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Pour le LMR, le combat se poursuit malgré l’incompréhension

Par midi olympique
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    Pour le LMR, le combat se poursuit malgré l’incompréhension
Publié le Mis à jour
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On le sait depuis hier, la demande de conciliation qu’a faite le Lille Métropole rugby auprès du CNOSF a été rejetée. Pour le comité, il n’y a pas de raison de remettre en question le jugement émis en appel par la FFR concernant la montée du club nordiste en Pro D2.

Aujourd’hui, mardi, l’incompréhension et l’indignation se lisaient sur les visages des dirigeants du club, qui, accompagnés du vice-président de la MEL (Métropole européenne de Lille), Dany Wattebled, avaient convoqué la presse pour revenir sur les événements et leurs conséquences. Incompréhension donc, puisque les dirigeants du LMR affirment avoir fourni toutes les garanties financières pour leur montée en ProD2. Les comptes ont d’ailleurs été validés par un commissaire aux comptes avant même le passage en appel devant la DNACG de la FFR. « Ce qu’il faut retenir, explique Stéphane Desreumaux, président du LMR, c’est que nous avions une situation positive au 30 juin, comme demandé. Il y a eu remise en cause par les représentants de la FFR de certaines écritures, qui n’avaient pas toutes été certifiées. Nous avons donc repris 5 ans d’écrits pour présenter des comptes certifiés devant le CNOSF et montré un bilan positif de l’ordre de 31 600 euros au 30 juin. » Ce qui n’a pas empêché le CNOSF de refuser la conciliation puisqu’il se base, pour sa décision, sur les documents fournis également par la Fédération, estimant qu’à cette date, tout n’ayant pas été certifié, elle n’était pas dans son tort, faisant du même coup fi de la mise à jour. Plus étonnant, lors de cette présentation devant le CNOSF, les représentants de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), ont apporté leur soutien au LMR, proposant une conciliation sur le champ pour l’intégration du club dans son giron. Proposition refusée sans sourciller par la FFR, qui n’avait d’ailleurs pas pris la peine d’envoyer un responsable ayant droit de signature pour cette éventualité. En résumé, « le directeur général de la Ligue veut du LMR en Pro D2, la DNACG de la Ligue aussi, mais la FFR s’y oppose. On tente aujourd’hui de comprendre pourquoi… », indique Stéphane Desreumaux. La réponse de la FFR alimente d’ailleurs l’incompréhension puisque cette dernière indique que les comptes 2014-2015 du LMR ne devaient pas lui permettre de jouer les phases finales de Fédérale 1, là même où les Lillois sont allés chercher leur accession sur le terrain, face à Nevers. À ce propos, la FFR, par le biais de la DNACG, avait déjà sanctionné le LMR de deux points avec sursis pour une situation négative lors de l’exercice précédent, sachant que les moyens étaient mis en œuvre pour y surseoir. Bref, il est aujourd’hui reproché, entre autres choses, au LMR d’avoir participé à un championnat auquel il était invité, à condition de ne pas gagner, sans savoir qu’il devait perdre. Une volte-face étonnante…

Pour Dany Wattebled, le reproche est tout autre. « Le constat c’est simplement que la FFR ne veut pas du LMR en Pro D2, dit-il en montrant la carte des villes jouant ce championnat et notant l’isolement du LMR au-dessus d’une ligne horizontale passant par Lyon. Il a toujours manqué quelque chose, que le club a apporté. La question est : Veut-on du rugby au Nord de Paris ? Auquel cas il faut expliquer le problème en transparence. »

Est-il également possible que le contentieux qui avait eu lieu il y a quatre ans entre le FFR et le LMR resurgisse aujourd’hui ? « On ne comprendrait pas, d’autant que l’équipe dirigeante a changé et apporté du changement et des garanties, indique Stéphane Desreumaux. Tous les comptes ont été repris dans toutes les lignes, et tout a été assaini et certifié. » Se heurtant au refus systématique de la FFR, le LMR avait en conséquence pris les devants et préparé un recours au tribunal administratif de Versailles, lequel a été envoyé dans la journée. Dans l’espoir d’un référé qui permettrait au club de jouer en Pro D2 lors du premier match, prévu à Perpignan ce 21 août. Un accord a même déjà été trouvé avec la LNR pour un éventuel report de cette rencontre, au cas où…

Faut-il interpréter ces différents refus de la FFR ?

Sur le plan sportif, les conséquences d’un retour en Fédérale 1 pourraient être dramatiques pour le club et les joueurs. Le budget prévisionnel de 5 millions d’euros serait amputé de 3 millions, les situations de chaque joueur devraient être vues individuellement, sachant que certains ont déjà emménagé avec leur famille pour vivre l’aventure lilloise au niveau professionnel. « En tout cas, poursuit Yann Defives, le directeur sportif, nous avons tout mis en place pour répondre aux exigences d’un club professionnel. Centre de formation et école de rugby labellisés, nombre d’arbitres… On a gagné sur le terrain, il est grand temps de penser au sportif et nous nous préparons pour jouer notre premier match le 21 août à Perpignan. »

En marge du recours au tribunal administratif de Versailles, une demande de conciliation solennelle a été envoyée à la FFR par les dirigeants du LMR, assortie, en cas de refus, d’un appel au ministre des Sports, Patrick Kanner, qui, s’il le souhaite, peut demander un déféré auprès du tribunal administratif. Un tournant politique… relayé sur les réseaux sociaux puisque Xavier Bertrand a apporté son soutien au LMR sur Twitter, à l’instar de quelques joueurs évoluant en Top 14 ou Pro D2.

Apparemment, personne ne veut tomber dans la paranoïa qui viserait un club du Nord au profit d’un club du Sud, en l’occurrence Dax, dont le maintien en Pro D2, ou plutôt le repêchage, est suspendu à la situation lilloise. Pourtant, il apparaît évident que le LMR s’estime victime de son manque de relations dans les hautes sphères du rugby français, autant que de son manque d’historique. Mais il est difficile de faire rendre les armes à un club qui s’estime dans son bon droit. Et l’on sait que l’injustice et le sentiment qui l’accompagne, permettent souvent de renverser quelques montagnes.

Guillaume Deprecq

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