cramés après le Mondial.

Est-ce que le titre de champion de France a changé quelque chose dans votre vie ?

Pour l’instant, rien du tout. Mais quand j’aurais reçu le « mini-bouclier » pour l’accrocher chez moi, ce sera peut-être différent (rires). Tous les jours, en passant devant, je me dirai : « Ah ouais, j’ai été champion de France. »

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