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Mc Caw : «l’important ce ne sont pas les chiffres»

Par midi olympique
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    Mc Caw : «l’important ce ne sont pas les chiffres»
Publié le Mis à jour
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Tout à l’heure, Richie McCaw deviendra le joueur ayant le plus de sélections au monde. Il nous livre son ressenti sur sa pérénité dans le rugby.

Vous avez battu le record de Brian O’Driscoll, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Ça signifie que je suis toujours présent, je pense que ça parle de soi-même. Je suis très fier d’être toujours là après toutes ces années, et de savoir que je joue assez bien pour pouvoir faire parti de l’équipe. L’important, vous savez, ce ne sont pas les chiffres, les stats ! L’important, c’est ce qu’on réalise sur un terrain. C’est le ici et maintenant ! C’est vouloir que le match que vous êtes en train de jouer soit digne des précédents, de votre investissement, de la confiance que l’on vous accorde. Espérons que dans l’avenir, je jouerai aussi bien que je l’ai toujours fait – cela dit sans prétention — c’est le but et si je l’atteins, je pourrai me détendre avec le sourire aux lèvres.

C’est assez symbolique que vous battiez le record d’O’Driscoll, sachant que vous aviez gagné votre premier match international contre l’Irlande, face à lui… Vous souvenez-vous de ce match ?

Je me souviens très bien de ce match. Je me souviens surtout avoir lâché le ballon lors de mon premier contact, au point que je pensais qu’il s’agirait bien là de ma première et de ma dernière sélection sous le maillot des Blacks… Plus généralement, je crois que c’est la passion et le désir de me donner à cent pour cent qui m’ont beaucoup aidé. Je ne pesais même pas 100 kg quand j’ai commencé à jouer avec les Blacks… Autant dire qu’aujourd’hui j’aurais peu de chance d’être pris… Mais j’ai vraiment apprécié d’avoir une opportunité, qu’on m’offre cette chance. Après, je crois que c’est surtout une affaire de volonté, d’orgueil, de sérieux…

Pouvez-vous nous donner une idée de ce qui vous a aidé à continuer pendant 14 ans ?

Tout cela justement. Mais la chose inévitable dans le sport c’est de savoir que vous n’allez pas gagner à chaque fois. Les défaites m’irritent toujours, mais elles sont souvent les meilleures conseillères. Elles permettent de réfléchir, de progresser. Vous y réfléchissez après coup. Il y a des leçons qui servent. On peut construire sur une défaite. C’est un bon moteur. Et la force de ce sport c’est de se dire que vous ne pouvez jamais penser que vous êtes le meilleur, justement parce qu’une défaite est toujours possible et vous assigne à l’humilité. Le meilleur match, ou le pire, est toujours celui qui vient. Vous voulez faire les choses bien. Vous savez que les adversaires veulent vous achevez et prendre le dessus sur vous, et c’est ce challenge qui vous excite. Je ne me suis jamais rendu facilement.

Vous n’êtes habituellement pas quelqu’un d’émotif ou de sentimental, mais vous devez être fier de surpasser un joueur de la qualité d’O’Driscoll ?

Vous devez être dans une bonne équipe pour faire de belles performances. J’ai eu de la chance d’être dans l’équipe des All Blacks avec des joueurs géniaux qui me permettent de faire ce que je fais. Brian O’Driscoll a été un joueur exceptionnel au fil des années et j’ai pu jouer contre lui de nombreuses fois. Il est de la race de ces joueurs qui, dans n’importe quelle équipe, qu’elle soit bonne ou mauvaise, trouvait le moyen de sortir du lot. Un vrai joueur de classe mondiale.

J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il a fait au fil du temps. C’est agréable d’être comparé à lui. Je penserai à tout cela plus tard dans ma vie. Je suis naturellement fier de toujours pouvoir jouer après toutes ces années et d’être assez bon pour être dans l’équipe. Mais encore une fois, les chiffres, les stats, le nombre de sélections, c’est bien. Mais l’essentiel est ailleurs. C’est la démarche qui compte. Le challenge avec soi-même, dans le respect des autres, des partenaires, des entraîneurs et aussi de l’adversaire…. Propos recueillis par Gregor Paul, correspondant.

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